Bernard Comlan POGNON


Panafricaniste de résultat, Bernard Comlan POGNON fut un touche-à-tout qui réussit tout.

FOCUS SUR L’HOMME

Bernard Comlan POGNON, est né le 25 Mai 1926 à Djègbadji et est décédé le 03 Avril 2004 à Porto-Novo à l’âge de 78 ans. Né à Ouidah dans une famille, modeste, Bernard POGNON, une fois arrivé à Cotonou, dû séjourner chez des amis de son père, pour ensuite finir chez une famille qui avait remarqué sa passion et sa détermination dans les nombreuses activités qu’il menait ci et là pour être indépendant.

Bernard Comlan POGNON
Né le 25 Mai 1926 à Djègbadji et est décédé le 03 Avril 2004 à Porto-Novo à l’âge de 78 ans.
Nom du père: Jean-Baptiste Comlan Katon POGNON
Nom de la mère: Marie-Claire Doogbo TOGLO
Ses épouses: Antoinette Yvonne Emilie GNACADJA et Augustine Ananatou ADAMON
Père de 11 enfants dont 9 filles et deux garçons.

C’est cette même fougue, cette même passion qu’il mettra plus tard dans toutes les activités qu’il entreprendra. Panafricaniste de résultat, Bernard Comlan POGNON malgré qu’il avait une carrière professionnelle tranquille en tant que contrôleur PTT, a mis toute ses compétences aux services de plusieurs domaines qui le passionnaient pour permettre aux africains de prendre le contrôle de ces domaines dans leur pays. Scoutisme, Arbitrage, reportage sportif, sont autant de domaines où Bernard POGNON a mené la lutte d’un panafricaniste par des actes et non par des mots.

Les engrammes qu’il détient de son enfance qui n’a pas été facile lui ont donné le désir ardent de protéger et de venir en aide à qui en avait besoin. C’est ainsi qu’est né le syndicaliste Bernard Comlan POGNON.

Homme à plusieurs casquettes, Bernard Comlan POGNON a apporté un changement réel et tangible partout où il est passé. 

Il a été contrôleur des PTT, arbitre international, dirigeant sportif, instructeur et commissaire CAF et FIFA, reporter sportif, conseiller technique au travail, syndicaliste mais Bernard POGNON a aussi été un homme politique dense au Benin.

Chrétien catholique, il a tenu à rester encré dans les réalités endogènes et a aussi su révéler au monde la puissance de l’Afrique et de l’Africain. Bernard Comlan POGNON était aussi un époux et un père, le père d’une multitude d’enfants au-delà de sa famille biologique.

C’était un Homme complet. Comme son surnom l’indiquait dans le temps, c’était l’international.

ORIGINES ET VIE PRIVEE

Bernard Comlan POGNON est né le 25 Mai 1926 à Djègbadji. La famille de son  arrière-grand-père, AGONVESSOU TOSSAVI POGNON Joseph  a migré à Djègbadji depuis des centaines d’années. C’est ainsi que toute la descendance d’AGONVESSOU fut déclaré originaire de Djègbadji, un village lagunaire de Ouidah au Benin.

Son père se nommait Jean-Baptiste Comlan Katon POGNON et sa mère Marie-Claire Doogbo TOGLO.

Les noms POGNON et Comlan lui venait donc de son père, Bernard était son nom de baptême. 

Bernard Comlan POGNON dont on ne peut pas ne pas citer le grand père, un certain AGONVESSOU TOSSAVI POGNON, a passé une partie de son enfance à Ouidah où il fit une partie de son cursus primaire. Il vint à Cotonou où Il apprit comment s’occuper des plantations de cocotiers, de manguiers, etc ; et vendant ses récoltes. C’est ainsi qu’il poursuivit ses études et finit son cursus primaire et secondaire à l’école REX (actuel Lycée COULIBALY).

Bernard Comlan POGNON, a donc grandi et s’est construit sa propre famille, Il eut 2 merveilleuses épouses, Antoinette Yvonne Emilie GNACADJA et Augustine Ananatou ADAMON. Au soir de vie, il avait 11 enfants, 9 filles et deux garçons.

  1. Lucien François René POGNON, Diplomate
  2. Cyprienne Marie-Reine POGNON, Epse HOUNDOLO, Professeur Certifié d’anglais
  3. Flore Blanche Patricia POGNON, Epse AKINOCHO, Hôtesse de l’air
  4. Olga Firmine Estelle POGNON, Epse GABA, Styliste modéliste
  5. Chantal Arseline POGNON, Epse OLIE, Coiffeuse esthéticienne
  6. Nelly Mireille POGNON, Epse GUENDEHOU, Opératrice économique
  7. Christelle Elvire Monique POGNON, Epse CONSTANT, Diplômé et exerçant dans l’hôtellerie
  8. Elvire Yolande Nicole  POGNON, Commerçante
  9. Annick Simonie Marcelle POGNON, Epse ADOTE, Chargée de programme PNUD
  10. POGNON Félicité Elise, Styliste modéliste
  11. Patrick Armand Michael POGNON, Professeur émérite en coaching Intégral

 Il perdit deux enfants au cours de sa vie.

  1. Désiré Armand Sababard POGNON ;
  2. Sylvie Eliane Victoire POGNON

BERNARD COMLAN POGNON, CONTROLEUR DES PTT

Contrôleur Diplômé des PTT, Bernard Comlan POGNON fit sa carrière professionnelle entièrement dans ce secteur.

Installés à Porto-Novo, les services des Postes, télégraphes et téléphones (P.T.T.) ont été créés le 1er juillet 1890 au Bénin. L’Office des postes et télécommunications (OPT) est ensuite créé le 19 décembre 1959. Issue de la scission de l’OPT, la Poste du Bénin S.A. a été créée par le décret no  2004-365 du 28 juin 2004.

En bon syndicaliste engagé, il devait souvent s’absenter pour vaquer aux obligations qui lui incombaient.

Il se devait aussi de trouver le temps nécessaire pour s’occuper des différentes activités qu’il menait aux services des affaires publics. C’est ainsi qu’il s’occupa aussi bien de sa carrière professionnelle que de ses autres obligations jusqu’à prendre sa retraite en tant que contrôleurs des PTT, puis continua ses autres activités.

BERNARD COMLAN POGNON ET LE SYNDICALISME

Depuis son enfance, Bernard Comlan POGNON a toujours eu en horreur l’injustice, et  ceci le poussa dans sa carrière professionnelle, à devenir syndicaliste, non pas pour créer des grèves, des conflits a tout va mais  pour défendre la cause des travailleurs. Un jour, les notables du quartier FOUNFOUN TOKPA, un quartier de porto novo, la capitale du Benin allèrent le voir pour se plaindre de son fils qui les embêtait dans le lotissement de ce quartier. Il leur répondit ceci, « vous voulez que je dise à mon fils de vous laisser voler les parcelles des paisibles populations, c’est ça? » Voilà Bernard Comlan POGNON. Il ne connaissait pas le politiquent correct, il connaissait seulement la vérité, la justice.

Syndicaliste donc, Il mena de durs combats dans des conditions difficiles pour défendre les travailleurs. Il était traqué comme un animal féroce.  Pendant les grèves, il était obligé de quitter sa famille et de se cacher pour leur sécurité et aussi la sienne. Il fut mis en résidence surveillée à Abomey une première fois et alla en prison une autre fois, ce qui fut plus rude. Ils ont même jeté sa famille à la rue pour l’obliger à se rendre. Cela ne l’a pas empêché de continuer à se battre pour ce en quoi il croyait.

Dahomey, 17 juin 1968, les jeunes cadres de l’armé décident de confier le pouvoir à Emile Derlin ZINSOU. Il eut l’habileté d’organiser un referendum le 28 juillet 1968, ce qui fit de lui un Homme très populaire.

La présidence de Zinsou sera marquée par une politique de rigueur budgétaire avec un attachement aux ressources internes. Dans ce cadre, président fait du paiement de la taxe civique, une obligation citoyenne. Le recouvrement forcé de cette taxe assimilée à l’impôt de capitation par certaines langues, rendra impopulaire le docteur Zinsou lui valant le surnom fon satirique de “Zinsou tacouê” (Zinsou, l’impôt de capitation).

Face à cet impôt de capitation qui veut dire en termes très clair, un impôt parce que tu existes, Bernard Comlan POGNON déclenche la grève la plus terrible de l’histoire du Dahomey et du bénin. Intolérable, inadmissible pour le président Emile Derlin ZINSOU.  Il ordonna d’abord l’arrestation de Bernard Comlan POGNON. Rien n’y fit. La grève tenait toujours. Bernard Comlan POGNON par cette grève et son combat transforma le président populaire en un président on ne plus impopulaire. Emile Derlin ZINSOU ordonna alors son assassinat.  Mais ce qu’il ignorait, c’est que Comlan Bernard POGNON pouvait compter sur les phrases célèbres puissantes et victorieuses de grand père, un certain AGONVESSOU TOSSAVI POGNON joseph.

1-  YÉ sû dò  gɔngɔn b’ɔ agɔn vɛ́ sù : La moralité de cette première phrase est que personne ne peut empêcher quelqu’un d’accomplir sa destinée.

2- Atin kpà hǔn bɔ̀ ɖɔ̀ tɔn glo – Gidigidi  nɔ́ mù aximɛ̀ tin a : . La moralité de cette deuxième phrase qui prolonge la première et l’amplifie est de  nous inviter à la patience mais aussi d’exprimer la patience.

3- Fí wɛ mǐ ɖè bɔ́ axi ɔ jɛ̀ fi wɛ mǐ nà ɖè bɔ áxi ɔ na kɛn ɔ ɖi è : La moralité de cette phrase de foi est de nous inviter à attendre avec détermination et assurance  le jour qui se lèvera toujours après la nuit.

Grace à ces trois phrases, répétés à satiété, Bernard POGNON sorti de sa cachette pour se rendre à Lomé au Togo. Il  traversa le bénin alors que sa photo était affichée partout.  Il bénéficia de la protection du président EYADEMA GNASSIGBE du Togo ; avant de décider de rentrer au pays alors qu’il était pourtant toujours recherché.

Sur inspiration divine, le 09 Décembre 1969, il se présenta de son propre chef à la police mais la police n’a pu joindre le président  Emile Derlin ZINOU pour l’en informer jusqu’à ce que ce dernier soit arrêté par le chef d’état-major, le lieutenant-colonel Maurice KOUANDETE Le 10 décembre 1969.  

Pour vous montrer la gravité de ce que ces syndicalistes ont vécu, nous allons vous raconter un pan de l’histoire.

Un jour, pendant  qu’ils étaient cachés dans une maison à étage situé dans une brousse, Bernard POGNON doté certainement de capacités métaphysiques héritées de ses parents, senti le besoin de partir.  Un de ses camarades, fatigué de fuir tout le temps, décida de rester. Quelques minutes après le départ de BERNARD COMLAN POGNON, la police et l’armé arrivèrent. Ce camarade de Bernard POGNON, sauta de l’étage et son dos racla le mur du haut jusqu’en bas. Il partit blessé dans la brousse et demeura dans la brousse jusqu’à la chute du président Emile Derlin ZINSOU.

Les gens autour d’eux n’en revenaient pas.

Les histoires du Dahomey et du Benin oublient de raconter le sacrifice, le courage et la puissance de BERNARD COMLAN POGNON, mais le président ZINSOU le savait.

Un jour, Bernard comlan POGNON fut invité à une fête, une fois sur place, il apprit que le président Emile Derlin ZINSOU arrivait. Il répondit a ceux qui l’informaient que Le président Emile Derlin ZINSOU ne pourrait pas rester si il le voyait.

Les autres le trouvaient prétentieux de se trouver assez important pour effrayer un ancien président. Une fois sur place, le président Emile Derlin ZINSOU salua tout le monde puis vit Bernard Comlan POGNON et dit approximativement ceci « Oh lui là est la » puis prit ses jambes à son cou

Cependant, Bernard Comlan POGNON fit en sorte qu’aucun de ses enfants ne ressente une quelconque haine envers Emile Derlin ZINSOU. Il l’a pardonné pour tout et racontait ces différentes histoires a ses enfants en riant pour leur permettre d’avoir ses versions et de comprendre qu’il s’agit de son histoire qu’il l’avait vécu correctement et que s’en était finit de cette guerre avec Emile Derlin ZINSOU. Il répétait souvent, peut être que si j’étais président a sa place, j’aurais fait la même chose, je connais l’histoire de mon point de vue, je ne connais pas l’histoire de son point de vue. J’ai peut-être raison, il a peut-être raison mais c’est à Dieu d’en décider.

BERNARD COMLAN POGNON, CONSEILLER TECHNIQUE AU TRAVAIL

Nommé précédemment conseiller technique au travail, BERNARD COMLAN POGNON devait diriger la délégation du Benin  à l’assemblée générale du Bureau International du travail en 1982.

Cette participation et surtout son statut de chef de délégation devait lui ouvrir la voix d’une carrière internationale au BIT mais c’était sans compter avec l’expérience ratée de la candidature de son compatriote Albert Tévoédjrè au poste de Directeur général du Bureau International du travail.

Chef de délégation, Bernard Comlan POGNON devait présenter à l’assemblée générale, la déclaration du Benin. Albert, candidat du Benin au poste de Directeur Général  lui avait donné l’assurance d’une élection certaine.

Il l’avait en effet rassuré de la promesse ferme des deux tiers des pays membres du BIT à voter pour lui.

Orateur brillant, BERNARD COMLAN POGNON prépara un discours dont il avait le secret où il descendait platement le Directeur Général sortant du nom de Francis Blanchard contre qui Albert Tévoédjrè  était candidat.

BERNARD COMLAN POGNON avait fait le job. Il finit avec Francis Blanchard, directeur général sortant. A sa grande et désagréable surprise, le directeur général sortant du BIT fut réélu à la quasi-totalité des voix.

BERNARD COMLAN POGNON se retourna et ne vit plus Albert Tévoédjrè  qui avait disparu de la salle.

Retourné au pays, BERNARD COMLAN POGNON présenta sa démission car ne pouvant plus avoir rien à faire au ministère du travail après ses propos sur le désormais nouveau Directeur général du BIT.

BERNARD COMLAN POGNON DANS LA POLITIQUE

Homme politique par devoir, Bernard Comlan POGNON est membre du parti Républicain du Dahomey (PRD) de Sourou Migan Apithy dont il  a été le chef de cabinet, le directeur de cabinet par intérim.

Bernard Comlan POGNON  a été maire de porto Novo. A l’avènement de la révolution, il a été classé dans le livre des réactionnaires à cause de son refus persistant de se taire et d’accepter tout bêtement.

Lors d’un voyage à Porto-novo ou les révolutionnaires devaient convaincre les élus locaux de la création Manu-militari de plusieurs dizaines d’entreprises, Bernard POGNON leur demanda s’ils comptaient vomir l’argent pour créer les entreprises. Fâchée, la commission le classa dans le dossier des personnes à ne pas nommer, le releva de ses fonctions municipales et lui intima l’ordre de quitter dans la semaine le bâtiment administratif qu’il occupait.

Bernard POGNON exécuta l’ordre mais décréta que personne d’autres n’habiterait plus jamais ce bâtiment.

Le dit bâtiment est resté inhabité à ce jour. Toute les personnes qui ont voulu occupé le bâtiment ont décampé la nuit sans pouvoir expliquer pourquoi.

La carrière politique de Bernard POGNON courte mais très dense lui valut une cour assidue du président Justin TOMETY Ahomadégbé et du président Adrien HOUNGBEDJI a l’avènement du renouveau démocratique en 1990. Il déclina toutes les sollicitations en répondant à chaque fois qu’il n’est pas Mitterrand pour continuer la politique malgré son âge.

BERNARD COMLAN POGNON, DIRIGEANT SPORTIF

Le département de l’Ouémé, du Dahomey, devenu Benin a d’abord connu deux grands clubs de football. Etoile-ZOLEME et ASSO-KOTATO. Bernard Comlan POGNON était d’Etoile-ZOLEME.

Lorsque fut décidé la provincialisation des équipes de football par le gouvernement révolutionnaire, Bernard POGNON, à l’époque, élu local fut le premier dirigeant des Dragons de l’Ouémé regroupant Etoile-ZOLEME et ASSO-KOTATO. Pendant des dizaines d’années, il  demeura dans l’équipe dirigeante du club jusqu’à sa mort, tantôt comme président, tantôt comme vice-président, tantôt comme secrétaire général, tantôt comme président d’honneur.

Le siège des Dragons de l’Ouémé est à Porto-Novo. De 1978 à 2003, les dragons de l’Ouémé ont été champion du Benin 12 fois, ils ont reçu 6 fois la coupe du bénin et ont été finaliste en : 1992, 1998, 2001 et 2012

Ce club a vu jouer en 1984 Abedi Pelé, un célèbre joueur qui a été trois fois ballons d’ors africain (1991, 1992 et 1993).

Cumulativement à ses responsabilités au niveau des dragons de l’Ouémé, BERNARD COMLAN POGNON, a occupé plusieurs fonctions à la Fédération béninoise de football dont celui de secrétaire général pendant 10 ans.

BERNARD COMLAN POGNON ARBITRE-INSTRUCTEUR-COMMISSAIRE CAF et FIFA

Premier arbitre béninois, BERNARD COMLAN POGNON devint par la suite arbitre international, instructeur de la CAF et plus tard commissaire CAF et FIFA. Rares sont les stades en Afrique de son époque qui ne connurent pas le sifflet de Bernard Comlan POGNON.

L’ancien capitaine des forces armées du Benin, pouvait raconter un des matchs de Bernard POGNON en ces termes :

Premier aout 1971, final de la coupe de l’indépendance, ALLIANCES – FAD : 2-1 « le match s’est tenu sur le stade René Pleven sous le sifflet de POGNON ; le président MAGA était là. Je disputais ma première finale de coupe, Adam Souleymane avait ouvert la marque pour nous, sur une belle frappe qui trompa Ana Charles. Mais à  la reprise, l’alliance égalisa. Ensuite Akouete ADJAVON a donné l’avantage à l’alliance sur une frappe époustouflante qui a déchiré les filets »

Bernard Comlan POGNON  arbitrait presque  toutes les finales de la coupe du bénin lorsqu’il était arbitre. C’est ainsi que lors d’une finale de la coupe du bénin, présidé à l’époque par le Général Christophe SOGLO, président de la république, il avait la responsabilité du rectangle vert. Il siffla un penalty, le gardien de but refusa et garda le ballon.

Bernard POGNON attendait, et le ministre du sport vint lui dire que le président  de la république lui demande d’annuler le penalty. Il pria le ministre d’aller dire au président que lui, Christophe SOGLO dirige le pays, et que lui, Bernard POGNON dirige le rectangle vert. Que le penalty sera joué. Après quelques minutes de flottements, le gardien de but remis le ballon. Bernard POGNON lui donna un carton rouge, le sortit du terrain et fit tirer le penalty. Voilà l’Homme, voilà l’arbitre.

Bernard POGNON était très connu dans le monde arbitral du Mali, du Cameroun, du Togo en plus du Benin pour avoir été pendant longtemps l’instructeur des arbitres de ces pays-là. C’est dans ce rôle d’instructeur qu’il connut un certain Issa HAYATOU qui deviendra plus tard Président de la Confédération Africaine de Football.

BERNARD COMLAN POGNON, REPORTER SPORTIF

Pendant longtemps au Benin, les matches de football était commenté par un reporter français du nom de Boucharine. Bernard POGNON trouva anormal que les matchs au Dahomey soient commentés par un français. Il décide alors de lui prendre la place et devint le premier reporter sportif du Dahomey. Cela lui valut plus tard, sa nomination comme conseiller technique du ministre de l’information et du tourisme chargé de la presse parlé le 17 mai 1974. (Voir décret de nomination)

Plus tard, il fut nommé Directeur de la radio nationale par intérim.

BERNARD POGNON, SCOUT ET DIRIGEANT SCOUT

Bernard Comlan POGNON est véritablement un touche à tout, ce qui faisait de lui, un homme  formidable, il allait toujours au sommet de tout ce qu’il entreprenait. C’est ainsi que scout, il finit commissaire national du scoutisme. Il aimait les enfants, il aimait encadrer les enfants et continua de le faire même à la retraite.

Le scoutisme est un mouvement de jeunesse mondial créé par Lord Robert Baden-Powell, un général britannique à la retraite, en 1907, à Brownsea. Le scoutisme est un mouvement de jeunesse reposant sur l’apprentissage de valeurs fortes, telles que la solidarité, l’entraide et le respect. Son but est d’aider le jeune individu à former son caractère et à construire sa personnalité tout en contribuant à son développement physique, mental et spirituel afin qu’il puisse être un citoyen actif dans la société. Pour atteindre cet objectif, le scoutisme s’appuie sur des activités pratiques dans la nature, mais aussi des activités en intérieur, destinées plutôt à un apprentissage intellectuel.

Le scoutisme a commencé à se répandre à travers le monde. Il s’étend rapidement dans l’empire britannique. La première unité hors du Royaume-Uni connue a été transportée à Gibraltar en 1908 suivie par Malte peu de temps après. Le Canada devint le premier dominion possédant un programme Boy Scout, puis l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud quelques années après. Le Chili est le premier pays hors des dominions britanniques à posséder un mouvement scout reconnu. Le mouvement fait des émules en France à partir de 1909 à Nantes.

C’est bien plus tard entre 1928 et 1932 que le Scoutisme arriva au Bénin à travers les missionnaires catholiques et protestants, les enseignants français de l’école supérieure Victor Ballot et les Administrateurs français. Ils ont compris déjà à cette époque que le Scoutisme est complémentaire de la famille mais aussi et surtout de l’école. Et c’est dans cette dynamique que les premières unités scoutes furent créées.

Puisque les premières unités ont été initiées par les français, les premières associations scoutes créées dans notre pays l’ont été sur le prototype des associations scoutes françaises.

Encore une fois, Bernard Comlan POGNON trouva anormale que le scoutisme DAHOMEEN devenu béninois soit dirigé par des français. Il devint scout, gravit normalement les échelons jusqu’à devenir  commissaire national du scoutisme. C’est un panafricaniste de résultat

BERNARD COMLAN POGNON, UN CATHOLIQUE PARTICULIER

Né dans une famille foncièrement catholique (Voir la page d’AGONESSOU TOSSAVI POGNON Joseph son grand père), Bernard Comlan POGNON était un enfant de l’église catholique.

Baptisé, il franchit chaque étape des sacrements de l’église jusqu’au mariage. A l’âge adulte, il se rendit en France dans le cadre de ses nombreux voyages. Le dimanche, comme tout catholique pratiquant, il se rendit à l’église. Après le culte, un vieux français se rapprocha de lui et lui demanda s’il était au chômage. Surpris, Bernard Comlan POGNON lui demanda pourquoi il pensait cela. Le vieux français l’invita  à observer et constater que l’église était remplie d’enfant et de vieillards, que seul un adulte qui n’avait rien à faire pouvait venir au culte.

A son retour de France, Bernard Comlan POGNON informa son cousin, Monseigneur Lucien Monsi AGBOKA, de l’incident et du fait qu’il quitte l’église et reviendra quand il sera vieux. Monseigneur Lucien Monsi AGBOKA confia plus tard aux enfants de Comlan Bernard POGNON qu’il pensait que son cousin blaguait et n’avait donc pas essayé de l’en dissuader.

A 70ans, BERNARD COMLAN POGNON, retourna voir Monseigneur Lucien Monsi AGBOKA pour l’informer de sa décision de revenir maintenant dans l’église catholique. Conformément aux procédures de l’église catholique, il fut demandé l’avis du prêtre de l’église qu’il a quitté. L’église Sacré cœur de Porto-Novo.

Français, le prêtre de cette église à l’époque posa comme condition que Bernard Comlan POGNON se sépare de l’une de ses femmes avant son admission de nouveau dans l’église. Bernard Comlan POGNON lui répondit qu’il ne peut asseoir son retour dans l’église sur une injustice. Chacune de ses femmes lui a fait 6 enfants.

Malgré l’intervention de l’évêque de Porto-Novo, le prêtre français resta opposé à l’admission de Bernard Comlan POGNON dans l’église.

L’Eglise Saint Pierre Paul de Porto-Novo reçut alors comme instruction de l’évêque d’entamer à leur niveau, un processus de retour dans l’église de BERNARD COMLAN POGNON. Ce processus dura 8 ans et ne finit donc pas avant le décès de Comlan Bernard POGNON.

Frustré par cette situation, L’évêque de Porto-Novo à l’époque, ordonna une messe corps présent pour  BERNARD COMLAN POGNON comme si il était déjà un enfant de plein droit de l’église catholique.

Comme si cela ne suffisait pas, Monseigneur Lucien Monsi AGBOKA célébra une deuxième messe corps  présent à DJEGBADJI  avant de procéder lui-même a l’inhumation.

BERNARD COMLAN POGNON, LA PUISSANCE DE L’ENDOGENEITE

Pendant ses années hors de l’église catholique, Bernard POGNON chercha beaucoup et trouva beaucoup quant à la puissance de l’homme, la puissance de la nature, l’invincibilité et autres.

Un jour, un voleur vint à la maison, il prit tout, absolument tout et posa le tout dehors. Il prit ensuite un balaie et se mit à balayer jusqu’au matin ou Bernard POGNON le salua, le laissa balayer et alla chercher la police qui vint l’arrêter en pleine séance de balayage. Ça c’est du Bernard Comlan POGNON.

Il ne fermait jamais sa voiture. Un jour, un jeune homme qui remarqua de l’argent dans la voiture, ouvrit la voiture et prit l’argent. Il garda l’argent dans sa main, plaça une cassette et commença par écouter la musique jusqu’à l’arrivé du propriétaire, Bernard Comlan POGNON.

Au plus fort de la révolution, Bernard POGNON était surveillé comme de l’huile sur le feu. Le régime révolutionnaire le connait syndicaliste, défenseur des droits de l’homme, capable de faire tomber un régime. Très souvent, la rumeur de son arrestation prochaine courrait dans la ville de Porto-Novo au Benin. A chaque fois que cette rumeur courrait, il sortait à pied, laissant voiture et moto. A la question de savoir pourquoi, il répondait à pied, ils ne pourront jamais me voir. Effectivement ils n’ont jamais pu le voir. Bernard POGNON était de la trempe des invincibles. Il savait être visible quand il veut et invisible quand il veut.

Dans le quartier où il vivait, OUENLINDA, pour ceux qui connaissent Porto-Novo, la sorcellerie sévissait. Derrière le palais royal des MIGAN, il y avait un arbre. Quartier général de la sorcellerie dans la zone. De là, partait tous les soirs des voyageurs nocturnes pour ôter la vie a plus d’un.

Très souvent, réveillé par les cris d’une famille qui venait de constater le décès d’un parent, BERNARD COMLAN POGNON se rendait sur place, mettait une plante sur les yeux de la personne décédée, prononçait des paroles et ce dernier se levait.

Ce genre de scénario se répétait presque tous les jours. Il était impossible à un oiseau de sorcellerie de traverser la maison de Bernard Comlan POGNON sans tomber et mourir. Il était puissant.

Président des dragons football club de l’Ouémé, il lui arrivait souvent d’envoyer ou de conduire son équipe au nord du Benin pour jouer.  A l’époque, comme aujourd’hui en France en grande Bretagne et autres, les matches perdus entrainaient bagarre, violence, mort.

Très souvent, des couteaux empoissonnés étaient utilisés pour poignarder les joueurs. Ce qui entrainait la mort. Avant donc les matchs dans la maison de Bernard Comlan POGNON, les joueurs étaient préparé de manière à ce qu’aucun couteau ne puisse pénétrer leur corps.

Pour vérifier la réussite du traitement, les joueurs devaient être placé en plein milieu d’un feu ardent pendant près de 15 minutes et ne pas ressentir le feu. C’était  de la science.

Au temps de la révolution, le président Mathieu Kerekou avait un marabout, appelé Ambassadeur Itinérant, ministre d’Etat, un homme qu’on disait bardé de pouvoirs qu’il fallait d’ailleurs rencontrer avant d’accéder au poste de ministre.

Ce dernier avait pris l’habitude de se promener dans la ville de Cotonou, capital économique du Bénin, en tenue militaire alors qu’il ne l’était pas, ce qui est normalement illégal. Avec fusil en plus, pour terroriser les paisibles populations. Un jour, Bernard Comlan POGNON revenait de voyage avec son équipe et le dit ministre d’Etat venait à  sa rencontre en tenue militaire avec un  fusil sous la main. Il fonça sur Bernard Comlan POGNON en se disant que ce dernier va fuir mais rien n’y fit. BERNARD COMLAN POGNON resta imperturbable. C’est plutôt le tout puissant marabout qui finit par céder le passage. 

Il dit alors, a ceux qui étaient avec lui que ce soit disant marabout n’a aucun pouvoir métaphysique.

LES ANECDOTES SUR BERNARD COMLAN POGON

Dans sa carrière d’arbitre, BERNARD COMLAN POGNON vécut énormément d’expériences. Il expliquait que de son temps, un arbitre n’avait pas besoin d’être corrompu  pour supporter l’équipe locale. Rien qu’en regardant le public et la violence qui l’attend à la fin du match, l’arbitre était presque obligé d’aider l’équipe locale.

C’est ainsi que lors d’un match Nigéria Tunisie à Lagos, ou Bernard Comlan POGNON était l’arbitre, il confia avoir annulé 3 buts réels de la Tunisie mais ne pouvait pas annuler les 3 autres marqué de si loin.

Le score fut donc d’environ 3-O en faveur de la Tunisie. A la fin du match, il était impossible à Bernard POGNON de quitter le terrain. C’est le ministre du sport du Nigeria qui vint au bord du terrain avec sa voiture pour le prendre et le déposer à l’aéroport où il du voyager en tenue d’arbitre avec des crampons pour rentrer au pays.

Cependant, il aimait bien répondre aux provocations par l’humour. Un jour, De passage en France, Bernard COMLAN POGNON alla manger dans un restaurant. Un français raciste, vint s’asseoir derrière lui après l’avoir longuement regardé comme un moins que rien. Il décida de répondre dans l’humour. Pris son os de poulet se rapprocha de l’oreille du français et se mit à le broyer copieusement.

Le français pensant humilier BERNARD COMLAN POGNON, lui demanda «  Mais dis donc, chez vous les chiens mangent quoi » Ayant constaté que le français mangeait la salade, BERNARD COMLAN POGNON lui répondit «  Oh mon frère, chez moi au bénin, les chiens mangent la salade ». Fâché, le français se leva et alla chercher un pistolet pour le tuer et il ne put s’échapper que grâce à ses connaissances endogènes.

Il vécut aussi des histoires très drôles chez lui en famille. Un jour, un commissaire de police se présenta à la maison pour demander d’après le benjamin de Bernard Comlan  POGNON, le coach Patrick Armand POGNON  qui était en classe de CM2 dans le temps donc au primaire. BERNARD COMLAN POGNON, surpris lui demanda ce que son fils a fait. ET ce dernier de répondre que rien c’est son ami. BERNARD COMLAN POGNON lui demanda s’il n’était pas bête de dire qu’un enfant de CM2 est son ami a lui un commissaire.

Un jour, Bernard Comlan POGNON rentre à la maison et vit sa bonne assise dans son salon, ses seins bien exposés en train de se maquiller. Il retourna  a  la cuisine ou sa femme était  religieusement occupée à la préparation du riz célèbre qu’elle commercialisait et lui dit que si dans 15 minutes, la bonne n’était pas renvoyée, il ne répondrait plus de ce qu’il fera avec la bonne.

A la veille du BEPC ou il devait composer, à 2h du matin, le benjamin de BERNARD COMLAN POGNON jouait à la belotte devant le portail lorsqu’il revint de la ville. Il lui souhaita bonne nuit et alla se coucher.

A l’avènement des résultats, son fils l’informa qu’il avait échoué et c’est alors qu’il lui demanda s’il s’attendait à réussir.

Lors de l’un de ses derniers voyages, en qualité de commissaire CAF et FIFA ou il avait déjà plus de 70 ans, la commission logistique vint toquer à sa porte pour lui proposer de choisir une femme pour passer la nuit. Il leur demanda si c’est un complot pour le tuer ici.  

Bref, Bernard Comlan POGNON était un homme drôle, courageux, et savait s’amuser quand il le fallait. Très taquin avec ses amis, il trouvait toujours le moyen de faire rire ses proches peu importe la situation et avait même des chansons pour chaque occasion. « Gros paquet », c’est le sobriquet qu’il avait attribué à un de ses amis dans le temps.

BERNARD COMLAN POGNON, UN HOMME INTEGRE

En lisant cette page de Bernard Comlan POGNON, on se croirait en train de lire l’histoire d’un Homme qui s’est enrichi dans le temps.

Et pourtant, Pendant que les joueurs des dragons étaient payés chacun à leur arrivée à près d’une vingtaine de million, Bernard Comlan POGNON, dirigeant de ces joueurs en question, était parfois à pieds, sans voiture, et tout ce temps en location.

Il a été le collaborateur direct d’un certain SEFOU FAGBOHOUN, le plus riche du bénin dans le temps qui a été président des dragons mais Bernard Comlan POGNON était toujours en location, parfois sans voiture.

Ami personnel et collaborateur de Moucharaf GBADAMASSI, l’inoubliable président des dragons, l’irremplaçable président de la fédération Béninoise  de football, Homme riche et très généreux, Bernard Comlan POGNON était toujours en location et parfois sans voiture.

Trop fier, trop digne et ne demandant jamais, il n’a pu profiter de ses amitiés.

Au soir de sa vie, il dit à l’un de ses enfants, j’ai tout fait et j’ai tout réussi, je veux au moins mourir riche.

C’est alors que ses enfants se souvinrent que son frère l’avait aidé dans le temps à construire une maison à Cotonou, une maison qu’il fit construire grâce a un prêt bancaire que la banque lui fit payé des dizaines d’années  jusqu’au jour où il se révolta pour mettre fin à ces nombreux paiements qui n’avait plus lieu d’être. 

Il décida alors de vendre cette maison, ce qui lui permit de vivre un ou deux ans avec quelques millions avant de passer dans la pièce d’à côté.

REFERENCES

Article, Chefs d’états depuis 1960, qui est qui et qui a fait quoi, ortb bj

Article Que sont devenus les anciens footballeurs béninois

Le scoutisme béninois, site web officiel

Page facebook, les dragons de l’Ouémé

Decret N74-144 du 17 Mai 1974

Tonus matinal : ;;;;;;;;;;;;;;;;