Grand Éducateur, Leader Communautaire, Gardien des
Valeurs et Modèle de Résilience
Dominique Asksno Asserimba TALIM |
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FOCUS SUR L’HOMME
Qui était Dominique Asksno Asserimba TALIM ? Maitre ou directeur pour les uns, Asksno pour les autres, papa pour ses enfants. Dominique Asksno Asserimba Talim, né vers 1938 à Kantè, a marqué son époque par son humilité, sa foi inébranlable et son engagement au service de la communauté.
Dernier vivant des enfants de Talim Toukousala et Outi Akanaka, Dominique a grandi dans un environnement modeste où il a rapidement démontré une forte détermination à se former et à se dépasser. Après des études primaires et secondaires à Kantè, il embrassa dans un premier temps la voie du séminaire, mais opta finalement pour une carrière d’enseignant, où il s’illustra par son dévouement et sa rigueur.
Au cours de sa carrière, il gravit les échelons de l’enseignement, passant de moniteur à instituteur principal, poste qu’il occupa avec fierté jusqu’à sa retraite en 1998. Il a exercé dans plusieurs localités du Togo, notamment Soumdina, Alédjo, Kadara, Atakpamé, Bassar et Kandé, laissant partout une empreinte indélébile de discipline et de progrès. Syndicaliste engagé, il a présidé le Syndicat des Enseignants Laïques du Togo (SELT) dans la Kéran, où il fut un pionnier dans l’introduction de formations technologiques pour les enseignants.
Dominique Talim ne fut pas seulement un éducateur, mais aussi un leader communautaire. Après la disparition du chef canton Kourfangah, il fut appelé à assurer la régence dans le canton de Kandé, une mission qu’il accomplit avec abnégation et sagesse jusqu’à l’intronisation d’un nouveau chef en 2002. Profondément attaché à ses racines, il retourna ensuite vivre à Agninkata, incarnant la paix, la justice et la conciliation.
Homme de foi et père exemplaire, Dominique Talim s’est toujours efforcé de transmettre des valeurs chrétiennes tout en respectant les réalités culturelles locales. Même face à l’épreuve d’un AVC en 2010 qui réduisit sa mobilité, il conserva son humour et son rôle de guide pour sa famille. Il demeura une figure centrale jusqu’à son décès en 2022, laissant un héritage inestimable de foi, d’amour et de service. Pour tous ceux qui l’ont connu, Dominique Talim était un pilier, un modèle de résilience et d’humanité.
ORIGINES ET VIE PRIVEE
Dominique Asksno Asserimba TALIM, est né vers les années 1938 à Kanté et est décédé le 29 septembre 2022 à Kara à l’âge de 84 ans. Kandé (ou Kanté ) est l’une des villes historiques et touristiques du Togo. Quand à Kara, de son nom d’origine Lama–Kara, elle est une grande ville du nord Togo.
Le père de Dominique Asksno Asserimba TALIM se nommait TALIM Toukoussala et sa mère AKANAKA Outi. Dominique Asksno Asserimba TALIM a passé une partie de son enfance à Kandé où il fit ses études primaire et secondaires.
Il poursuivit ses études secondaires au petit séminaire ST François d’Assise d’Alédjo Kadara mais finit par rejoindre la vie active puis construit sa propre famille. Au soir de sa vie, il avait 19 enfants.
- Edith TALIM
- Ernestine TALIM
- Dorothée TALIM
- Rosine TALIM
- Catherine TALIM
- Arnam TALIM
- Sanki TALIM
- Ayemte TALIM
- Atoukou TALIM
- Anatère TALIM
- Sylvie TALIM
- Akparo TALIM
- Alice TALIM
- Bénédicte TALIM
- Apa TALIM
- Wote TALIM
- Jean-Marie TALIM
- Nimbouta TALIM
- Nayinga TALIM
DOMINIQUE ASKSNO ASSERIMBA TALIM, AU PETIT SEMINAIRE
Le séminaire est un établissement d’enseignement supérieur catholique destiné à former des prêtres. Les étudiants du séminaire sont appelés séminaristes. Dominique Asksno était l’un des élèves du petit séminaire d’Alédjo au Togo, le petit séminaire est en fait une école de niveau secondaire (collège, lycée) qui forme aussi bien des futurs séminaristes du grand séminaire que des élèves qui resteront laïcs.
Dominique Asksno Très tôt engagé sur la voie chrétienne dans l’église Catholique, fit ses premiers pas au petit séminaire d’Alédjo Kadara dans la préfecture d’Assoli, décidé à servir DIEU et donc dans l’optique de rejoindre le grand séminaire plus tard et idéalement devenir un serviteur de Dieu. Son quotidien était fait en plus de la formation académique, d’une formation liturgique, biblique, théologique, philosophique et pastorale.
Cette expérience ne fut pas concluante et il finit par rejoindre la vie active mais tout en restant très proche du monde chrétien et de la mission catholique
DOMINIQUE ASKSNO ASSERIMBA TALIM, INSTITUTEUR PRINCIPAL
L’expérience du petit séminaire devant déboucher sur une vocation de prêtre n’ayant pas été concluante, Dominique TALIM consacra l’essentiel de sa vie à l’éducation. Il s’engagea dans l’enseignement à la mission catholique avant de rejoindre des années plus tard l’enseignement pour le compte de l’Etat.
Il débuta donc en tant que moniteur avant de passer successivement instituteur adjoint, instituteur, puis instituteur principal, grade qu’il atteignit en 1998, année où il fut admis à faire valoir ses droits à la retraite. Au fil des ans, il marqua de son empreinte les localités pré – citées. C’est à Pessidé qu’il termina son parcours professionnel.
Tout au long de sa carrière, Dominique Asksno s’impliqua activement dans la formation des générations futures, laissant un héritage précieux dans chacune des communautés qu’il a servies. Après sa retraite, il continua à contribuer à la vie sociale et éducative des localités où il avait exercé, fidèle à sa vocation d’éducateur.
DOMINIQUE ASKSNO ASSERIMBA TALIM DANS LE SYNDICALISME
Dominique Asksno Asserimba TALIM a longtemps été à la tête du Syndicat des Enseignants Laïque du Togo (SELT) dans la Kéran. Il s’est lancé dans le syndicalisme pour lutter pour les droits des enseignants, lui- même en étant un. Le syndicalisme se définit comme le mouvement social et politique des travailleurs, organisés pour défendre leurs intérêts, imposer des changements et, parfois, transformer le mode de production.
Face à l’injustice que subissait les enseignants et dans un environnement difficile ou l’Etat ne permettait aucune contestation, le courage et l’amour de la justice de Dominique Asksno Asserimba TALIM ne résistèrent pas à l’envie de faire quelque chose.
Il s’engagea donc dans le syndicalisme pour défendre les droits des enseignants. Son courage et son efficacité lui firent valoir la confiance de ses collègues qui le hissèrent à la tête du syndicat des enseignants laïcs du Togo. Ce qui lui a valu d’être à la direction du syndicat des enseignants laïcs du Togo pendant une bonne partie de sa carrière.
Dominique Asksno Asserimba TALIM était un syndicaliste honnête courageux efficace et compétent si on s’en tient aux témoignages de ceux qui l’ont connu et côtoyé.
DOMINIQUE ASKSNO ASSERIMBA TALIM, PIONNIER DE L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE DANS LA KERAN
L’innovation technologique se définit comme la création et l’application de technologies, d’outils, de systèmes et de processus nouveaux ou améliorés qui entraînent des avancées ou des percées significatives dans divers domaines.
Il s’agit d’exploiter les connaissances, l’expertise et les ressources pour élaborer des solutions innovantes qui résolvent les problèmes, améliorent l’efficacité, stimulent le progrès et apportent de la valeur.
Dominique Asksno Asserimba TALIM était le pionner de l’innovation technologique dans la Kéran. Il tenait à faire son maximum pour émanciper autant que possible sa région. Il organisait des formations sur les NTIC déjà à son époque. Il initiait autant de personnes possible à la technologie. Jeune, vieux, adulte.
Il tenait à offrir à autant de personnes qui le désirent la possibilité d’avoir une vie plus facile grâce à la technologie. Son métier d’éducateur l’y aidait également énormément.
DOMINIQUE ASKSNO ASSERIMBA TALIM, REGENT DANS LE CANTON DE KANDE
Dans un environnement fortement marqué par la tradition, la foi en Christ de Dominique Asksno Asserimba TALIM n’a pas vacillé. C’est d’ailleurs le premier héritage qu’il a laissé à ses enfants. Il le disait toujours que CHRIST seul pouvait nous libérer. Lorsque quiconque était tenté de se confier aux idoles, il répétait sans cesse qu’il n’y avait rien dans ces histoires.
Cela ne l’a pourtant pas empêché d’assumer la fonction de Régent dans le canton de Kandé. Après la mort du chef Canton, Dominique Asksno Asserimba TALIM fut sollicité pour gérer la régence dans le canton de Kandé, tâche qu’il assuma avec abnégation jusqu’à l’élection suivie de l’intronisation de feu OUSSEMBRE, le chef de canton en 2002.
Au Togo, le canton est un regroupement de plusieurs villages. Il forme une subdivision de la commune. Le canton est dirigé par un chef de canton. En l’absence d’un roi ou d’un chef d’un village, d’un canton ou d’un royaume, un régent est choisi pour occuper la fonction en attendant l’élection d’un nouveau souverain. En effet, le souverain ne quitte sa fonction qu’en cas de décès. L’intérim est donc assumé par un régent dont les fonctions prennent fin à l’élection du nouveau souverain.
Le chef Canton exerce une forme de représentation de l’état mais aussi des communautés à la base. Il permet de régler un certain nombre de problèmes selon les réalités du milieu et sert d’intermédiaire entre les communautés et l’administration central.
DOMINIQUE ASKSNO ASSERIMBA TALIM, LE CHEF DE FAMILLE DEMOCRATE
Dominique Asksno Asserimba TALIM a élevé ses enfants dans le franc parlé et la démocratie. Ils avaient deux conseils de famille ordinaires par an et par moment des conseils extraordinaires en cas de crise. Le premier conseil ordinaire se tenait en début juillet qui est période de fin d’année scolaire afin de faire le bilan des réussites et organiser la fête en famille histoire de rendre grâce à Dieu.
Le second se tenait souvent en début du mois de décembre pour organiser les fêtes de fin d’année. A toutes ces rencontres, il ouvrait toujours un débat sur ce qui n’allait pas et tout le monde, grand comme petit avait droit à la parole. Il est rare de trouver dans les familles africaines un père qui accorde le droit à la parole au lieu d’en imposer à tort et à travers. Dominique Asksno Asserimba TALIM faisait l’exception. Dominique Asksno Asserimba TALIM répétait sans cesse que sa richesse c’était ses enfants.
LES ANECDOTES SUR Dominique Asksno Asserimba TALIM
Un jour, Dominique Asksno Asserimba TALIM s’est amusé à dire à ses enfants qu’il n’avait pas d’argent pour acheter un bélier. Une de ses filles très petite lui avait répondu qu’ils allaient tuer sa vespa pour la fête.
La sacrée vespa, le seul moyen de déplacement dont il disposait. Quand elle se fatiguait il la remplaçait par une autre vespa. A la fin, il s’en est acheté deux en même temps pour ne pas avoir de surprise en cas de panne d’une d’elles. Pour cet amour pour les vespas (engin à deux roues) ses enfants l’ont surnommé Oba SANDJO car c’est du Nigeria qu’il les commandait.
Il y eut aussi cette scène de partage d’héritage avec ses frères. Après lui avoir donné sa part de bœufs, il leur en fit cadeau. Et lorsque ses enfants lui demandèrent pourquoi ne leur avoir pas donné ces parts, il répondit qu’il les a tous envoyé à l’école et que plus tard ils achèteraient des bœufs s’ils le désiraient. Plein d’humour même dans ses colères. Chacun de ses enfants avait son injure propre à lui. Et il les insultait en se moquant d’eux. Ils firent d’ailleurs de ses injures des sobriquets pour se désigner.
Il faut rappeler que Dominique avait le sens du partage et de la vie communautaire. Il était sensible aux souffrances des gens autour de lui. Surtout les élèves en situation difficile. En famille comme dans la communauté, Dominique TALIM était toujours là en cas de besoin que ce soit financier ou en nature.
C’était le papa des veuves et des orphelins. Il arrivait même qu’il prive ses enfants au profit de ces derniers. Mais toujours il donnait la raison de l’acte posé. En somme, il ne donnait pas parce qu’il en avait. Au contraire ses moyens étaient limités. Il le faisait parce qu’en plus d’avoir un très bon cœur, ces personnes étaient dans le besoin. Toujours dans son souci d’être utile à l’humanité et plus précisément dans sa communauté, il adopte 17 enfants qu’il a recueillis chez lui afin de les scolariser.
Pour cette bonté et cet humanisme, certains parents ont décidé de donner son prénom à leurs enfants. 08 jeunes garçons portent ainsi le nom de ASKSNO (ce qui veut dire : comment meurt-on ?). Peu avant son rappel à Dieu, Dominique a demandé à son épouse d’organiser un festin à la maison pour tous les ASKSNO, ce qui fut une très belle fête. Ils étaient tous présents le jour de ses obsèques pour lui rendre un dernier hommage.
REFERENCES
Enfants adoptifs
Monseigneur Jacques AGNILOUNDA
Père Eloi
Père ASAMLA Jean-Baptiste
Membres de la SELT
Feu Ambassadeur ASSOUMATINE