FÉLIX HOUPHOUËT–BOIGNY, UN MODÈLE POUR TOUTES LES GÉNÉRATIONS.
INTRODUCTION
Il était une fois Félix Houphouët-Boigny. Communément appelé « Le Sage », « Le Vieux », « Nanan Boigny », ou encore « Nanan Houphouët, Dia Houphouët », Félix Houphouët-Boigny est le Père Fondateur de la Côte d’Ivoire.
Homme sage et engagé pour la recherche de la paix, illustre Chef d’État et philanthrope avéré, Félix Houphouët-Boigny aura marqué des générations entières par sa vision, sa mission, ses valeurs et son message qui perdurent encore aujourd’hui dans toute l’Afrique et dans le monde.
Homme d’un caractère très riche et polymorphe, il cultivait l’excellence et la pratiquait dans chaque domaine de sa vie. Il était puissant aussi bien financièrement, politiquement, spirituellement, qu’intellectuellement.
L’homme poussait la culture de l’excellence jusqu’à son habillement, à ses collaborateurs et, bien évidemment, à ses épouses. La beauté de son épouse Marie-Thérèse Houphouët-Boigny est, jusqu’à ce jour, incontestée. Elle était d’ailleurs affectueusement surnommée la « Jackie Kennedy noire » par les Ivoiriens.
Cependant, la qualité majeure de l’homme demeure son humilité. Il se disait à l’époque qu’il était plus facile de rencontrer le Président Houphouët-Boigny que certains de ses ministres. Il était ouvert à toutes et à tous. Il écoutait son peuple.
Chef incontestable, paysan passionné, Félix Houphouët-Boigny était le plus âgé des leaders qui conduisirent leur pays à l’indépendance. Il fut également celui qui garda le pouvoir le plus longtemps.
Visionnaire, Félix Houphouët-Boigny avait très vite su que l’exploitation du café et du cacao tiendrait une place importante dans le développement économique de la Côte d’Ivoire. Dia Houphouët demeure, aujourd’hui encore, une icône pour des millions d’Africains.
Le “Pays des Éléphants” a bénéficié d’une longue période de stabilité, sous le règne du “Père de la Nation“, Félix Houphouët-Boigny.
De sa profession de médecin au combat du militant anticolonialiste, de l’homme d’État à l’apôtre de la Paix, c’est le même itinéraire d’une longue carrière politique fondée sur des convictions profondes et servie par une intelligence, une imagination et une énergie remarquables.
Par son histoire et son parcours, Félix Houphouët-Boigny demeure, ad vitam æternam, dans la mémoire collective ivoirienne. Trente ans après son passage dans la pièce d’à côté, son ombre plane toujours sur la Côte d’Ivoire.
PORTRAIT D’UN DIGNE FILS BAOULÉ AU DESTIN HORS DU COMMUN
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY : QUI EST-CE CONCRÈTEMENT ?
Né le 18 octobre 1905 à N’Gokro (village ayant précédé l’apparition de la localité de Yamoussoukro), Dia HOUPHOUËT devenu Félix HOUPHOUËT en 1915, puis Félix HOUPHOUËT-BOIGNY en 1945, est un descendant de notables Baoulés. Par sa mère, il est issu d’une lignée de chefs animistes, ce qui lui permet de maîtriser parfaitement les codes de la culture baoulé sur lesquels il a toujours fondé sa conception des relations publiques. Il a été formé selon les principes de l’éducation africaine qui enseigne le respect des anciens, la solidarité, la fraternité, le savoir-être.
Scolarisé, le jeune HOUPHOUËT effectue avec succès les cinq années de l’enseignement élémentaire. Après l’obtention du Certificat d’Études, il est admis, en 1915, au Groupe Scolaire Central de Bingerville en Côte d’Ivoire où il effectue trois années d’études. Cette même année, il se convertit au christianisme à Bingerville et se fait baptiser Félix. Il était âgé de onze ans.
En 1918, Félix HOUPHOUËT réussit le concours d’entrée à l’Ecole Normale William Ponty. Après y avoir passé trois fructueuses années, il achève brillamment sa spécialisation à l’Ecole de Médecine de Dakar au Sénégal. Durant ses années d’études, il était, aux dires de ses condisciples, caractérisé par son calme, sa boulimie de connaissances, son esprit de camaraderie.
Médecin africain, il exerça sa profession durant une bonne dizaine d’années en parcourant les villes d’Abidjan, de Guiglo, d’Abengourou, de Dimbokro et de Toumodi, avant de faire son entrée en politique comme Chef de Canton et dirigeant syndical. De 1939 à 1944, il fut le Chef de Canton des Baoulés-Akoués. C’est ainsi qu’il mit en œuvre des idées modernisatrices comme la scolarisation, l’hygiène, les soins de santé, la généralisation de la culture du café et du cacao.
Félix HOUPHOUËT est, avant tout, un planteur très attaché à l’agriculture. En devenant Chef traditionnel, il prit également en charge la plantation familiale qui devint alors l’une des plus importantes du pays, et il parvint à la développer en diversifiant les cultures : caoutchouc, cacao et café. Il devint ainsi l’un des plus riches planteurs africains.
Pour son entrée en politique, il décida d’ajouter à son patronyme le mot « Boigny » qui signifie « Bélier » et devint enfin Félix HOUPHOUËT–BOIGNY. Il fut principalement député français, membre de gouvernements français, Président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne, Maire d’Abidjan, Premier Ministre Ivoirien, Fondateur du PDCI-RDA et Premier Président de la République de Côte d’Ivoire. Il régna durant un peu plus de trois décennies à la tête de la nation ivoirienne.
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY, L’AGRICULTURE ET LE CAFÉ-CACAO
Fils de paysan, HOUPHOUËT-BOIGNY continua de privilégier l’agriculture par rapport à l’industrie ; il favorisa aussi la campagne plutôt que la ville et n’eût jamais qu’un seul souci : l’intérêt bien compris des planteurs africains, en l’occurrence ceux des planteurs ivoiriens.
Bien avant de devenir le premier Président de la République de Côte d’Ivoire qui obtint son indépendance en 1960, HOUPHOUËT–BOIGNY fut un acteur majeur de la filière café-cacao. Une grande partie de la richesse de l’État ivoirien dépend de la filière café-cacao. Aujourd’hui encore, la Côte d’Ivoire est toujours le premier producteur mondial de cacao.
« Le succès de ce pays repose sur l’agriculture. » Ce slogan, beaucoup d’Ivoiriens s’en souviennent encore. Il est de Félix Houphouët–Boigny qui a su écrire les lettres de noblesse de la nation ivoirienne grâce à deux spéculations agricoles : le café et le cacao.
En instaurant la “Coupe Nationale du Progrès” pour récompenser les braves paysans, chaque année, Houphouët–Boigny entendait ainsi créer entre eux une saine émulation et surtout les motiver à produire davantage de café et de cacao de bonne qualité. Les centaines de milliards de francs CFA générés par les spéculations agricoles et particulièrement le binôme café-cacao ont permis de faire des investissements colossaux pour réaliser de nombreuses infrastructures dans tout le pays.
Du nord au sud et de l’est à l’ouest de la Côte d’Ivoire, en passant par le centre, que de chantiers réalisés à l’ère d’Houphouët-Boigny ! C’était le temps de l’électrification des villes et des villages, de la construction d’adductions d’eau potable ci et là, de la construction des centres de santé, des routes, des ponts, des universités, des grandes écoles et des centres professionnels publics, le temps aussi des recrutements massifs dans la fonction publique.
Le boom économique qui était la résultante de cette politique fut qualifiée de “miracle ivoirien” entre 1960 et 1978. Cette période était, en effet, marquée par une forte croissance économique d’environ 8% l’an. Les fruits de cette croissance rejaillirent aussitôt sur la capitale économique, Abidjan, qui devint et demeure la perle des lagunes. Elle fait la fierté des Ivoiriens et Ivoiriennes. Et le slogan : « Le succès de ce pays repose sur l’agriculture » fit tâche d’huile.
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY, CONVICTIONS PERSONNELLES ET HOUPHOUËTISME
Le Président Houphouët-Boigny était un homme politique hors pair. Sa gouvernance, son fonctionnement et ses convictions sont regroupés dans ce que nous pouvons appeler “l’houphouëtisme“.
L’houphouëtisme est le néologisme forgé pour désigner la pensée, l’action, l’œuvre et le legs considérable de Félix Houphouët-Boigny. Tenu comme étant la conscience nationale, il constitue l’élément fondamental de l’unité, de l’identité politique et du patrimoine ivoiriens. La vision d’Houphouët-Boigny consiste à savoir composer avec le temps et à véritablement éviter la précipitation. Cette vision s’accompagne du progrès. La prudence, tel est le maître-mot de l’art politique d’Houphouët-Boigny. Cela se décline dans le fait, pour le Président Houphouët-Boigny, d’aller à un rythme conforme à sa trajectoire, de poser des actes soigneusement réfléchis, de poser les pas avec délicatesse, de ne pas s’aventurer dans le vide, d’éviter l’embourbement.
La prudence est, en effet, l’autre nom de la sagesse politique qui consiste à se conduire et à conduire la vie conformément à la droite raison, à réfléchir à la portée et aux conséquences des actes que l’on pose afin d’éviter de sombrer dans le mal et le malheur.
L’houphouëtisme comprend sept (7) principes en relation les uns avec les autres.
Le premier est le triptyque Travail-Liberté-Dignité. L’houphouëtisme commence par le travail et la reconnaissance des mérites du travail, la défense des droits du travailleur, la conscience de la liberté née du travail. Dans la pensée houphouétienne, la dignité de l’Homme se trouve dans la liberté dont il jouit dans et par le travail. En outre, manifestant sa liberté par le travail, l’Homme doit cependant rester libre dans le travail.
Le deuxième principe est le rassemblement. Le rassemblement est ce par quoi la nation advient. Construire la nation ivoirienne, faire admettre à l’esprit des Ivoiriens l’idée d’une unité nationale fut le deuxième défi politique d’Houphouët-Boigny.
Le troisième principe est le développement harmonieux. Houphouët emploie cette expression parce que le développement peut être effectivement disharmonieux. Il peut cacher une régression. Félix Houphouët-Boigny parle de développement harmonieux pour indiquer qu’il faut respecter le genre, maintenir ou instaurer l’équilibre social entre les parties, ne privilégier aucune région au détriment d’une autre, aucune religion au détriment d’une autre.
Le quatrième principe est l’égalité des chances. L’égalité des chances est d’abord une égalité citoyenne. Les êtres humains naissent libres et égaux en droit et en dignité.
Le cinquième principe est la solidarité effective. La solidarité est en lien avec la fraternité. Il est important et essentiel de travailler de façon fraternelle et solidaire dans un intérêt commun.
Le sixième principe est la tolérance absolue. Sans elle, la différence se mue facilement en différend. La tolérance est indispensable pour le vivre ensemble, la liberté de conscience, l’égalité des libertés citoyennes. La tolérance sert à sauvegarder l’intérêt commun, à assurer l’ordre public.
Le septième principe est la Paix par le Dialogue. La philosophie houphouétienne est basée sur ce principe : « La paix, pour nous, n’est pas un mot, mais un comportement. » « À partir de la paix, tout sera possible.»
Au-delà de ces 7 principes, un aspect non négligeable de l’houphouétisme est la culture du travail fait et bien fait par soi-même.
Félix Houphouët-Boigny avait compris qu’on ne peut pas investir sans s’investir. Il a pris en main chacun des secteurs clés du pays pour s’assurer de leur développement avant d’en confier la responsabilité à des personnes de confiance et qualifiées.
Ce qu’il est important de retenir de Félix Houphouët-Boigny, c’est qu’il faut savoir prendre le devant des choses, faire soi-même, être impliqué dans tous les aspects du travail. En d’autres termes, il faut savoir mouiller le maillot.
Que serait aujourd’hui l’agriculture en Côte d’Ivoire sans FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY ? Que serait l’économie de la Côte d’Ivoire sans Félix Houphouët-Boigny ? Que serait l’éducation en Côte d’Ivoire sans FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY ? De nombreux leaders commettent de plus en plus l’erreur de déléguer entièrement et de ne pas s’impliquer suffisamment, ce qui conduit souvent à l’échec ou à des difficultés dans les secteurs clés du pays ou d’une entreprise.
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY a pris le temps de peaufiner ses connaissances et ses compétences en occupant diverses fonctions, telles que député, ministre, maire, dirigeant syndical, et en voyageant dans le monde entier. Il a ainsi réussi à faire décoller la Côte d’Ivoire dans les secteurs de la culture, de l’éducation, de l’économie, du sport, etc., bien avant de devenir président.
Leader actif qu’il était, le vieux sage a toujours agi en ayant à l’esprit que le chef doit faire lui-même, montrer le bon exemple et mettre la main à la pâte. Pour lui, il n’y avait pas de place pour la passivité. C’était aussi une façon d’apprendre et d’expérimenter.
À la lumière de ce leadership exercé par Houphouët-Boigny, le coach Patrick Armand Pognon est impliqué dans l’organisation à tous les niveaux de ce 8ème Sommet Mondial du Coaching. Certes, déléguer des tâches est très important, mais il faut aussi savoir guider les gens. Soyons donc des leaders actifs et compétents.
UN HOMME DE PAIX À LA SAGESSE INOUÏE
Durant toute son existence, « Le Vieux Sage » a toujours prôné la Paix, gage d’un réel développement économique et social. À Versailles, il déclara : « Nous voulons la paix, ingrédient indispensable pour la construction harmonieuse de notre pays. Nous voulons également vivre en paix avec tous nos voisins, quel que soit le régime politique choisi par eux, et aussi, je le dis très sincèrement, avec tous les autres États africains, dans le respect de la personnalité de chacun. L’interdépendance des peuples, il y a au moins unanimité sur ce point, est la réalité du siècle. Nous ne pouvons pas ne pas en tenir compte. Aussi, souhaitons-nous ardemment voir tous les États qui, comme le nôtre, sont conscients de ce danger, se compter et se rassembler pour faire entendre leurs voix, la voix de la paix, de la liberté et de la concorde entre les États. Notre vocation, je n’ai cessé de le dire, la vocation de l’Afrique, force morale, est une vocation de paix, d’amitié, de fraternité. »
L’obsession de la paix qui animait le Président Houphouët-Boigny est inconcevable sans le dialogue qu’il considérait comme l’ultime ressource, comme l’arme des forts. Félix Houphouët-Boigny rejetait la violence sous toutes ses formes, parce qu’elle est aux antipodes de sa religion du dialogue. « La paix, disait-il, est le préalable au développement. » Sa gouvernance était guidée par ce credo. Pour faire advenir la paix, il n’avait d’autre arme que la parole.
Dans sa pensée, la paix n’est pas seulement le contraire de la guerre. Elle est plus positivement équilibre intérieur de l’Homme, équilibre intérieur de chaque nation, équilibre entre les nations. Elle doit donc se cultiver simultanément aux niveaux international, national et individuel.
En 1973, il fit ériger un institut de recherche sur les questions de paix dont le siège se trouve à Yamoussoukro sous le nom de « Fondation Félix Houphouët-Boigny ». En 1977, cet institut devint la « Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. » Il crée également, en 1989, un Prix pour la recherche de la Paix parrainé par l’UNESCO et entièrement subventionné par des fonds extrabudgétaires apportés par la Fondation Félix Houphouët-Boigny. Ce prix qui porte « le nom du Président Félix Houphouët-Boigny, Doyen des Chefs d’États africains, apôtre infatigable de la paix, de la concorde, de la fraternité et du dialogue pour résoudre tout conflit à l’intérieur comme à l’extérieur des États », est attribué, chaque année, par un jury international.
Grand artisan de l’unité ivoirienne, « Nanan Houphouët » est considéré par ses congénères comme une source intarissable de savoir-être, de savoir-faire et de savoir-vivre, ce qui lui valut le surnom de : « Le Sage. » Félix Houphouët-Boigny ou FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY, comme certains aiment bien l’appeler, pouvait s’exprimer en ces termes :
« Ce que je recherche, c’est l’esprit d’équipe. Il faut que les gens s’entendent. Il faut que les gens s’aiment. » À la question de savoir si l’on ne vit pas une certaine solitude au pouvoir, il répondit : « On n’est jamais seul ! D’abord, avec les idées qui vous assaillent, vous êtes toujours occupé. Même la nuit, dans les moments de méditation, on n’est jamais seul ! L’Homme a trois juges : Dieu, la conscience et le peuple. Vous êtes toujours confronté à ces trois juges. On n’est jamais seul ! »
« On me demande pourquoi je suis toujours avec le peuple et dans le peuple. Le plus gros poisson de notre fleuve est le capitaine, mais on nous dit que le capitaine hors de l’eau n’est plus rien. De même, hors du peuple, moi non plus, je ne représente plus rien. C’est pourquoi je demeure dans le peuple, avec le peuple. »
« La vie est une course. Puisque personne n’a encore atteint le but, nous n’avons pas le droit de nous décourager. Nous devons nous armer de courage et de foi. Il faut travailler, mes frères Africains, il faut produire davantage ; il faut amener petit à petit votre jeunesse à la science, à l’informatique. Demain, ils devront transformer les produits. Travaillez ! Ne pleurez pas ! Ça viendra ! Vous avez tout pour réussir : une terre riche, de jeunes gens intelligents qui, comme la terre vierge de chez nous, y compris le Sahara, ne demandent que quelques gouttes d’eau. »
« La vie est une course et personne n’a atteint son plein développement, et on ne juge pas au départ. »
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY OU L’ART DE CRÉER DES RELATIONS UTILES
Réussir sa vie ou réussir dans quoi que ce soit nécessite de bonnes fréquentations. Félix Houphouët-Boigny est de ceux qui avaient très tôt compris que les relations sont déterminantes pour le développement d’une nation. Le Président Houphouët-Boigny est un Chef d’État Émérite au carnet d’adresses bien fourni. De Guy Mollet à Léopold Sédar Senghor, en passant par Valery Giscard d’Estaing, Félix Houphouët-Boigny ne manquait pas de contacts pour le lobbying et pour placer la Côte d’Ivoire dans le concert des nations.
Le développement économique de la Côte d’Ivoire s’est fait, en partie, grâce aux relations personnelles d’Houphouët-Boigny sur lesquelles ce dernier a su agir avec tact pour obtenir gain de cause.
Sous Félix Houphouët-Boigny, il n’y avait pas d’étranger lorsqu’une personne était capable de contribuer au développement de la Côte d’Ivoire. À l’époque, les plantations ivoiriennes avaient besoin de mains-d’œuvre qu’il fallait aller chercher dans l’actuel Burkina Faso. Le Burkinabé pouvait donc vivre aisément en Côte d’Ivoire tant qu’il était utile pour la Côte d’Ivoire. Chaque cadre compétent de l’actuel Bénin renvoyé par les hommes d’État du Bénin qui ne comprenaient pas l’importance des relations utiles était nommé en Côte d’Ivoire. Il n’y avait pas de Libériens, de Guinéens, de Sénégalais, de Maliens, de Ghanéens ou d’autres nationalités tant que Félix Houphouët-Boigny avait besoin de chacun pour développer la Côte d’Ivoire.
La première compétence de Félix Houphouët-Boigny dans la construction des relations utiles était qu’il savait où il allait et de quelles compétences il avait besoin. À partir de ce moment, il était capable d’oublier ou d’effacer des différences pour construire des relations utiles au développement de la nation ivoirienne.
Ainsi, tant que le « J’ai raison et l’autre a tort » continuera de régner, tant que nous n’allons pas comprendre l’importance de l’autre dans la construction de soi, nous ne pourrons jamais réaliser de grandes choses ni pour nous-mêmes ni pour notre communauté. À l’heure où la France tend à basculer vers un régime de rejet de l’autre synonyme d’un régime de destruction de la France, il urge d’expliquer à l’humanité qu’il n’y a et n’y aura jamais de développement de la France sans les Africains !
De même, il urge d’expliquer à l’Africain, à l’heure du rejet de l’Européen, que le développement sera commun ou ne sera pas. Félix Houphouët-Boigny avait déjà compris, à l’époque, que le colonisateur ne pouvait rien réussir sans le colonisé et qu’en retour, le colonisé non plus ne peut rien réussir sans le colonisateur. Le monde est aujourd’hui un village planétaire.
Comment Ousmane SONKO aurait-il pu résister à la fureur de Macky Sall s’il n’avait, entre autres, un avocat français qui risquait sa sécurité et sa vie pour aller le défendre, pour se battre pour lui. Le monde est vraiment aujourd’hui un village planétaire.
Dans sa jeunesse, Félix Houphouët-Boigny aspirait à être un médecin ou, à défaut, un exploitant agricole et un chef traditionnel. Il épousa donc une merveilleuse femme africaine, dans le sens vertueux et positif du terme, pour être l’épouse d’un simple fonctionnaire ou d’un chef traditionnel ou encore d’un exploitant agricole. Face aux événements qui l’obligèrent à défendre les paysans africains et pour cela, à devenir un homme d’État ivoirien et français, un homme de grandes messes politiques, il trouva nécessaire, au risque de briser l’identité de son épouse, de prendre une seconde épouse dont la classe, l’élégance ainsi que les compétences multidimensionnelles pouvaient lui permettre de recevoir les hommes d’État du monde entier accompagnés de leurs épouses, d’égal à égal. On pourrait le lui reprocher en restant dans des considérations de « J’ai raison et l’autre a tort », mais une chose est sûre : Félix Houphouët-Boigny savait où il allait et ce dont il avait besoin pour y arriver.
Si, après son trépas, plusieurs hommes d’État africains et du monde avaient tout fait pour prendre son épouse pour femme, on ne saurait douter que Madame Marie-Thérèse HOUPHOUËT-BOIGNY était vraiment la femme qu’il fallait pour un homme qui devait bâtir la grande nation ivoirienne.
Comme on le dit si bien : “Qui n’a personne n’est personne.” Les relations de qualité de Félix Houphouët-Boigny ont fait de lui un véritable leader. Le ‘’soft power” qu’il s’était évertué à mettre en place en Côte d’Ivoire était en réalité basée sur la coopération et l’entente. Durant sa présidence, il fit de la nation ivoirienne un pays hospitalier et donc ouvert à de nouveaux amis et à de nouveaux partenaires.
Les obsèques de Félix Houphouët-Boigny démontrèrent la qualité et la quantité de ses relations. N’eût été l’existence de la basilique de Yamoussoukro, ce chef d’œuvre architectural pouvant contenir jusqu’à deux-cent mille âmes vivantes en utilisant toutes les possibilités, il n’aurait pas été possible de trouver un bâtiment pouvant regrouper toutes les relations utiles de Félix Houphouët-Boigny lors de ses obsèques. De l’Europe à l’Afrique en passant par les Amériques, il n’y avait personne qui pouvait être qualifiée de grand qui n’était une relation de Félix Houphouët-Boigny. Il était véritablement un homme de relation.
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY : QUEL HÉRITAGE POUR LA POSTÉRITÉ ?
« Nanan Houphouët » a laissé derrière lui un immense héritage matériel par ses réalisations économiques, sociales et culturelles, ainsi qu’un héritage immatériel constitué par sa pensée et ses valeurs permanentes de paix, de dialogue, de tolérance et de solidarité. Le Père de la nation ivoirienne qui a rendu à son peuple la liberté et la dignité, puis posé les fondations d’une nation libre, fraternelle et prospère, demeure pour toujours dans les mémoires. Il est le modèle parfait qui peut inspirer, non seulement les jeunes Ivoiriens, mais également les jeunes Africains par sa vie, son action historique, les valeurs qu’il a prônées. Il fut et demeure un modèle d’excellence professionnelle, d’engagement politique et de culture de la paix. Dans son parcours, en effet, on note son assiduité dans ses études, sa boulimie de connaissances ainsi que son travail acharné pour toujours être parmi les meilleurs.
S’il faut retenir une leçon de la vie du premier président ivoirien, nous retiendrons la leçon du « bon sens ». De fait, paysan et fier de l’être, il s’était d’abord frotté à la dure réalité du monde avant de devenir un porte-parole. Il s’était frotté aux planteurs et aux intellectuels, aux communistes et aux capitalistes, mais plus encore aux rouages sophistiqués de l’État français. En somme, il tenait en mains le trésor qui a manqué à beaucoup de ses pairs : l’expérience. Il avait sûrement des défauts comme tout être humain, mais il avait également deux qualités rares sur notre continent : il était un homme d’État avéré et, mieux encore, un homme de son époque.
On peut alors se demander comment il est possible qu’un homme d’une si grande dimension soit aussi méconnu ou aussi incompris par la jeunesse montante. Félix Houphouët-Boigny pensait et croyait fermement que ce sont les tonneaux vides qui font du bruit. Ainsi, tout au long de sa vie et de son règne, Félix Houphouët-Boigny a préféré travailler à créer les conditions d’un développement réel et authentique de la Côte d’Ivoire. Après son trépas et voulant rester conforme à sa vision du bruit et donc de la communication, ses ayants droit ont préféré ne pas faire de bruit sur sa postérité.
À l’heure du coaching et surtout de l’authenticcoaching, il est important de retenir que s’il est vrai que ce sont les tonneaux vides qui font du bruit pour se faire voir, il est aussi vrai que les tonneaux pleins aussi savent se révéler au grand jour, en temps opportun. Ainsi, aujourd’hui, nous nous devons de mener des actions concrètes minutieusement réfléchies et soigneusement planifiées en vue de l’avènement d’une génération d’Africains capables de penser et surtout de faire beaucoup mieux que le grand Félix Houphouët-Boigny.
FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY : GRANDES RÉALISATIONS ET CONSÉCRATIONS
Partant de presque rien, le Président Houphouët-Boigny fut véritablement un bâtisseur au sens propre du terme. Durant son règne, les performances pour le développement de la Côte d’Ivoire et pour le bien-être des Ivoiriens étaient énormes. Nous pouvons citer :
– deux ports autonomes ;
– un aéroport international et cinq aérodromes nationaux ;
– la première compagnie aérienne nationale de la sous-région ;
– deux ponts à Abidjan, la construction du premier ayant connu la participation de Félix Houphouët-Boigny lui-même, juste avant l’indépendance, puis de nombreux autres ponts à l’intérieur du pays ;
– trois Centres Hospitaliers Universitaires à Abidjan (agrandissement du premier) et de nombreux Centres Hospitaliers Régionaux ;
– des centaines de châteaux d’eau ;
– quatre barrages hydroélectriques ;
– la première entreprise de production et de distribution d’électricité sous-régionale ;
– le seul pays d’Afrique noire dont toutes les grandes villes sont reliées par le bitume ;
– la première autoroute en Afrique noire (hormis l’Afrique du Sud) ;
– la première raffinerie de pétrole d’Afrique noire (hormis l’Afrique du Sud) ;
– la première entreprise de fabrication de bitume d’Afrique noire (hormis l’Afrique du Sud) ;
– la première entreprise de distribution de butane domestique directement relié aux foyers à travers un réseau inter-urbain de pipelines ;
– les plus grandes plantations de palmier à huile au monde ;
– les plus grandes plantations de cacao et de café privées lui appartenant puis en partie léguée de son vivant à l’État ;
– le plus grand complexe sucrier africain ;
– des logements sociaux dans toutes les villes grâce aux deux premières sociétés d’État en Afrique dédiées à un tel programme ;
– un système universitaire public décentralisé ;
– une capitale politique moderne, centre de la formation universitaire de pointe ;
– des millions de cadres nationaux et sous-régionaux formés en Côte d’Ivoire et à l’étranger grâce à un système efficace de bourses ;
– une intégration communautaire sous-apaisée et en bonne intelligence,
– un quartier des affaires structuré sur le modèle américain ;
– un plan directeur de la capitale économique programmé pour être développé sur cinquante ans, et comprenant, entre autres, trois ponts supplémentaires ;
– une réserve animalière stratégique contenant plus de cent mille têtes d’ovins et de bovins pour faire face à une éventuelle pénurie ou crise politique avec les pays frontaliers ;
– et pour l’anecdote, un palace avec la première patinoire à glace en Afrique, avant l’Afrique du Sud…
Avant son trépas, il fit de la Côte d’Ivoire :
– la seconde économie de la CEDEAO et la première de loin, n’eût été le pétrole du Nigéria,
– le troisième producteur africain d’ignames
– le second exportateur africain de bananes,
– le quatrième exportateur mondial d’ananas et le premier africain,
– le premier exportateur mondial de cacao…
Au nombre des réalisations, on retrouve :
La Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix à Yamoussoukro :**
Le Président Félix Houphouët-Boigny a décidé de mettre à la disposition de la communauté internationale et des institutions de recherche pour la paix en général, et en particulier de l’UNESCO, la Fondation qui porte son nom. Cette fondation vise à contribuer, au niveau international, à la recherche, à la sauvegarde, au maintien et à la promotion de la paix en Afrique et dans le monde. Le bâtiment a été livré après dix ans de travaux orchestrés par l’architecte Olivier-Clément Cacoub, pour un budget de 35 milliards de francs CFA.
Dotée de quatre entrées situées aux quatre points cardinaux, la Fondation abrite des amphithéâtres (dont un de deux mille places), des salles de réunion, des salons et des bureaux, afin d’accueillir toutes sortes de rencontres officielles et privées. Les amphithéâtres sont équipés de systèmes de traduction simultanée pour huit langues et d’une machinerie scénographique pour les spectacles.
8 800 mètres carrés sont consacrés aux équipements de collecte, de stockage et de consultation des documents, incluant des livres, de l’informatique et des installations muséographiques au profit des chercheurs. Les documents papier occupent un étage du bâtiment central, sur 5 200 mètres carrés, comprenant une salle de lecture, de stockage, des salles de réunion, une administration et un atelier de restauration des ouvrages. L’informatique occupe les 3 600 mètres carrés de l’étage inférieur.
**La Basilique Notre-Dame-de-la-Paix à Yamoussoukro :**
La basilique Notre-Dame-de-la-Paix, située à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire, est l’une des plus grandes églises catholiques du monde et le deuxième plus haut édifice chrétien, après l’Église principale d’Ulm. La basilique a été construite par vingt-quatre entreprises ivoiriennes et étrangères. Le coût total des travaux est estimé à 40 milliards de francs CFA (environ 122 millions d’euros, soit 6 % du budget annuel du pays), ce qui a suscité des polémiques. Le président Houphouët-Boigny a répondu en précisant que l’édifice avait été financé par sa fortune personnelle.
Le Livre Guinness des records l’a reconnue en 1989 comme l’édifice religieux chrétien le plus large au monde (150 mètres de largeur contre 115 mètres pour la basilique Saint-Pierre).
**Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix :**
Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix, aujourd’hui la distinction la plus importante décernée par une organisation du Système des Nations Unies dans le domaine de la paix, vise à honorer les personnes, organismes ou institutions ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix.
– la Maison du PDCI : La Maison du PDCI-RDA est un bâtiment situé à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire, qui abritait les principaux événements du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) lorsque celui-ci était le parti unique.
L’auteur de l’ouvrage « Mes premiers Combats » reçut aussi des décorations un peu partout dans le monde. À titre illustratif, on peut citer :
– Grand-croix de l’Ordre de la Légion d’honneur (France),
– Chevalier Grand-croix au grand cordon de l’Ordre du Mérite de la République italienne (Italie),
– Grand-croix de l’Ordre du Mérite civil (Espagne),
– Chevalier Grand-croix de l’Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (Royaume-Uni),
– Grand-cordon de l’Ordre de l’Indépendance (Tunisie).
En 1973, à l’Université Cheikh-Anta-Diop, il reçoit le titre honorifique de Docteur Honoris Causa. Toujours en hommage au Vieux Sage, des initiatives sont prises çà et là pour graver dans le marbre l’influence de ce grand homme.
– Le film d’animation DIA HOUPHOUËT,
– La comédie musicale Houphouët,
– l’Université Félix Houphouët-Boigny,
– l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny,
– le stade Félix Houphouët-Boigny,
– le Palais Présidentiel de Yamoussoukro,
– L’hôtel Président de Yamoussoukro
– Le pont Félix Houphouët-Boigny
CONCLUSION
Remarquable meneur d’hommes, le Président Félix Houphouët-Boigny a laissé un héritage multidimensionnel à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique. Véritable homme de vision, « Nanan Boigny » demeure aujourd’hui encore dans l’âme et dans la conscience des Ivoiriens. Son règne aura été marqué par la recherche, le maintien et la sauvegarde de la paix. Pour lui, la paix est une valeur précieuse sans laquelle aucun développement réel n’est possible. Fin stratège, fidèle allié de de Gaulles, ami intime de Jacques Foccart, il a su utiliser les nombreuses cordes à son arc pour façonner et construire la nation ivoirienne.
Premier Président lançant son pays sur la voie du libéralisme économique et du « miracle ivoirien », Félix Houphouët-Boigny a dirigé la Côte d’Ivoire pendant trente-trois ans en y instaurant des pratiques, des normes et des codes propres à lui. Il est l’archétype du Président-paysan pour la postérité. Grandes écoles, hôpitaux, mosquées, basiliques, palais, hôtels, Félix Houphouët-Boigny a considérablement changé le visage de la terre d’Eburnie. Homme de parole et d’action, son empreinte est indélébile dans l’ADN de l’Ivoirien et de l’Africain. Pour l’histoire, tout Ivoirien a été, est ou sera un houphouëtiste.
Bâtisseur avant-gardiste et homme d’État aux qualités exceptionnelles, Félix Houphouët-Boigny a été au cœur de l’émergence économique de la Côte d’Ivoire, faisant de ce pays l’un des plus riches de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à nos jours. Toute sa vie est un témoignage de sagesse et de réalisations phénoménales. Grand et noble dans ses actes, dans ses discours et dans ses œuvres, le ‘’Bélier’’ des Baoulés avait un immense amour pour sa patrie et son continent.
Atteint d’une grave maladie (cancer), Félix Houphouët-Boigny s’est éteint le 7 décembre 1993 à l’âge de 88 ans, après trente-trois années au pouvoir. Vingt-quatre Chefs d’États africains ainsi qu’une imposante délégation française ayant à sa tête le Président François Mitterrand assistèrent à ses obsèques, le 7 février 1994, à la basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro, preuve de l’intérêt que lui portent les millions d’Ivoiriens et d’Africains.
À sa disparition, sa fortune fut estimée à entre sept et onze milliards de dollars. « Le Vieux sage » ne laissa aucun testament écrit, mais seulement un legs verbal en faveur de l’État ivoirien. L’histoire retiendra les énormes sacrifices auxquels il consentit, tant pour le bien de la Côte d’Ivoire que pour celui de toute l’Afrique.
Les détracteurs de Félix Houphouët-Boigny vous diront qu’il est un traître au service de la France. Et pourtant, il fut, en réalité, un stratège et un homme d’État. Un homme d’État prend des décisions courageuses et bonnes pour son pays, puis laisse les gens parler, car un stratège n’a pas d’émotion. Il réfléchit et il agit. Et c’est ce que faisait Félix Houphouët-Boigny, chaque fois que nécessaire.
Lorsque Nelson MANDELA accepta de négocier avec les responsables de l’apartheid, tout le monde, y compris sa propre fille, avait vu en lui un traître. Ainsi, si les négociations n’avaient pas abouti, Nelson MANDELA serait éternellement considéré comme un traître. Bienheureusement, grâce à Dieu, les négociations aboutirent et Nelson Mandela devint le Premier Président de la Nouvelle Afrique du Sud. Il avait prouvé ce qu’il pensait et il fut finalement célébré.
À tous ceux qui pensent que Félix Houphouët-Boigny est un traître au service de la France, nous demandons qu’ils trahissent aussi leurs pays au service de la France afin que leurs pays soient aussi développés que la Côte d’Ivoire, et que l’agriculture, l’éducation, la culture, l’économie, le secteur industriel, le business et les infrastructures de leurs pays soient aussi développés que ceux de la Côte d’Ivoire.
Un proverbe dahoméen dit : « Si la tenue que porte ton ennemi lui va très bien, tu dois pouvoir le reconnaître. »