Présentée par Issa KABORE
Thèse soutenue le 07 décembre 2025 avec la note de 18/20 et une mention
Très honorable avec les félicitations du Jury
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Issa KABORE, né le 29 avril 1992 à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), a effectué sa
scolarité primaire et secondaire à M’Bahiakro, où il a obtenu le BEPC en 2009 puis le
Baccalauréat série A2 en 2012.
Installé au Burkina Faso, il poursuit des études supérieures à l’Université Joseph Ki-Zerbo, au département d’études anglophones, où il obtient une Licence en Anglais et
prépare actuellement un Master 2. Lauréat du concours de la fonction publique en 2018,
il obtient le CAPES à l’École Normale Supérieure et est Professeur certifié des Lycées
et Collèges depuis 2020.
Parallèlement, il intervient en anglais professionnel et en développement personnel
dans plusieurs centres de formation. Engagé dans la formation continue, il prépare
également un mémoire en Gestion des conflits et construction de la paix, et intervient
régulièrement dans les médias sur des thématiques sociopolitiques.
Doctorant à l’Université du Coaching Intégral (UCI), il est titulaire d’une Licence,
des Masters 1 et 2 en Coaching intégral, d’une Licence en Leadership et Patronat, ainsi
que de divers certificats professionnels. Il est Coach-Formateur Professionnel Certifié,
Consultant, ancien Président du FIAD Ouagadougou et actuel 2ᵉ Vice-Président du
FIAD Burkina Faso.
PRESENTATION DU DIRECTEUR DE THESE
Quand l’Afrique engendre un esprit rare, les nations se taisent et observent.
Patrick Armand POGNON ne parle pas pour briller. Il éclaire. Il ne s’impose pas. Il
s’imprime.
Né un mercredi 17 Mai 1972 à Porto-Novo (Bénin), de nationalité béninoise, jour de
milieu et d’équilibre, dans une lignée de chefs, d’éducateurs et de pionniers, Patrick
Armand POGNON ne s’est jamais contenté d’exister. Il a choisi d’influencer.
Profondément. Durablement.
Dans un monde bruyant, il pose des actes qui parlent. Dans un univers de surface, il
façonne les profondeurs.
Professeur Émérite en Coaching Intégral, Président de plusieurs institutions
d’envergure — FIAD Monde, OCDI, ATQM SA — il ne dirige pas, il élève. Il ne forme
pas, il transforme.
Fondateur et Président de FIAD Monde, présent dans plus de 30 pays, il a formé plus de
8 500 coachs certifiés à travers le monde et dirige avec rigueur l’Ordre des Coachs en
Développement Intégral (OCDI). Stratège, formateur, entrepreneur et bâtisseur
d’institutions, il est également Président Recteur de l’Université du Coaching, auteur
d’une trentaine d’ouvrages, et promoteur des plateformes WikiRéussite et Coaching TV.
Issu d’une lignée de leaders, Coach POGNON a forgé son parcours entre l’école
classique, les responsabilités précoces du scoutisme, l’élite chrétienne du Full Gospel,
et l’action entrepreneuriale panafricaine. Son œuvre s’étend à la conception de
référentiels (EQR), à la structuration de formations certifiantes, et à la promotion d’une
vision africaine de la réussite intégrale.
Coach Patrick Armand POGNON est une voix prophétique, un artisan de la
conscience, et une référence incontournable du coaching transformationnel au service
de l’Afrique et du mond
DEDICACE
À
Dieu Tout-Puissant, Source de toute sagesse et de toute force, pour Sa bienveillance
constante, Son Esprit d’Excellence et l’énergie qu’Il m’a accordées tout au long du
chemin menant à l’achèvement de cette thèse.
À la mémoire de mon Père, Bassola KABORE, dont l’héritage moral et intellectuel
demeure un guide éclairant. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude pour
m’avoir transmis l’amour du savoir et la détermination nécessaire pour affronter les
exigences de ce monde en perpétuelle transformation.
À ma Mère, Epio KANDO, Femme de Grande Valeur et de nobles vertus, pour son
soutien indéfectible, son affection inépuisable et l’éducation exemplaire qu’elle m’a
données. À mes parents, va toute ma reconnaissance pour les fondations solides qu’ils
ont bâties en moi.
À mes frères et sœurs, pour leur confiance, leur soutien constant et leur présence
stimulante, qui nourrissent en moi la quête permanente d’excellence.
REMERCIEMENTS
C’est avec une révérence profonde et un sens aigu de la dignité académique que je
rends hommage et exprime ma gratitude la plus solennelle :
- Á l’Emblématique Coach Patrick Armand POGNON, Professeur Émérite
en Coaching Intégral, dont la hauteur de pensée, la discipline intellectuelle et
la sagesse remarquable ont été pour moi une lumière directrice tout au long
de cette entreprise scientifique. Ses orientations, empreintes de noblesse et
d’exigence, ont élevé cette thèse vers les standards les plus honorables de la
recherche. Qu’il reçoive ici l’expression de mon estime la plus respectueuse. - Aux Éminents membres du Comité Scientifique de l’UCI, gardiens éclairés du savoir, dont l’abnégation, la rigueur et l’autorité académique constituent un pilier essentiel de l’excellence universitaire. Leurs avis érudits, leurs contributions lumineuses et leur engagement indéfectible ont magnifié la portée intellectuelle de ce travail.
- Aux Honorables membres du Comité Directeur National du FIADBurkina Faso, pour leur soutien constant, leur sollicitude distinguée et leur présence bienveillante. Leur appui multiforme est reçu avec la gratitude la plus haute.
- Aux Merveilleux Ambassadeurs du Développement et à tous les Sympathisants disséminés à travers le monde, pour l’intérêt respectueux et les encouragements empreints de considération qu’ils ont manifestés envers cette thèse. Leur attention rehausse la valeur de ce travail.
- À mes Dynamiques et Grands Collaborateurs, Partenaires et Amis, dont le soutien loyal, la disponibilité fidèle et l’accompagnement éclairé ont contribué à soutenir mes élans intellectuels. Qu’ils trouvent ici le témoignage solennel de mon appréciation profonde.
RÉSUMÉ
Titre : Coaching et réussite de la gouvernance politique africaine
Cette thèse examine la contribution du coaching intégral comme levier stratégique d’amélioration de la performance de la gouvernance politique dans les États africains. Le travail s’appuie sur le constat que la gestion politique en Afrique demeure affectée par des insuffisances structurelles, institutionnelles et managériales, limitant l’efficacité de l’action publique et entravant le développement socio-économique.
Partant de la définition de la gouvernance politique comme l’ensemble des mécanismes par lesquels le pouvoir est exercé pour administrer les ressources nationales et gérer les relations internes et internationales, cette recherche postule que le coaching intégral peut constituer un outil transformateur susceptible de renforcer la qualité du leadership politique et de favoriser une gouvernance plus performante.
La méthodologie adoptée repose sur une analyse documentaire approfondie, l’étude de cas et une démarche qualitative, permettant de saisir la complexité des pratiques de gouvernance et l’apport potentiel du coaching.
Les résultats montrent que le coaching intégral :
- favorise l’appropriation par les dirigeants de systèmes de valeurs orientés vers le développement personnel, la vision stratégique et le leadership transformationnel
- contribue au renforcement des capacités politiques et institutionnelles, soutenant ainsi la construction et la consolidation de l’appareil d’État ;
- constitue un outil pertinent pour repenser et refonder les pratiques de gouvernance en introduisant des normes de performance, d’éthique et de responsabilité ;
- ouvre la voie à des recommandations opérationnelles pour améliorer durablement la gouvernance politique en Afrique.
En conclusion, cette recherche établit que le coaching intégral, en tant que science transformatrice et outil de développement personnel, organisationnel et stratégique, représente un moyen essentiel pour impulser une gouvernance plus efficace et plus responsable dans les États africains.
Mots clés : gouvernance politique, coaching, réussite.
ABSTRACT
Title: Coaching and the success of political governance in Africa
This thesis examines the contribution of integral coaching as a strategic lever for improving the performance of political governance in African states. It is based on the observation that political management in Africa continues to be affected by structural, institutional, and managerial shortcomings, which limit the effectiveness of public action and hinder socio-economic development.
Drawing on the definition of political governance as the set of mechanisms through which power is exercised to administer national resources and manage internal and international relations, this research posits that integral coaching may serve as a transformative tool capable of strengthening the quality of political leadership and fostering more effective governance.
The methodology adopted relies on an in-depth documentary analysis, case studies, and a qualitative approach, enabling a comprehensive understanding of the complexity of governance practices and the potential contribution of coaching.
The results show that integral coaching:
- promotes the adoption by leaders of value systems oriented towards personal development, strategic vision, and transformational leadership;
- contributes to the strengthening of political and institutional capacities, thereby supporting the construction and consolidation of the State apparatus;
- constitutes a relevant tool for rethinking and reshaping governance practices by introducing standards of performance, ethics, and accountability;
- provides operational recommendations aimed at sustainably improving political governance in Africa.
In conclusion, this research establishes that integral coaching, as a transformative science and a tool for personal, organisational, and strategic development, represents an essential means of initiating more effective and more responsible governance within African states.
Keywords: political governance, coaching, success.
INTRODUCTION GENERALE
La gouvernance politique constitue un champ d’analyse majeur des sciences sociales en raison de la complexité de la gestion des sociétés humaines et des exigences qu’elle impose en termes de vision stratégique, d’éthique publique et de performance institutionnelle. En Afrique, cette complexité apparaît avec une acuité particulière. En dépit d’un potentiel considérable — ressources naturelles abondantes, capital humain en expansion, dynamisme socioculturel — le continent est marqué par des fragilités persistantes : pauvreté structurelle, instabilités politiques récurrentes, crises sociales et déficits de gouvernance.
Dans un contexte de globalisation accélérée et de recomposition des rapports de force internationaux, l’Afrique se situe au cœur de multiples enjeux géopolitiques, économiques et stratégiques. Les rivalités entre puissances, la pression des modèles exogènes de gouvernance et les tensions internes révèlent la nécessité d’un renouvellement profond des modes de pilotage politique. Les crises observées dans plusieurs États — coups d’État, contestations sociales, dysfonctionnements administratifs et essoufflement institutionnel — attestent de l’insuffisance des approches traditionnelles de gestion publique.
Face à ces défis, l’introduction du coaching dans l’analyse des pratiques de gouvernance ouvrirait une perspective innovante pour penser et transformer la gouvernance en Afrique. En tant que dispositif méthodologique centré sur l’amélioration des capacités individuelles et collectives, le coaching mobilise des domaines tels que le développement personnel, le leadership et la stratégie. Il propose des outils susceptibles de renforcer les compétences décisionnelles, la vision prospective et la qualité des interactions entre dirigeants, institutions et citoyens.
En mobilisant les différentes facettes de l’être — cognitive, émotionnelle, relationnelle, éthique, culturelle et systémique — il s’inscrit dans une logique d’amélioration de la qualité décisionnelle, de consolidation du leadership, de maturation de la conscience politique et la qualité des interactions entre dirigeants, institutions et citoyens.
Dans cette optique, le coaching politique pourrait être envisagé comme un levier d’optimisation de la gouvernance dans un environnement africain en transformation.
Cette réflexion conduit à la problématique suivante : dans quelle mesure le coaching peut-il contribuer à l’efficacité et à la performance de la gouvernance politique en Afrique ?
Afin de répondre à cette problématique, la présente thèse, intitulée Coaching et réussite de la gouvernance politique africaine, s’articule autour de deux hypothèses principales:
- Hypothèse nulle : aucune relation significative n’existe entre le coaching et l’amélioration de la gouvernance politique en Afrique.
- Hypothèse de recherche : le coaching constitue un facteur déterminant pour une gouvernance politique efficiente sur le continent.
La démarche analytique retenue s’articulera autour de grands axes. Le premier analyse les systèmes de pouvoir endogènes et contemporains en Afrique. Le second examine le coaching politique dans diverses dimensions, ses valeurs, ses méthodes, ses apports potentiels pour une gouvernance performante. Le troisième aborde les expériences inspirantes de certains dirigeants africains dans leur approche coaching de la gouvernance et enfin la formulation de recommandations opérationnelles pour une transformation durable de la gouvernance sur le continent.
REVUE DE LITTÉRATURE
La revue de littérature constitue un état des connaissances disponibles à un moment donné et permet de situer la recherche dans son contexte théorique et empirique. Dans le cadre de cette thèse, elle répond à un double objectif : analyser les travaux existants relatifs au coaching et à la gouvernance et identifier les limites, manques ou zones inexplorées afin de justifier la pertinence de l’étude.
L’exploration documentaire révèle que de nombreux auteurs se sont intéressés, séparément, aux concepts de gouvernance politique et de coaching. Cependant, aucune étude empirique ne traite explicitement du lien entre le coaching et la performance de la gouvernance politique en Afrique. Cette absence de travaux combinant ces deux domaines confère à la présente recherche un caractère novateur et pertinent.
Afin de clarifier les fondements conceptuels de l’étude, il est indispensable de définir les notions clés mobilisées, à savoir : le coaching, la gouvernance, la politique, la réussite et le système politique.
- Le coaching
Selon le dictionnaire Le Robert, le coaching, issu de l’anglais, désigne l’accompagnement d’un individu ou d’une équipe dans l’atteinte de ses objectifs. À l’Université du Coaching Intégral (UCI), le Professeur Émérite Patrick Armand POGNON définit le coaching intégral comme un outil permettant à l’être humain de donner un sens profond à sa vie, d’interroger ses croyances, de développer une relation personnelle avec Dieu, et de s’aligner avec sa mission d’existence. Le coaching intégral constitue ainsi un cadre d’exploration de soi, de discernement, d’évaluation des actions et de compréhension de son utilité sociale.
Dans le contexte de cette recherche, le coaching est appréhendé comme une science appliquée et un levier d’optimisation des compétences décisionnelles, relationnelles et stratégiques des dirigeants politiques. Il favorise l’élaboration d’une vision cohérente,
l’analyse critique avant décision, la création de dynamiques gagnant-gagnant et le développement de capacités profondes de leadership. Le coaching permet également de structurer des équipes performantes, d’inspirer l’innovation et d’adresser les défis contemporains avec recul, intelligence stratégique et lucidité.
Les domaines clés du coaching — développement personnel, leadership et stratégie — exercent une influence déterminante sur la qualité de la gouvernance. Ils contribuent à une adaptation continue aux contextes variables, aux exigences du pouvoir et aux attentes des populations.
- La gouvernance
Selon Wikipédia, la gouvernance désigne la manière dont un domaine d’activités est dirigé. Le Larousse la définit comme « l’action de gouverner », indépendamment de l’autorité étatique. Sur le plan économique, la Banque mondiale la conçoit comme la manière dont le pouvoir est exercé pour gérer les ressources économiques et sociales d’un pays au service du développement.
Pour cette recherche, la gouvernance est envisagée comme l’ensemble des dispositifs institutionnels, normatifs, relationnels et organisationnels qui structurent la conduite d’une nation. Elle implique une articulation entre gouvernants et gouvernés, ainsi que la mobilisation de cadres décisionnels, sociaux et administratifs nécessaires à la stabilité, à l’efficacité publique et à la légitimité du régime politique.
- La politique
Concept polysémique, la politique désigne, selon le Larousse, l’art de gouverner un État et de conduire les relations internationales. En sciences politiques, elle recouvre l’ensemble des actions entreprises par les acteurs sociaux et institutionnels en vue d’accéder au pouvoir, de l’exercer ou d’influencer les décisions publiques.
Dans cette thèse, la politique est envisagée comme la dynamique globale de gestion du pouvoir, comprenant les processus de conquête, d’exercice et de régulation du pouvoir, ainsi que les mesures techniques, juridiques et financières mises en œuvre pour répondre à des défis spécifiques.
- La réussite
Selon Le Robert, la réussite renvoie à l’obtention d’un résultat favorable ou conforme aux aspirations. Sa définition reste subjective et dépend du domaine concerné.
Dans le cadre de cette recherche, la réussite est définie comme l’atteinte durable d’objectifs publics clairs, mesurables et alignés sur l’intérêt collectif, se traduisant par l’amélioration du bien-être national, la stabilité institutionnelle, la performance administrative et la construction de relations internationales équilibrées. Réussir la gouvernance politique signifie donc produire des transformations tangibles, promouvoir la croissance, réduire la pauvreté et renforcer les valeurs républicaines.
- Le système politique
Selon Wikipédia, le système politique désigne le mode d’organisation d’un État, incluant le régime politique, la structure économique et l’ordre social. Il peut prendre différentes formes : démocratie, monarchie, autoritarisme, ou combinaisons hybrides.
Dans le cadre de cette étude, le système politique constitue le cadre structurel dans lequel évoluent les dirigeants. Il influence la manière dont le coaching peut s’appliquer et produire des effets sur la gouvernance, selon qu’il s’inscrive dans un système ouvert, fermé, centralisé ou participatif. Le premier travail analysé dans le cadre de cette revue de littérature est l’article intitulé « Le Coaching Intégral », publié en mai 2020 par le Coach Patrick Armand POGNON. Né le 17 mai 1972 à Porto-Novo au Bénin, Patrick Armand POGNON est reconnu comme l’unique Professeur Émérite en Coaching Intégral à ce jour. Figure majeure du coaching en Afrique, il occupe de nombreuses responsabilités institutionnelles dont : Président mondial des Ambassadeurs du Développement de la FIAD-Monde, Recteur de l’Université du Coaching Intégral (UCI), Président de l’Ordre des Coachs en Développement Intégral (OCDI), ainsi que CEO de plusieurs organisations (ATQM SA, Wikiréussite, Coaching TV).
Réputé pour la portée transformationnelle de ses enseignements, notamment à travers le concept de « déménagement mental », il se positionne comme un acteur central du Think Tank Afriques Stratégies et contribue au développement scientifique du coaching intégral au moyen de ses publications, formations et émissions médiatiques.
Dans son article, POGNON entreprend de déconstruire les perceptions erronées associées au coaching. Il clarifie la nature, les fonctions et les implications de cette discipline dans la vie humaine, tout en exposant les fondamentaux du métier de coach. L’auteur présente le coaching intégral comme un processus global destiné à révéler la valeur intrinsèque de l’être humain et à libérer son potentiel. Selon lui, « vivre le coaching » revient à lever les limitations, à comprendre les lois universelles de la vie et à développer une conscience élargie de soi et du monde.
L’auteur identifie neuf (09) domaines majeurs que couvre le coaching intégral : le développement personnel, la prospérité, la santé, la relation parents-enfants, la relation hommes-femmes, le leadership, la stratégie, l’emploi, l’entrepreneuriat et affaires.
Ces domaines témoignent d’une approche transversale, holistique et systémique du développement humain. Ils mettent en évidence l’existence d’interactions fortes entre développement personnel, leadership, stratégie et performance organisationnelle.
POGNON souligne que ces champs disciplinaires ne se limitent pas aux environnements privés, mais trouvent également une pertinence significative dans les sphères de gestion collective, notamment au sein des institutions publiques, des associations et de la gouvernance étatique. Ainsi, l’article établit une relation implicite mais solide entre les outils du coaching intégral et les exigences de la gestion politique contemporaine, en particulier dans une perspective de transformation durable.
Bien que l’article de POGNON apporte un éclairage substantiel sur les contours conceptuels du coaching intégral et contribue à dissiper les ambiguïtés liées à son usage, il présente certaines limites dans le cadre strict de la gouvernance politique. En effet, la dimension politique n’y est pas traitée de manière approfondie, les implications du coaching intégral pour les dirigeants politiques ou les systèmes de gouvernance ne sont qu’effleurées.
L’article demeure essentiellement centré sur l’individu, son potentiel et son épanouissement, plutôt que sur les mécanismes institutionnels et les enjeux de performance publique.
Ces constats justifient la nécessité d’un approfondissement scientifique visant à articuler, de manière systématique, les apports du coaching intégral avec les défis contemporains de la gouvernance politique africaine. C’est dans cette perspective que la présente thèse se propose de mobiliser les contributions du Coach Armand POGNON dans les domaines de la stratégie, du leadership, de la communication et du développement personnel, afin d’en évaluer la pertinence et l’applicabilité dans la sphère politique. L’œuvre du Professeur Emérite constitue une référence fondatrice dans le champ du coaching intégral, en particulier en contexte africain. Toutefois, l’insuffisante exploration de la dimension politico-institutionnelle ouvre un espace scientifique fécond que ce travail doctoral ambitionne de combler, en situant le coaching intégral comme un possible levier d’optimisation de la gouvernance politique.
Le deuxième travail mobilisé dans cette revue de littérature est celui de Charles TOURNIER, docteur en science politique de l’Institut d’Études Politiques de Paris. Auteur prolifique et spécialiste des dynamiques politiques contemporaines, il a produit de nombreux travaux et communications portant sur les transformations des modes de gestion publique et les recompositions institutionnelles en France. Son article intitulé « Le concept de gouvernance en science politique », publié en juin 2007, propose une analyse approfondie de l’évolution sémantique, théorique et pratique du concept de gouvernance, dont il souligne la nature transversale et polymorphe.
TOURNIER rappelle que, dans ses origines étymologiques, le terme « gouvernance » renvoyait au domaine militaire et signifiait « conduire un navire ou un char ». Au fil du temps, la notion a progressivement été réinvestie par les sciences politiques, acquérant une pluralité de significations en fonction des contextes institutionnels et des périodes historiques.
Cette évolution sémantique révèle la plasticité du concept et son adaptation aux transformations des systèmes politiques, notamment à l’ère de la mondialisation et des mutations des rapports entre État, marché et société civile.
TOURNIER identifie trois dimensions contemporaines majeures structurant la compréhension de la gouvernance : la redéfinition du territoire, qui implique une prise en compte de l’ensemble des acteurs sociaux présents dans l’espace national ; la remise en question de la démocratie représentative, jugée insuffisante si elle n’intègre pas davantage de participation, de transparence et de délibération ; la gouvernance comme révélateur des transformations de l’action publique, marquée par la montée en puissance d’acteurs non étatiques, de réseaux et de nouvelles formes de coopération.
L’auteur insiste sur les conditions nécessaires à une gouvernance efficace : valeurs éthiques (équité, responsabilité, transparence) et modalités non coercitives, privilégiant la concertation et la recherche du consensus. Cette approche présente des convergences avec certaines logiques du coaching, notamment dans la gestion pacifiée des relations et la construction collective de solutions. Cependant, le travail de TOURNIER demeure centré sur les fondements structurels de la gouvernance et aborde peu les dimensions conjoncturelles, notamment géopolitiques, ni les outils comportementaux mobilisables par les dirigeants. La présente thèse entend ainsi compléter cette perspective en examinant l’apport du coaching intégral à la performance de la gouvernance politique en Afrique.
Le troisième document étudié dans le cadre de cette revue de littérature est le Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA), publié en 2018. Produit par un collectif d’une trentaine de chercheurs issus de divers champs disciplinaires, ce rapport constitue une contribution majeure à la réflexion contemporaine sur les trajectoires de développement et de gouvernance du continent.
Les auteurs du RASA proposent une analyse critique des représentations dominantes de l’Afrique, qu’ils estiment souvent réductrices et façonnées par des indicateurs élaborés principalement par des institutions occidentales. Ils soutiennent que ces outils de mesure ne rendent que partiellement compte des réalités africaines et reflètent davantage des orientations exogènes que des priorités endogènes.
Cette posture critique vise à déconstruire l’idée selon laquelle les modèles importés constitueraient des voies universelles et incontournables vers le développement. Le rapport promeut une approche alternative fondée sur les ressources internes du continent. Les chercheurs soutiennent que la transformation de l’Afrique requiert un ancrage historique, culturel et civilisationnel, capable de nourrir de nouveaux modèles de gouvernance et de développement.
Selon les chercheurs, la consolidation d’une gouvernance réussie en contexte africain passe par la réhabilitation des référents culturels africains dans la pensée politique ; la construction d’un leadership ancré dans les valeurs du continent ; l’élaboration de stratégies inspirées des dynamiques propres aux sociétés africaines.
Le RASA met en exergue la nécessité pour les États africains de redéfinir leurs rapports au système international. Il plaide pour des partenariats équilibrés, fondés sur la réciprocité et la souveraineté décisionnelle, dans un environnement mondialisé marqué par l’interdépendance. Les auteurs insistent sur l’importance pour les dirigeants africains d’exercer un libre arbitre stratégique, permettant de privilégier des choix politiques gagnant-gagnant et de renforcer la résilience des États face aux mutations globales. Ce rapport offre un cadre analytique pertinent pour comprendre les enjeux de la gouvernance en Afrique à partir d’une perspective internalisée et non plus imposée. Son apport réside notamment dans la valorisation d’un leadership transformationnel, enraciné et souverain, conceptuellement proche des visées du coaching intégral.
En plaçant la souveraineté, l’autonomie décisionnelle, l’affirmation identitaire et la stratégie au cœur du processus de gouvernance, le RASA ouvre la voie à une articulation féconde entre les référentiels politiques africains et les outils du coaching. Il constitue ainsi un socle théorique essentiel pour examiner comment le coaching peut contribuer à une gouvernance plus performante, plus adaptée et plus durable sur le continent. Le quatrième ouvrage mobilisé dans cette revue de littérature est Histoire de l’Afrique noire : d’hier à demain de l’historien burkinabè Joseph Ki-Zerbo (1922–2006). Agrégé d’histoire, diplômé de l’Institut d’Études Politiques et professeur dans plusieurs universités (Orléans, Paris, Dakar), Ki-Zerbo fut également secrétaire général du CAMES et directeur du Volume I de l’Histoire générale de l’Afrique de l’UNESCO. Son œuvre occupe une place majeure dans la compréhension des trajectoires politiques, sociales et culturelles du continent.
Dans cet ouvrage, Ki-Zerbo retrace les grandes évolutions de l’Afrique, depuis la préhistoire jusqu’aux indépendances, en mobilisant aussi bien les sources écrites que les traditions orales. Il met en lumière les systèmes politiques endogènes qui ont structuré les royaumes et empires du continent, révélant des modes de gouvernance fondés sur la participation communautaire, la décentralisation du pouvoir, l’autorité des dignitaires familiaux et le recours au consensus dans le choix des dirigeants.
L’auteur souligne que, malgré certaines limites, ces formes de gouvernance traditionnelles assuraient une relative satisfaction sociale et reposaient sur des mécanismes politiques adaptés aux réalités des communautés africaines. Il insiste sur la richesse et la complexité de cette gouvernance endogène tout en reconnaissant ses faiblesses.
Cette réflexion est particulièrement pertinente pour le coaching politique. La prise en compte des expériences politiques africaines anciennes constitue un levier essentiel pour éviter la répétition des erreurs du passé, développer le discernement chez les leaders et construire des modèles de gouvernance en cohérence avec les réalités du continent. Le recours aux sources prôné par Ki-Zerbo offre ainsi une base stratégique pour penser un système politique africain renouvelé et contextualisé.
Enfin, notre recherche documentaire s’est appuyée sur le guide Le coaching professionnel dans la fonction publique : définition et méthode, bonnes pratiques ministérielles, outils pour agir, publié par la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP) en France. Ce document constitue une référence institutionnelle en matière de coaching professionnel. Il présente les fondements conceptuels du coaching, ses méthodes d’intervention, des retours d’expérience ministériels ainsi que des outils pratiques permettant d’encadrer efficacement les dispositifs d’accompagnement.
Le guide montre que la fonction publique française s’est engagée dans une dynamique de transformation grâce à l’utilisation structurée du coaching. Plusieurs cadres dirigeants — notamment dans les ministères de l’Agriculture, de l’Écologie et de l’Intérieur — témoignent de son apport dans la conduite du changement, la mobilisation des équipes et l’amélioration de la performance collective. Les méthodes de coaching y apparaissent comme de véritables leviers pour renforcer les compétences, optimiser la productivité et soutenir la réussite des missions publiques.
Dans le cadre de notre étude, l’analyse de ces mécanismes permettra de dégager des enseignements transposables à la gouvernance politique des États africains. L’objectif est d’examiner comment les outils et pratiques de coaching utilisés dans la fonction publique française pourraient inspirer ou renforcer des dispositifs similaires dans les administrations africaines, afin d’améliorer l’efficacité et la qualité de la gouvernance.
L’analyse des cinq sources documentaires met en évidence, d’une part, que le coaching constitue une discipline dynamique mobilisant un ensemble d’outils capables de produire des résultats significatifs dans divers domaines de la vie humaine. Appliqué à la gouvernance politique, il apparaît comme un levier pertinent, notamment dans le contexte africain où les dirigeants doivent concilier exigences contemporaines et héritages historiques. La gestion des hommes, orientée vers le bien-être collectif et individuel, requiert des leaders compétents, capables d’entretenir des relations constructives et de maintenir une stabilité sociale durable.
D’autre part, cette revue de littérature souligne les limites existantes concernant l’articulation effective entre coaching et gouvernance politique en Afrique. Il convient ainsi d’identifier les dimensions de la gestion politique susceptibles d’être transformées par les outils du coaching, en tenant compte des spécificités du continent. Notre analyse s’attache à examiner les modèles de gouvernance africains, leurs insuffisances structurelles, et les perspectives d’amélioration qu’offre le coaching.
Dans cette dynamique, la question centrale devient celle de la mise en place d’un processus permettant au coaching de devenir un levier majeur pour la réussite de la gouvernance politique en Afrique. Cette réflexion constitue le cœur de notre problématique et oriente l’ensemble de cette thèse.
MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE
Cette recherche porte sur la gouvernance politique africaine en lien avec le coaching et vise à démontrer la contribution du coaching à l’amélioration des performances et des résultats dans les processus de gouvernance. Pour cela, plusieurs étapes méthodologiques ont été mobilisées.
L’étude repose exclusivement sur une méthodologie documentaire, sans collecte de données sur le terrain. Nous nous sommes contentés, comme le prescrit l’Université du Coaching Intégral, d’exploiter les informations existantes et documentées.
Notre méthodologie consiste en l’exploitation et l’analyse de sources existantes — ouvrages, rapports, guides institutionnels et documents scientifiques — permettant d’examiner les relations entre coaching et gouvernance politique en Afrique. La structure argumentative s’appuie sur des explications, illustrations et analyses critiques afin d’éclairer notre problématique et de soutenir notre positionnement.
La recherche s’inscrit dans une logique hypothético-déductive. L’hypothèse principale a été formulée en amont et sert de base à l’analyse. Les résultats obtenus découlent de la vérification ou de l’infirmation de cette hypothèse, en lien avec les données issues de la revue documentaire.
L’étude adopte une perspective longitudinale, prenant en compte une large temporalité. Il s’agit des formes historiques de gouvernance en Afrique, des transformations observées au fil des décennies, une gouvernance contemporaine marquée par l’interdépendance mondiale.L’analyse est également diachronique, car elle met en relation ces évolutions politiques avec les apports conceptuels et pratiques du coaching.
Deux études de cas — la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud — ont été retenues afin d’examiner concrètement l’impact du coaching sur la gouvernance politique et de tester l’hypothèse centrale.
L’approche est qualitative, privilégiant l’évaluation de l’influence du coaching sur des dimensions telles que le leadership, la prise de décision, la gestion institutionnelle et les dynamiques de performance. Il ne s’agit donc pas de quantifier l’application du coaching, mais d’en analyser la portée sur les systèmes de gouvernance.
Pour finir, la démarche est à la fois exploratoire et descriptive. D’abord, elle ouvre un champ de recherche peu investi, en proposant les premiers éléments d’analyse sur la relation entre coaching et gouvernance politique africaine. Elle est ensuite descriptive, dans la mesure où elle vise à informer, analyser et expliquer les phénomènes étudiés, tout en clarifiant la problématique centrale de la thèse.
CADRE THÉORIQUE
Dans la précédente revue de littérature, nous avons apporté une clarification conceptuelle à l’instar de coaching, gouvernance, politique, réussite, système politique. Il s’agit pour nous dans la présente partie de fournir les mobiles ayant suscité le choix thématique de notre étude dans l’optique de permettre aux différents lecteurs de mieux en situer le contexte.
Passionné de connaissances et des débats d’idées, depuis plusieurs années, je me demande toujours pourquoi notre Afrique semble être en marge du progrès au plan mondial en dépit de la diversité de ses richesses la caractérisant. Cette curiosité m’a conduit à de tristes constats à savoir une série de crises : instabilité politique, résurgence des coups d’État, tensions entre acteurs politiques, ingérences extérieures, fragmentation sociale.
Á cet effet, j’ai lu tant de pistes de solutions aussi bien d’intellectuels africains qu’européens et américains pour amorcer le développement sociopolitique et le progrès sur le continent africain. Nos pères panafricains étaient aussi engagés dans la transformation qualitative de la gouvernance politique sur le continent. Après avoir suivi plusieurs formations en coaching intégral offertes par l’Université du Coaching Intégral (UCI) depuis l’année 2020, je me suis demandé pourquoi ne pas m’orienter vers l’exploration du coaching comme levier possible de transformation de la gouvernance politique en Afrique.
C’est à partir de cette interrogation que j’ai jugé primordial d’étudier le coaching, par son approche holistique et son ancrage dans la transformation des consciences, m’est apparu comme un outil puissant, susceptible d’apporter des réponses nouvelles à des défis politiques anciens sur le continent africain. Cette évolution intérieure a fait émerger une question centrale à savoir dans quelle mesure le coaching pourrait contribuer à une gouvernance politique plus efficace, plus humaine et plus durable en Afrique.
L’hypothèse nulle formulée dans notre introduction est la suivante « il n’existerait aucun lien entre le coaching et une gouvernance politique réussie en Afrique ».
PARTIE I : CONNAISSANCES ANTÉRIEURES
CHAPITRE 1 : NOTION DE CONNAISSANCE
I. OBJET ET CONTENU DE LA CONNAISSANCE
II.TYPES DE CONNAISSANCES
III.MODE D’ACQUISITION DE LA CONNAISSANCE
CHAPITRE 2 : NOTION ET CONCEPTION DE LA CONNAISSANCE CHEZ LES BWAS DU MALI
I. LA SOURCE DES CONNAISSANCES CHEZ LES BWAS
II. PROCESSUS D’ACQUISITION DE LA CONNAISSANCE CHEZ LES BWAS
- Les camps d’initiation
Les camps d’initiations constituent la deuxième étape du processus d’acquisition des connaissances. C’est le lieu de précision, de rectification et de consolidation des valeurs du groupe et des connaissances de base pour le savoir-être avec les autres membres de la communauté et tous les éléments et entités de l’univers.
En effet, au cœur du processus éducatif, l’enfant suit deux rites initiatiques principaux. Ce sont des rites de passage qui marquent deux étapes fondamentales dans la vie de chaque enfant. Le premier rite s’appelle zaa- tenu : enfant immersion (baptême). Il a lieu, très généralement, entre deux à trois ans après la naissance de l’enfant. Il consiste à reconnaitre l’identité sociale de l’enfant en l’intégrant dans le groupe social comme petit(e) bo. Par
ce rite l’enfant quitte son être général à son être connu2. Il reçoit un prénom secret prononcé ce jour même et le jour de sa mort, pour demander son accueil auprès des parents qui vivent dans le monde des humains invisibles. En termes de connaissances, l’enfant est confié au Do, afin que celui-ci lui enseigne, de façon métaphysique, les lois générales qui gouvernent l’univers.
Le deuxième rite de passage s’appelle zaa-cè’èninu : enfants-formation, enfants-correction, enfants-confirmation. Ce passage a une importance capitale dans la vie de l’enfant. Il intensifie, clarifie, confirme et consolide les valeurs sociales, politiques, économiques et religieuses du groupe social. Généralement, ce passage a lieu dans les séminaires de brousse. L’âge varie entre 12 à 14 ans. Pendant ce temps, le groupe social donne l’opportunité aux jeunes gens de s’affranchir, collectivement, de l’enfance et de s’affirmer vis- à-vis d’eux-mêmes, pour entrer progressivement dans la vie adulte. Il s’agit d’une période de formation intense intégrale : physique, intellectuelle, spirituelle, morale, humaine, religieuse, technique, etc. Pendant ce temps les jeunes sont soumis à des dures épreuves où certains peuvent même perdre leur vie. A ceux-ci, on leur dira qu’ils sont allés pour la grande aventure de l’existence, mais ils ont succombé sous le poids de la vie, car ils se sont jugés trop faibles physiquement, intellectuelle et moralement pour affronter la vie.
En effet, dans la mentalité de ce peuple, la personnalité (nu : quelqu’un/personnalité) n’est pas donnée à l’avance, elle est à acquérir. Ce qui exige une certaine capacité physique, intellectuelle et morale. C’est une conception partagée par beaucoup de peuples africains, qu’il ne s’agit pas de vivre pour être fort plutôt être fort pour vivre. La finalité de ce processus, c’est faire de chaque jeune un « bo-nu », c’est-à-dire quelqu’un qui est cuit, malléable, qui sait « être et vivre », capable de sacrifier ses intérêts individuels pour ceux du groupe social.
2 Dans la mentalité traditionnelle de ce peuple, chaque être humain a une existence antérieure, où il existe de façon générale, avant de se rendre présent dans le monde des humains visibles.
- Les formations spécialisées
Les formations spécialisées constituent la troisième étape du processus d’acquisition de la connaissance. C’est le sommet de la pyramide, niveau de la professionnalisation. En fonction du rôle que chacun a à jouer ou joue au sein du groupe social, des connaissances lui sont identifiées. Celui qui est appelé à exercer une chefferie, acquiert des connaissances nécessaires à cette responsabilité selon le canon préétabli.
Celui qui est appelé à œuvrer dans l’art, dans la musique, dans la chasse, dans la défense du groupe, dans l’artisanat, etc., chacun se met dans l’école correspondante pour acquérir des connaissances nécessaires pour jouer pleinement son rôle. La finalité ici, c’est de permettre au groupe social d’exister dans le temps et dans l’espace, et de maintenir sa vitalité.
III. AVANTAGES PRINCIPAUX DE L’ACQUISITION DES CONNAISSANCES
L’acquisition des connaissances comporte certains avantages et ont une finalité. Trois avantages principaux sont retenus : pouvoir et force, et gage de réussite de vie.
- La connaissance comme pouvoir et force
Dans la conception des bwas, il y a un lien entre connaissances et pouvoir. Il faut encore le rappeler que les bwas croient que l’univers est gouverné par des lois, des règles et des principes qui favorisent l’équilibre de tout le cosmos. Maîtriser ces lois de l’univers confère à la personne un certain pouvoir : pouvoir d’éviter les effets négatifs de certaines de ces lois ; pouvoir de transformer certaines de ces lois pour son propre bien et pour celui des autres et pour toute la communauté d’appartenance.
C’est par exemple, le cas de certaines vieilles personnes qui, à travers un savoir-utilisation de la parole, peuvent programmer des choses qui se
réalisent. C’est aussi le cas de certaines personnes qui ont le pouvoir de raccourcir la route (comme on le dit en langue de ce peuple), c’est-à-dire, de voyager plus rapidement sans aucun moyen de transport connu aujourd’hui (conventionnels).
C’est aussi le cas du forgeron qui, reconnu comme maîtrisant les lois du feu, peut extraire facilement le fer, conjurer le sort pour une personne qui est frappée par une foudre. C’est également le cas du devin, qui a la possibilité de lire le futur et par conséquent peut agir pour déjouer certaines catastrophes.
La connaissance de ces lois de l’univers confère aussi un pouvoir que la personne peut manipuler, mais cette fois-ci négativement. C’est le cas de certains sorciers, qui ont le pouvoir de lancer des sorts et de tuer à distance pour des raisons quelconques.
Dans les communautés, les bwas reconnaissent une force à certaines personnes par le fait qu’elles ont la maîtrise de l’art de la parole, c’est le cas par exemple de certains griots. Aussi, ils reconnaissent une force à certaines personnes par leur maîtrise et de leur sens de management. C’est le cas de certains chefs et de certaines personnes qui jouent un rôle de réconciliation et de leadership dans les communautés villageoises bwas.
- Connaissance comme gage de réussite
Les bwa conçoivent la connaissance comme un gage d’une vie réussie. En effet, le sommet de toute vie réussie, c’est une vie paisible avec les ancêtres. Ceux-ci sont des parents qui morts et qui résident désormais dans le monde des humains invisibles. Pour accéder à cette vie paisible avec ces ancêtres, la personne doit effectuer une traversée de « l’être-ici » à « l’être-pour-nous
». Cela est possible si seulement l’expérience dans le monde de « l’être-ici » a été bonne. Il faut avoir vécu pleinement son « être-ici-et-avec-autrui ». Or, pour réussir cette entreprise il faut la connaissance, qui permet de savoir- être et de savoir-vivre avec les autres et avec toutes les entités et éléments
constituants l’univers. L’art et les techniques font partie de cette connaissance.
La finalité de l’ensemble des connaissances, brièvement décrites, c’est permettre à chaque bo de réussir son « être-avec » qui débouche sur son « être-pour-nous ». Il n’est pas trop de le rappeler que, dans la conception de ce peuple, chaque être humain a d’abord une existence générale. Pour être dans le monde des humains visibles, la personne quitte son existence générale pour être connu du groupe social. De là, la personne doit vivre avec les autres, afin que son existence soit possible ainsi que pour sa réalisation, en tant qu’être humain homme et femme. C’est son « être-avec ». Dans cet « être-avec », la personne a son statut à assumer et un/des rôles à assumer pour participer à la vie du groupe. C’est la mission particulière conférée à chacun durant son existence dans le monde des humains visibles.
Si ce processus est bien vécu, cela prépare à son « être-pour-nous ». En effet, la personne ayant vécu pleinement avec les autres, avec les éléments et entités de l’univers, quand arrive l’heure de passer auprès des parents morts dans le monde invisible, elle ne peut pas quitter de façon clandestine. Sa mort doit réunir les personnes avec lesquelles elle a interagit, pour se remercier mutuellement, pour réparer les torts connus et donner des bénédictions pour celle qui va entreprendre la route pour rejoindre les parents morts, et pour ceux qui sont encore présents dans le monde des humains visibles.
Toute connaissance qui ne permet pas de réussir ce processus est jugé comme inutile, dans la conception de ce peuple. C’est l’unité de mesure de toute vraie connaissance. Dès lors, toute connaissance qui ne rentre pas dans cette logique est taxée connaissance du monde mais pas un vrai savoir. C’est ce que certains vieux reprochent à certains grands diplômés qui ne démontrent pas un « savoir-être-et-vivre-avec les autres » dans leur vie de tous les jours. Il en est de même pour certaines connaissances qui portent à supprimer la vie à d’autres personnes, comme le cas des sorciers.
IV. FACTEURS DU MANQUE DE CONNAISSANCES
Les facteurs du manque de connaissances qui permettent de réussir « l’être » et « l’être-avec » sont multiples et variés. Quelques-uns sont retenus ici.
- Facteurs socio-culturels
La communauté villageoise demeure l’unité centrale dans les villages bwa. Mais son importance par rapport à des valeurs communes à faire connaitre et à transmettre a beaucoup diminué. Les uns, pensant vivre en fonction du contexte actuel du monde, accusent les autres d’être des traditionalistes dépassés. Les autres accusent les uns d’être laxistes et mondains, courant seulement derrière seulement des connaissances du monde (dinminyan bezunle). Il devient difficile de s’accorder, comme avant, sur des connaissances et valeurs à proposer pour réussir « l’être avec-autrui ». Or, dans leur mécanisme éducationnel, la force des valeurs à transmettre aux jeunes générations s’exprimait par leur unanimité et non tant de leur perfection. Si tel n’est pas le cas dans le contexte actuel, comment trouver une issue et à partir de quel critère ?
La famille reste le centre de la vie quotidienne. Mais sa structuration, sa configuration et les différents rôles de ses membres connaissent beaucoup de modifications liées à plusieurs facteurs. Il devient difficile pour elle d’assumer son rôle d’avant par rapport aux connaissances à transmettre à ses membres.
A la suite de la famille, le constat est que les camps d’initiation, dans leurs formes traditionnelles, ont presque disparu dans les villages bwa, sans qu’on ait trouvé leurs substituts dans les familles, ni à l’école moderne, ni dans les groupements religieux. Or, comme évoqué plus haut, c’étaient des véritables séminaires de formation des jeunes gens, donc d’acquisition des connaissances intégrales.
- Facteur socio-environnemental
Le facteur qui me parait plus important à ce niveau, c’est surtout l’école que les bwa eux-mêmes qualifient « moderne » ou du « blanc ». Elle est implantée
en pays bwa, en 1922 avec l’arrivée des missionnaires pères blancs, venus pour apporter l’évangile de Jésus Christ au peuple bwa. Cette école a sans doute apporté assez de vertus à ce peuple bwa, entre autres, une autre manière de penser, de raisonner, de discourir, etc. Mais la pédagogie et le principe du savoir a changé. Ce n’est plus le réalisme traditionnel. Ce ne sont plus les leçons tirées de l’expérience pratique ni la vertu de la prudence dans la gestion des affaires personnelles et collectives, ni la fidélité aux us et coutumes légués par les ancêtres.
Le critère du savoir n’est plus en fonction de l’âge biologique, car la connaissance peut être acquise par récitation ou en aiguisant simplement l’intelligence par un jeu de paroles sans un lien direct avec les attentes des bwa. Un jeune, par exemple, parce qu’il a la maîtrise de quelques rudiments de la langue française peut se dire détenteur de la connaissance, tout comme le vieux qui, s’assume harmonieusement dans son être avec les humains visibles et invisibles. Pour un tel un jeune, peut-on allier connaissances et réussite de vie ? Pas dans l’entendement des bwa quand même.
La question de cette école ne se pose pas, pour moi, en termes de son utilité ou de son importance pour le peuple bwa, mais comment en tant que structure d’éducation, de formation et d’éveil à la connaissance, a été pensée et implantée en pays bo ? Elle ne semble pas intégrer l’approche globale de la pédagogie de formation traditionnelle.
Au lieu d’être une institution qui émane du contexte de vie des bwa, répondant à leurs aspirations réelles, elle a fonctionné, parfois, comme une institution à part entière. Ainsi, pour beaucoup de jeunes bwa, cette école a substitué les camps d’initiations qui étaient, comme il est évoqué plus haut, des véritables séminaires de formations intégrales de l’être bo. Ceux-ci sont désormais séparés du savoir coutumier, des mécanismes de socialisation traditionnels, de l’expérience pratique des anciens, qui dans l’entendement du peuple bwa, constitue le fondement de l’être de chaque bo pour une vie réussie. Au même moment, beaucoup de jeunes sont séparés de leurs familles, qui constituent un des espaces d’éducation et de savoir chez les bwa.
Ces quelques aspects font qu’il est difficile d’avoir la connaissance qui permet d’assumer son « être-avec-autres », dans le contexte de vie de ces bwa. Pour celui ou celle qui voudrait approfondir la réalité de cette école, je vous propose de visiter la thèse de doctorat du Dr. Coralie Hilary Ahouéfa Folashadé POGNON, intitulé : Education, plein-emploi et réussite de vie. Thèse reçue par l’université virtuelle du coaching et du développement intégral.
- Facteurs individuels
Ce sont des facteurs directement liés à chaque bo, à sa perception et de ses attitudes vis-à-vis de la connaissance. Pour certains, parce qu’ils ont été à l’école et ont obtenu un diplôme, pensent connaître et n’ont plus besoin d’autres connaissances. Ils se ferment ainsi à toute autre connaissance. C’est à ce niveau que certaines vieilles personnes parlent de « vraies connaissances et connaissances du monde », une manière de faire la différence entre connaissances et instruction peut être.
D’autres, parce qu’ayant embrassé certaines convictions religieuses, restent bornés par elles et se barrent la route à toute autre connaissance. D’autres encore, c’est par pure négligence. Ceux-ci pensent connaître et n’ont plus rien à apprendre, ils sont dans une sorte de suffisance, qui les empêche d’acquérir toutes autres connaissances. D’autres, enfin, parce qu’ils n’ont pas eu l’occasion d’acquérir d’autres connaissances, à cause des quelques facteurs que je viens de mentionner ci-dessus.
Je viens de mentionner que, l’initiation dénommée zaa-cè’èninu fait du jeune une personne « bo », c’est-à-dire cuite, pure, malléable, docile, qui sait être et vivre. Par conséquent le non-initié est un non-bo, c’est-à-dire un non-cuit. Il n’a pas été éduqué, formé, corrigé, éprouvé, etc. Il n’est pas vrai, il ne sait pas mesurer l’impact de son agir sur la vie de la communauté des humains visibles et invisibles. Il n’est pas nourri des assises qui fondent la vie en société, ni des us et coutumes qui régissent la vie de tous les jours. Il lui est difficile d’assumer son « être-avec autrui » et réussir réellement sa vie, c’est-à-dire son « être-pour-nous ».
Une telle personne représente un danger pour elle-même et un danger permanent pour la communauté. Les conséquences directes sont, entre autres, celles de détruire sa propre vie, semer le désordre dans la vie de la communauté et compromettre la survie de cette même communauté, car dans les croyances de ce peuple, certaines actions d’un seul membre de la communauté peuvent attirer des catastrophes sur tous les membres de la communauté.
CHAPITRE 3 : CONCEPTION DE LA CONNAISSANCE DANS LA VISION CHRÉTIENNE
Ce chapitre répond à deux questions principales. La première porte sur la notion de la connaissance dans la Parole de Dieu : comment la connaissance est-elle conçue ? Quelles sont ses différentes sources ? Quel est leur processus d’acquisition ? Quels sont les avantages et les conséquences du manque de la connaissance ?
Quant à la deuxième question, elle décrit la conception de la connaissance dans la vision chrétienne : que représente-t-elle ? Quels sont ses domaines ? Comment est organisé son processus d’acquisition ? Quels sont les sources et les moyens que l’Eglise catholique met à la disposition de ses membres ? Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer le manque de connaissance chez certains chrétiens aujourd’hui ?
La première source utilisée pour faire la synthèse de ces questions est la Bible, parole de Dieu. Elle est essentiellement exploitée dans cette synthèse et dans la suite de notre travail. Le mot Bible dérive du grec biblos qui signifie
« livre », au pluriel ta biblia « les livres ». Ce mot a été repris par le latin et traduit tel que biblia, en féminin singulier pour donner le mot « Bible » en français. La Bible regroupe plusieurs ouvrages répartis en deux parties nommées : Ancien Testament et Nouveau Testament. Ce mot Bible écrit avec majuscule, il désigne le livre sacré des juifs et des chrétiens, avec minuscule, il désigne un ouvrage qui fait autorité (important). Elle est parfois appelée le livre des livres, elle a traversé plusieurs siècles et est aujourd’hui traduite en diverses langues et existent en diverses versions.
Les interprétations qui sont faites dans cette synthèse et dans l’ensemble de cette étude se basent sur l’approche globale de la Bible, en tenant compte du sens littéral, allégorique, moral et spirituel des textes. A cet effet, un ouvrage complémentaire est utilisé, il est intitulé : Vocabulaire de Théologique Biblique. C’est un ouvrage qui donne une initiation au langage de la Bible, en
vue d’une théologie biblique. Il aborde certains thèmes majeurs en explorant le contenu doctrinal. Ce document permet d’avoir accès au premier sens de certains thèmes qui sont abordés dans un vocabulaire varié.
Dans cette partie et dans la suite de cette étude un personnage sera particulièrement cité, Jésus Christ. Pour les chrétiens, il est reconnu fils de Dieu incarné en homme. Il est venu apporter le salut à toute l’humanité par son sacrifice sur la croix et sa résurrection des morts. Son enseignement est rapporté dans la deuxième partie de la Bible, le Nouveau Testament. Pour les musulmans, il n’est pas fils de Dieu incarné, il n’est qu’un prophète. Pour certains humanistes, il est maître moral. Pour certaines religions orientales, c’est un maître spirituel qui a réussi la réalisation de soi. Pour certains athées, c’est une légende, il ne serait même pas existé. Les historiens ne nient pas son existence historique et sa place dans le christianisme et dans la foi, mais ses relations avec la divinité ne reçoivent pas leur unanimité.
La deuxième source documentaire est Le Catéchisme de l’Église Catholique, nouvelle édition, Cité du Vatican, Rome, 1997. C’est un document dit officiel de l’Église Catholique. Il s’agit d’un compendium de la doctrine catholique sur la foi et sur la morale, et constitue un texte de référence pour les catéchismes des différents pays. Il présente l’enseignement des saintes écritures, de la tradition vivante de l’Église, le magistère authentique, l’héritage spirituel des saints et saintes de l’Église, pour permettre de mieux connaitre le mystère chrétien et de raviver la foi du peuple de Dieu. Il traite les thèmes fondamentaux pour la vie du chrétien : la profession de la foi, la célébration du mystère chrétien, la vie dans le Christ et la prière chrétienne. C’est donc un document de référence fondamental pour le chrétien. C’est dans ce cadre qu’il est exploité dans la présente étude.
Connaître, dans la Bible traduit plusieurs significations, en fonction du contexte : savoir, comprendre, compréhension, prendre connaissance, avoir connaissance, faire l’expérience, venir à la connaissance, voir, visiter, etc.
Dans l’Ancien Testament, connaître peut traduire une relation conjugale. Par exemple, Adam connu sa femme Eve et elle devint enceinte (Gn. 4,1) ;
Abraham connu sa femme Sara et elle donna naissance à un enfant (Gn. 21,2)
; les deux filles de Loth n’avaient pas connu d’hommes (Gn. 19,8). Ici, connaître traduit bien une relation sexuelle.
Connaître peut traduire aussi une relation familiale (Dt. 33,9).
Connaître fait également référence, à faire l’expérience de. En plus d’une compréhension intellectuelle, il s’agit d’une relation intime qui façonne, transforme le caractère et change la manière d’être de la personne. C’est la connaissance de Dieu recommandé à Israël, c’est-à-dire, entrer en relation profonde avec Dieu et faire l’expérience de son amour, de sa puissance, de ses hauts faits, de ses bienfaits et obéir à ses voies, à ses lois, à ses préceptes et principes donnés dans l’Alliance, et à sa parole donnée par les différents prophètes (volonté de Dieu). Il s’agit d’une connaissance en profondeur, qui pénètre jusqu’au cœur, qui transforme l’intérieur et se traduit dans la vie réelle (Os. 6,6 ; Is. 1,17 ; Jr. 22,16). C’est une connaissance qui permet de communier aux vérités de Dieu sur l’être humain et sur le monde, pour discerner le comportement juste à adopter dans la vie de tous les jours.
Les significations auxquelles se réfèrent au mot connaître dans le Nouveau Testament sont entre autres :
- Connaissance, dans le sens des relations familiales. Par exemple, à la fin du pèlerinage à Jérusalem, les parents de Jésus ne l’étant pas vu sur le chemin du retour, le cherchèrent parmi leur parenté et leurs connaissances (Lc. 2,44). Ou encore, par exemple lorsque Jésus était sur la croix, tous ceux de sa connaissance se tenaient loin de la croix. Ici, le contexte de connaissance se situe dans une relation familiale.
- Connaissance, dans le sens de savoir et de comprendre. Par exemple, Jésus reprocha aux docteurs de la loi d’avoir enlevé la clef de la connaissance aux autres (Lc. 11,52). Un autre contexte se trouve dans le message : Paul s’émerveilla de la connaissance de Dieu, en parlant des romains (Rm. 11,33). Un autre, c’est là où Pierre exhorte à croitre dans la grâce et dans la connaissance de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ (2P. 3,18). Ici, connaissance est employé dans le sens de
posséder, comme posséder une information par exemple, ou posséder une science quelconque.
- Connaissance, dans le sens de prendre connaissance. Par exemple, Félix allait prendre connaissance de l’affaire de Paul (Ac. 24,22). Un autre exemple : les croyants sont unis pour la connaissance du mystère de Dieu (Col. 2,2). Ici, connaissance est utilisé dans le sens de s’informer, d’examiner. Il s’agit d’une connaissance plus poussée, plus approfondie.
- Connaissance, dans le sens de venir à la connaissance. Par exemple, l’obéissance des croyants était venue à la connaissance de tous les romains (Rm16,19). Ici, connaissance est utilisé dans un contexte de porter attention.
- Connaissance dans le sens, avoir connaissance. Par exemple en Mathieu et Marc : personne n’a connaissance du jour de la grande tribulation (Mt. 24,36 ; Mc. 13,32). Un autre exemple : le roi avait connaissance des choses que disait Paul (Ac. 26,26). Ici, connaissance est utilisé dans un contexte de savoir, de comprendre et d’instruire d’une situation par exemple.
- Connaissance dans le sens de faire connaissance. Exemple : Paul monta à Jérusalem pour faire connaissance de Céphas (Ga. 1,18). Ici, connaissance est utilisé dans un contexte de visiter, de voir.
Je pourrai continuer les exemples qui sont liés aux différents contextes. Déjà, ces quelques exemples permettent de comprendre que, par connaissance, il s’agit non seulement de la connaissance de Dieu, de sa volonté, mais aussi des situations, des évènements, de la science et tout l’univers environnant.
I. SOURCE DE LA CONNAISSANCE DANS LA BIBLE
Dans l’Ancien Testament, la principale source de connaissance, c’est Dieu. C’est Dieu Lui-même qui prend l’initiative de se faire connaître et de faire connaitre le mystère de sa volonté. C’est lui qui connait et appelle Abraham. Il révèle son Nom à Moïse, communique sa volonté, ses lois, ses préceptes et principes à travers les personnes qu’Il a choisies ; fit l’alliance avec son
peuple. L’objet de la connaissance repose, fondamentalement, sur la volonté de Dieu pour l’homme et sur le monde. Les intermédiaires sont des personnes choisies par Dieu (Abraham, Moïse, les prophètes, les anciens et les sages d’Israël) et des évènements particuliers dans la vie du peuple Israël (sortie d’Egypte, les épisodes de l’exode, les déportations, etc.). Les sujets de la connaissance, c’est le peuple Israël et les païens.
Dans le Nouveau Testament, c’est en Jésus Christ qu’est donné la parfaite connaissance de Dieu, promis pour la nouvelle alliance. Jésus est présenté comme le seul capable de révéler Dieu, le Père (Lc. 10,22) et d’expliquer le mystère du royaume de Dieu (Mt. 13,11). Voilà pourquoi il enseignait avec autorité (Mt. 7,29) et son message était présenté comme bonne nouvelle. L’objet de la connaissance demeure Dieu, mais donné dans et par Jésus Christ et plus tard par ses disciples. Et puisque Dieu est la source de toute connaissance, il s’agit aussi de la science, de l’art, du jugement, etc.
II. PROCESSUS D’ACQUISITION DE LA CONNAISSANCE DANS LA BIBLE
Il s’agit des dispositions individuelles et collectives pour acquérir la connaissance. Les premières incombent la responsabilité individuelle et les secondes, celles du groupe.
- La crainte de l’Éternel
Pr.1,7 : la crainte de l’Eternel est le commencement de toute connaissance, mais les insensés méprisent la sagesse et l’instruction. La première question qui se dégage, c’est de savoir qui est ce Dieu ? Dans la Bible, Il est le créateur (cf. Gn. 1,1ss), il est présent en ses créatures (Gn. 1,26-27), il est puissant (Ps. 65, 6-7 ; 102,25), omniprésent (Ap. 19,6), il est bon, il châtie par amour (Ap. 3,19), il est père, etc. La deuxième question est celle de savoir ce qui signifie la crainte de ce Dieu dans la Bible. La crainte ici, n’est pas une peur qui porte une personne à s’éloigner ou à fuir, c’est plutôt une démarche religieuse qui découle d’un sentiment de vénération, de gratitude, de respect, de soumission, de confiance, d’humilité, etc. envers la grandeur, la bonté et la sainteté de ce Dieu. Elle constitue un facteur de motivation et d’engagement total à la suite du Maître (Dieu) qui détient entre ses mains tous les pouvoirs. Ainsi, l’attitude permanente de l’homme religieux est celle de chercher à connaître ce Dieu, c’est-à-dire, à comprendre et à mettre en pratique sa volonté, ses lois, ses préceptes et à marcher toujours dans ses voies (Dt. 4,10; 6,13 ; 10,12 ; Pr.8,13 ; 16,6).
Les promesses liées à cette attitude de l’homme religieux, ce sont, entre autres, le bonheur (Ec. 8,12) ; la bonté (Pr.3,7) ; une longévité (Dt. 6,2) ; des bénédictions qui s’étendent jusqu’à la postérité (Jr. 32,39) ; l’amitié, la protection de Dieu (Ps. 25,14 ; 31,20 ; 33,8 ; 103,11) ; sa présence sans fin (He. 13,5) ; le maintien dans l’amour (Rm. 8, 38-39).
- L’écoute
Ecoute Israël, l’Eternel notre Dieu est le seul Eternel (Dt. 6,4). Ecoute, ici, se traduit par prêter attention, pour connaître, comprendre, discerner, analyser et enfin, agir. Il ne s’agit pas d’une écoute passive, plutôt active qui, dispose le cœur3 à accueillir la connaissance pour se conformer à la volonté de Dieu. Cette écoute exige un esprit d’obéissance et d’humilité qui fait renoncer à cet orgueil, qui prétend déjà tout connaître. C’est un peu comme cette attitude d’un enfant qui, très curieux de connaître, mais humble et écoute avec attention.
Ici, l’écoute constitue un excellent moyen d’acquisition de la connaissance. La finalité, c’est pour mener une existence tranquille, paisible et heureuse.
- L’engagement
L’engagement commence par le désir : oui, si tu appelles la sagesse et si tu élèves ta voix vers l’intelligence, si tu la cherches comme l’argent, si tu la
poursuis comme un trésor, alors tu comprendras la crainte du Seigneur, et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car l’Eternel donne la sagesse, de sa bouche sortent la connaissance et l’intelligence (Pr. 2,36). Le facteur, ici, décrit, c’est le désir, comme moyen d’acquisition de la connaissance. Celui qui veut acquérir la connaissance doit d’abord la désirer, la vouloir. Désirer ou vouloir réellement une chose, cela signifie qu’on reconnait une valeur à cette chose, minimum soit-elle. D’après ce texte, celui qui est dans cette logique, Dieu ne refuse pas de lui donner la connaissance.
Ce désir est accompagné d’une démarche foi : demander à Dieu la sagesse avec foi (Jc. 1,5). La foi ici, s’exprime comme une possibilité et un acquis. Dis à la sagesse : tu es ma sœur. Et appelle l’intelligence ton amie (Pr. 7,4). Que celui qui demande la connaissance soit déjà convaincu de l’avoir eu, comme cette parole de Jésus : tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu, et vous le verrez s’accomplir (Mc. 11,24).
Cette foi débouche sur l’engagement réel, comme dans le sens général de Mathieu 7,7 : demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. C’est un engagement qui exige des efforts à la personne, à prendre toutes les dispositions possibles et à saisir toutes les opportunités pour acquérir la connaissance. Ce faisant, il comporte d’abord, les deux points précédents. Ensuite, une méditation continue de la parole de Dieu, comme on peut le lire dans le psaume 119,98 : Tes commandements me rendent sage que mes ennemis, car je les ai toujours avec moi. Il s’agit d’un processus mental et spirituel pour comprendre, analyser la parole de Dieu et l’intégrer dans son être pour la vivre au quotidien.
Enfin, c’est un engagement qui porte à bien choisir ses fréquentations. Celui qui fréquente les sages deviens sage, mais celui qui se plait avec les insensés s’en trouve mal (Pr. 13,20). Les fréquentations constituent un moyen pour acquérir la connaissance. C’est pourquoi il y a des choix à opérer à ce niveau, pour non seulement, apprendre, mais aussi pour ne pas perdre ce qui est déjà acquis. Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les mœurs (1Co. 15,33).
En sommes, que ce soit la crainte de Dieu, l’écoute et l’engagement, toutes ces voies sont présentées dans la Bible comme des moyens d’acquisition de la connaissance, excluant toute passivité du sujet.
3 Le cœur, en effet, était considéré comme le centre de chaque individu : le centre des émotions, des réflexions, des pensées, des décisions, de la volonté, des attitudes, etc. Il était l’individu.
III. AVANTAGES DE LA CONNAISSANCE DANS LA BIBLE
Un des avantages de la connaissance dans la Bible, c’est qu’elle permet de posséder le savoir et la science qui permettent d’accéder à la sagesse, bien que celle-là soit un don de Dieu (I Roi 3,9). En effet, le principe et le couronnement de cette sagesse est la crainte de Yahweh (Pr. 9,10 ; Si. 1,14-18) qui, en même temps, est le commencement de toute connaissance (Pr.1,7). Or, le sage dans la Bible, se préoccupe, avant tout, de comment conduire sa vie pour obtenir le vrai bonheur. Il est l’expert en art de bien vivre. Dans sa vie quotidienne, il fait preuve de prudence, de modération dans ses désirs, de travail, d’humilité, de pondération, de retenue, de loyauté du langage, etc. La sagesse est un moyen qui permet de discerner pour mener une vie paisible et heureuse. C’est pourquoi dans le livre des proverbes, la sagesse vaut mieux que toutes les perles, elle a plus de la valeur que tous les objets de prix (Pr 8,11).
Ce livre des proverbes, présente, particulièrement, plusieurs avantages de la connaissance, du savoir et de la science, entre autres :
La liberté. Les justes sont délivrés par la science (Pr. 11,9). La science constitue, ici, un moyen qui permet non seulement, de ne pas être prisonnier de ses propres connaissances, perceptions, convictions et croyances, mais aussi de vivre une vie de liberté par rapport aux préjugés, au regard des autres, à certains principes et croyances préétablies, etc. Ce qui est source de joie et de bonheur, car une personne libre mentalement est en harmonie avec soi et avec les autres, et est capable de réaliser de très belles choses. On peut comprendre pourquoi Proverbes 16,22a dit que : la sagesse est source de vie pour celui qui la possède, et que la sagesse (connaissance/science) vaut mieux que l’or. Combien acquérir l’intelligence est préférable à l’argent (Pr.16,16). La liberté (intérieure et extérieure) est vue, ici, comme source de prospérité intégrale.
Le deuxième avantage que je retiens dans ce livre des Proverbes, c’est la plénitude. Le savoir affermit la vigueur (Pr, 24,5). Or, la vigueur donne une force et une énergie qui permettent d’être en forme physiquement, d’être en pleine santé, d’être efficace intellectuellement et moralement, et donc de relever de grands défis et de réussir ses objectifs de vie. Ce qui est source de paix, de joie, de longévité, de domination, de développement et de grande renommée.
Le troisième avantage que j’identifie, c’est la prospérité financière. C’est par la science que les chambres se remplissent de tous les biens précieux et agréables (Pr. 24.4). Ici, la science (connaissance/savoir) constitue un moyen pour obtenir les biens matériels. On peut donc comprendre pourquoi Proverbes 8,10, demande de préférer les instructions de la sagesse (connaissance/savoir/science) à l’argent, et la science à l’or le plus précieux. Je pense qu’il vaut mieux avoir le moyen qui permet d’avoir une chose que la chose elle-même, car quant à la chose, on peut la perdre, mais en tant que le processus qui permet de l’avoir est présent, on peut toujours l’avoir.
La suite des avantages de la connaissance dans la Bible, c’est qu’elle permet aussi de ne pas vivre les conséquences du manque de connaissances, ci- dessous.
IV. CONSÉQUENCES DU MANQUE DE LA CONNAISSANCE DANS LA BIBLE
La Bible présente assez de conséquences pour le manque de connaissances. Je vais juste me limiter à quelques-unes.
- La souffrance
La première conséquence que je retiens est la souffrance. En Esaïe 5,13, il est écrit : c’est pourquoi mon peuple est allé en captivité, parce qu’il n’a pas de connaissance ; et ses grands meurent de faim, et sa multitude est asséchée de soif. En effet, le peuple Israël, dans son histoire, a connu des déportations, il a été envahi, certains ont été tués, d’autres réduits en esclaves et leur maison de Dieu détruite. La cause serait, d’après ce texte, le manque de connaissances, c’est-à-dire de stratégie, ou pour contourner, ou pour résister, ou encore pour affronter l’ennemis.
Cette captivité ou déportation peut se manifester autrement dans la vie individuelle et collective des personnes, des peuples, voir continent. Par exemple, quelqu’un qui est privé de liberté intérieure ou mentale vit une sorte de captivité. Ou encore, quelqu’un qui est bornés à ses propres connaissances, convictions ou croyances vit une sorte d’esclavage et peut encourir le risque d’être malade, d’être trompé et escroqué. Un peuple qui n’arrive pas à s’organiser pour sa propre prospérité vit, par exemple, une sorte de captivité et de déportation étant physiquement sur place.
Tout cela a causé des souffrances au peuple Israël et, aujourd’hui à beaucoup de personnes et à des peuples. Il s’agit d’une destruction du peuple d’Israël, des personnes et des peuples d’aujourd’hui, toujours par manque de connaissance comme décrit Osée 4,6 : mon peuple est détruit, faute de connaissance ; car toi, tu as rejeté la connaissance, et je te rejetterai afin que tu n’exerces plus la sacrificature devant moi. Car tu as oublié la loi de ton Dieu, et moi j’oublierai tes fils. Le sacrifice est central pour le Peuple Israël, c’est lui qui rappelle les hauts faits de Dieu pour ce peuple, célèbre l’alliance entre Dieu et ce peuple, fait l’unité et donne vie à ce peuple. Par conséquent, priver ce peuple de sacrifice, c’est comme amener ce peuple à ne plus exister. La cause fondamentale, c’est le manque de connaissance/science.
Dans notre contexte actuel, on peut concevoir la connaissance par tout ce qui permet de donner vie, que ce soit dans les affaires, dans le milieu du travail (professionnel), dans les relations interpersonnelles, dans le mariage, etc.
- Manque de sagesse
Il est dit plus haut, que la sagesse dans la Bible permet de discerner pour mener une bonne conduite, pour une vie paisible et heureuse. L’homme simple
croit tout ce qu’on dit, mais l’homme prudent est attentif à ses pas (Pr. 14,15). N’avez-vous pas lu ce que fit David lorsqu’il eut faim et ceux qui étaient avec lui (Mt. 12,3). N’avez-vous pas lu, que, dans la loi, que le jour du sabbat, les sacrificateurs dans le temple profanent le sabbat et ne sont pas coupables ? (Mt. 12,5). La sagesse implique donc, la prudence, la compréhension, l’analyse, la logique, le bon sens, le calcul des pour-et-contre, la profondeur, etc. Une personne qui a un grand déficit de ces aspects peut prendre des mauvaises décisions contre elle-même et contre les autres. Elle peut se conduire mal, car comme dit
Ephésiens 4,19 : ayant perdu tout sentiment moral, se sont livrés à la débauche, pour pratiquer avidement toute impureté. Dans notre contexte actuel, une personne qui manque ces aspects de la sagesse peut, facilement, être abusée, trompée, escroquée par des personnes mal intentionnées.
Au niveau religieux, ce manque de sagesse peut entrainer de l’escroquerie chez certains leaders, chefs religieux pour faire accepter certaines de leurs idéologies purement individualistes, de leurs pratiques démodées ou pour atteindre certaines de leurs fins financières.
- La crainte et la peur
Ne craignez pas le roi de Babylone, dont vous avez peur ; ne le craignez pas, dit l’Eternel, car je suis avec vous pour vous sauver et vous délivrer de sa main (Jr. 42,11). Soyez sans crainte, car je suis avec vous jusqu’à la fin des temps (Mt.28,20). Pourquoi avez-vous peur (Mt.8,26). Ne crains rien, car je suis avec toi (Es. 41,10). Ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz (Mt. 10,19). Il y a assez de passages sur la crainte et la peur dans la Bible.
La crainte et la peur sont des émotions engendrées par l’inconnu (c’est le cas par exemple pour le roi de Babylone) ; pour ce qui va arriver (c’est le cas des disciples de Jésus lorsqu’il les a envoyé en mission ; c’est aussi le cas de Pierre qui a demandé à venir chez Jésus, marchant sur les eaux) ; de la vérité de ce qui adviendra (c’est toujours le cas des disciples de Jésus partant en mission), etc. Or, la peur met le corps d’une personne en mode de survie, ce
qui fait consommer beaucoup d’énergies, affecte l’intelligence, par conséquent paralyse le discernement, c’est-à-dire le sens de la sagesse chez cette personne. Cette personne peut prendre des mauvaises décisions contre elle-même et contre les autres, rater des opportunités pour elle- même et pour les autres.
- La perte de temps
Rachetez le temps, car les jours sont mauvais (Eph. 5,16). Dans beaucoup de domaines les gens ont déjà travaillé et ont même capitalisé certaines expériences. Mais par méconnaissance de ces expériences, certaines personnes vont encore perdre assez de temps. Par exemple, celui qui veut fabriquer une voiture il n’a plus besoin de réinventer la roue, car elle est déjà disponible.
Toujours dans beaucoup de domaines les gens ont commis certaines erreurs. Mais par manque de connaissance de ces erreurs, certaines personnes vont encore reprendre ces mêmes erreurs, ce qui est une perte de temps.
A l’école primaire, certains enseignants nous faisaient répéter l’expression : le temps, c’est de l’argent, sans expliquer ce que cela constitue. Aujourd’hui avec ma petite expérience, je me rends à l’évidence que le temps est précieux. En faisant un peu de calcul mathématique on peut facilement se rendre compte du temps qu’une personne perd par semaine, par moi et par an. Mais par manque de connaissance de cette logique de calcul du temps, certaines personnes peuvent perdre toute la moitié de leur existence sans rien faire, et pourtant ce sont les mêmes qui vont se plaindre à tout moment de la vie et du manque du temps.
Après avoir décrit la notion de la connaissance dans la parole de Dieu, il s’agit de présenter comment elle est conçue dans la vision chrétienne, catholique surtout.
V. LA CONNAISSANCE DANS LA VISION CHRÉTIENNE
D’abord, le fait de connaître est une faculté particulière pour l’être humain, car, non seulement il est capable de connaître, mais aussi de se connaître, c’est-à-dire, de rendre compte de son existence ; autrement dit, qu’il a conscience de lui-même et de ses propres actions.
Ensuite, la connaissance, c’est ce qui permet à la raison humaine d’analyser, d’évaluer, de penser, de choisir et de décider. Ce faisant, elle engage la volonté (capacité de se déterminer pour), la liberté et la responsabilité de l’homme.
Enfin, la connaissance aiguise la conscience du bien et du mal chez l’être humain et lui permet de mieux vivre cette loi naturelle, inscrite par Dieu dans son cœur. En effet, l’homme découvre une voix (de Dieu) à l’intérieur de lui- même (dans son cœur) et qui l’appelle à faire le bien et à éviter le mal, et qui culmine dans l’amour de Dieu et du prochain (cf. Gaudium et Spes 16). C’est l’enjeu de toute la liberté de l’homme ; plus il fait du bien, plus il devient libre, car il n’y a de liberté vraie qu’au service du bien et de la justice (cf. CEC 1733).
La connaissance constitue donc un facteur très important pour l’homme pour être ce qu’il est réellement : créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn. 1, 26-27), voulu pour lui-même (cf. GS 24,3), capable de connaître et d’aimer son créateur (cf. GS12,3) ; pour réaliser sa mission et sa vocation dans le monde ; appelé à partager la vie de Dieu, introduit dans cette vie de Dieu par la mort et la résurrection de Jésus Christ (cf. Mt. 28, 5-6 ; Jn. 3,16-17). C’est pourquoi l’Eglise exhorte fortement ses fidèles à chercher la connaissance pour un bien individuel et collectif.
Le premier domaine de connaissance pour le chrétien, c’est Dieu, en tant qu’il est le créateur, origine de l’univers visible et invisible (cf. Gn. 1,1ss). Il est auteur de toute connaissance et de tout savoir ; Il est l’Omniprésent, l’Omniscient, il est le Puissant, etc. Le chrétien doit connaître la volonté de ce Dieu, c’est-à-dire, la vision de ce Dieu sur l’homme, sur le monde, ses lois, ses préceptes et ses commandements. Il ne s’agit pas d’une connaissance théorique ou purement mathématique, mais plutôt d’une connaissance
relationnelle, qui attend de l’homme une obéissance et une soumission, à la volonté de ce Dieu sur lui et sur le monde. Ici, l’obéissance et la soumission sont une expression d’amour, une réponse à l’amour de Dieu pour l’homme et se vit dans une relation d’amour de Dieu et du prochain (cf. Mt. 22,37-39).
Pour aider l’homme dans cette entreprise, intervient la théologie, en tant que discours sur Dieu et sur la foi à la lumière de la révélation. On y trouve plusieurs branches de cette théologie : fondamentale, morale, dogmatique, biblique, patristique, etc. On trouve aussi d’autres disciplines, toujours pour aider le chrétien à connaître Dieu, à comprendre le contenu de sa foi et à vivre sa vocation de chrétien dans le monde. Ce sont entre autres, la liturgie, la spiritualité, la mariologie, l’histoire de l’Eglise, le droit canonique, l’anthropologie chrétienne, etc.
Le deuxième domaine de la connaissance, c’est l’homme lui-même. Ces connaissances portent sur les questions fondamentales que l’homme se pose à lui-même, à savoir, qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi suis-je là ? où est-ce que je vais ? Les réponses à ces questions sont diverses en fonction des personnes. Pour le chrétien, Dieu est l’origine et la fin de l’homme. Créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, l’homme a une valeur particulière (cf. Es. 43,4). Le psaume 82,6 dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous fils du très haut. Les mêmes paroles sont reprises en Jean 10,34-36 : Jésus leur répondit : n’est-il pas écrit dans votre loi : j’ai dit : vous êtes des dieux ? Donc, à la question d’où est-ce que je viens, le chrétien dira que tout homme est une créature de Dieu, qu’il est une manifestation de l’amour de Dieu (cf. Gn. 1,1ss).
Quant à la question, qu’est-ce que je fais là, le chrétien dira que tout homme est appelé à manifester la gloire de Dieu. Dans la pratique, cela se manifeste dans l’amour de Dieu et du prochain, le prochain étant toute personne à laquelle je me fais frère ou sœur (cf. Lc. 10,30-37). Ainsi, pour manifester la gloire de Dieu, Dieu a donné à l’homme le pouvoir de soumettre et exercer la domination (cf. Gn. 1, 26-27 ; Mc. 9, 23 ; 16,1718 ; Jn. 14,12), le pouvoir de l’élévation (cf. Dt. 28,1-14), le pouvoir de décréter à l’aide de la parole et dans
la prière (cf. Mc. 11,24), le pouvoir de briller, bref, tous les talents nécessaires à cette gloire (cf. Mt. 25,15 ; Rm. 12,6 ; 1Co. 12,1-11,28).
S’agissant de la question, où vas-tu, le chrétien dira que, toute personne est appelée à une vie de communion, autrement dit, à vivre éternellement dans la paix de Dieu. En effet, à la suite de Jésus Christ fils, le chrétien se croit héritier de la vie éternelle avec Dieu (cf. Jn. 12,26 ; 15,5). Et par la mort et la résurrection de Jésus Christ, toute personne est déjà introduite dans cette vie de Dieu (royaume de Dieu). Cette vie est donnée et ouverte à tous (cf. Jn. 6,47 ; 8,51 ; 11,25).
Le troisième domaine de la connaissance, c’est le monde. Il constitue l’univers visible et invisible. Pour exercer la mission de domination conférée à l’homme par Dieu dès la création (cf. Gn.1, 26-27), le chrétien est appelé à étudier pour connaître et comprendre le monde. Cette étude porte sur tout ce qui est appelé, aujourd’hui science (biologie, mathématique, physique, chimie, agronomie, astrologie, politique, métaphysique, spiritualité, etc), technique (de fabrication, de construction, de production, de transformation, de conservation, etc.), de stratégie (de gestion, management, de leadership, de planification, d’organisation, de commercialisation, etc.), de l’art, de la culture, etc. En résumé, il s’agit de toute connaissance utile et nécessaire à l’homme dans cette mission qui lui est confiée par Dieu.
VI. ORGANISATION DU PROCESSUS D’ACQUISITION DE LA CONNAISSANCE
Il s’agit d’abord, des dispositions prises par l’Eglise catholique pour permettre aux chrétiens d’acquérir la connaissance ; ensuite, les sources qui sont mises à leur disposition, c’est-à-dire où ils peuvent prendre des connaissances ; enfin, les moyens pour acquérir la connaissance.
- Processus d’acquisition de la connaissance
L’Eglise catholique a pris plusieurs dispositions pour permettre aux chrétiens d’acquérir la connaissance. Voici quelques-unes :
- La catéchèse : c’est une formation structurée et continue sur la révélation, la foi, l’Eglise et l’agir du chrétien. La première partie porte sur l’initiation à la vie chrétienne, elle est destinée aux néophytes. La deuxième partie porte sur la vie adulte chrétienne, c’est-à-dire après la première partie.
- Des rencontres de formations. Ces formations varient en fonction des thèmes, des circonstances, du contexte, de l’importance du thème, des objectifs et du moment, etc. Il s’agit des conférences, des séminaires, des colloques, des congrès, etc.
- Des recollections et retraites. Ce sont des formations spirituelles, comme ressourcement spirituelle, en vue de mieux assumer la mission et la vocation chrétienne, au milieu du monde.
- Des homélies. Ce sont les commentaires que font les prêtres lors des célébrations eucharistiques. L’objectif, c’est aider les fidèles chrétiens à comprendre l’évangile (parole de Dieu) et à l’intégrer dans leur vie de tous les jours.
- Source d’acquisition de la connaissance
L’Eglise a pris des dispositions pour permettre aux chrétiens de savoir où prendre les connaissances nécessaires à leur vie chrétienne. Ces sources sont :
- La Bible. Pour le croyant, elle contient la parole de Dieu. Elle est donc proposée comme source fondamentale de tous les temps. En effet, les textes de cette Bible ne changent pas, mais leur compréhension change en fonction des circonstances, du contexte et du temps.
- La tradition de l’Eglise. Il s’agit de l’héritage (orale et écrit) transmis depuis les apôtres, de la vie concrète de l’Eglise au fil du temps.
- Des documents. L’Eglise met à la disposition des chrétiens plusieurs documents, parmi lesquels certains sont dits officiels. Ce sont des documents qui donnent des orientations fondamentales sur certains aspects de la vie de l’Eglise universelle, par exemple, sur la catéchèse; sur la doctrine de la foi ; sur la liturgie ; sur l’identité et la mission de l’Eglise dans le monde ; sur la formation des prêtres ; sur le regard sur la vie sociale ; politique et économique ; etc. On y trouve aussi, des documents théologiques traitant certains thèmes ; des livres et revues thématiques ; des livres de témoignages, spirituels, scolaires et universitaires ; des enseignements thématiques compilés ; etc. Il y a également des publications sur internet ; des enregistrements audios ; des diffusions radiophoniques et télévisuelles.
- Moyens d’acquisition de la connaissance
Pour acquérir la connaissance dont ils ont besoin, l’Eglise propose aux chrétiens un certain nombre de stratégies :
- Des études. L’Eglise recommande aux chrétiens d’étudier des programmes structurés mis à leur disposition, chacun en fonction de son évolution, pour vivre leur mission et vocation chrétienne.
Aussi, elle leur recommande d’étudier dans les domaines (profanes) qui leur sont utiles, pour vivre une vie paisible, digne et heureuse, un aspect de leur mission et vocation chrétienne.
De la lecture. L’Eglise recommande aux chrétiens une lecture permanente et continue des documents proposés, de tout autre document, pour s’informer et se former, pour forger leur conscience du bien, pour pouvoir apprécier chaque chose à sa juste valeur et bien se conduire dans leur vie de tous les jours. Cette lecture va avec l’écoute des enregistrements, des messages radio, télévision, etc., mais sélectionnés, car si tout est utile tout n’est pas nécessaire pour tous.
- Des méditations. L’Eglise recommande aux chrétiens la méditation sur la parole de Dieu, sur certains textes, évènements, etc. pour identifier le comportement juste à adopter et pour réussir leur vie. Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras (Js. 1,8).
- Des fréquentations. L’Eglise recommande des fréquentations comme stratégies d’acquisition de la connaissance, mais des fréquentations sélectionnées. Celui qui fréquente les sages devient sage, mais celui qui se plait avec les insensés s’en trouve mal (Pr. 13,20). En parlant, discutant avec un sage et en le voyant vivre on peut acquérir son héritage de connaissance.
- Des participations. L’Eglise invite les chrétiens à participer aux conférences, aux séminaires, aux colloques, aux congrès, tout autre type de formation, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Eglise, pour s’informer et se former, pour vivre leur mission et leur vocation chrétienne. L’Eglise exhorte même les chrétiens à être les initiateurs et protagonistes de ces rencontres, en tant qu’ils sont sel et lumière, pour contribuer grandement à l’édification de la communauté humaine.
Quelques facteurs de causes du manque de connaissance chez certains chrétiens
Malgré les dispositions prises par l’Eglise catholique, les sources et les moyens mis à la disposition des chrétiens pour acquérir la connaissance, il convient de relever, ici, quelques faits et facteurs qui font que des chrétiens peuvent manquer la connaissance. Ces faits et facteurs touchent la responsabilité individuelle et collective des chrétiens.
1. Le refus de la connaissance
J’attends par refus, lorsqu’il y a disponibilité et accès. Or, ce qui précède montre que ces deux conditions sont réunies. Quant au refus, il peut être lié à
l’orgueil intellectuel. Certains, parce qu’ils ont effectué de longues études et ont obtenu de grands diplômes (Master, DEA, doctorat,
Professorat), d’autres parce qu’ils ont étudié la théologie, d’autres encore parce qu’ils savent tout simplement lire et écrire, d’autres encore parce qu’ils pensent maîtriser quelques données fondamentales de la vie de l’Eglise, etc.; pour toutes ces raisons, ces personnes pensent n’avoir plus rien à apprendre.
Le refus peut également être lié au statut dans l’Eglise. Certains, parce qu’ils occupent une responsabilité dans l’Eglise (évêque, prêtre, vicaire épiscopale, aumônier de ceci et cela, mère générale, provinciale, régionale, recteur, missionnaire, pasteur, etc.) pensent qu’ils n’ont plus à apprendre.
L’expérience de vie. Certains parce qu’ils ont atteint un certain âge, d’autres parce qu’ils ont déjà occupé certains postes dans l’Eglise, pensent qu’il n’a plus rien de nouveau à apprendre. Ils emploient fréquemment des expressions « nous avons tout essayé », « à notre temps ». Ils constituent ainsi, pour eux-mêmes et pour les autres, un blocage pour la connaissance.
Autant de facteurs qui constituent un refus de la connaissance. Mais comme dit Osée 4,6 : puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce ; puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, j’oublierai aussi tes enfants. Ce refus de la connaissance pour le chrétien se manifestera par des conséquences diverses, dans sa propre vie et indirectement, sur celle des autres (communauté chrétienne et toute la société).
2. L’ignorance
Cette ignorance comporte une responsabilité individuelle du sujet en question et collective pour ceux qui ont la charge de transmettre les connaissances.
- Responsabilité collective. Elle se manifeste par le fait que, de ceux qui en ont la charge, de ne pas sensibiliser sur l’importance et la valeur de la connaissance dans la vie de tous les jours ; ou par la proposition d’une formation superficielle ou inadéquate, ou très mal
structurée, ou parfois même inutile ; ou encore par absence totale d’une proposition de formation, etc. La réaction des chrétiens qui sont soumis à cette situation peut être exactement, comme pour ces chrétiens d’Ephèse : avez-vous reçu le Saint Esprit, quand vous avez cru ? Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y a un Saint Esprit (Ac. 19,2). Cette réalité n’est pas à nier, mais pour des chrétiens dans le contexte actuel, cela ne les excuse pas totalement de leur responsabilité.
- Responsabilité individuelle. Elle se manifeste pour certains chrétiens, par le fait d’être beaucoup occupé par leur profession ou à la recherche du pain quotidien, qu’ils ne se donnent plus le temps d’acquérir des connaissances en dehors de leurs professions. D’autres, parce que les distances à parcourir sont parfois longues, qu’ils ne prennent plus la peine de réunir les moyens pour acquérir d’autres connaissances. D’autres encore, parce qu’ils ne savent ni lire ni écrire ne saisissent plus aucune opportunité pour acquérir d’autres connaissances.
Ce sont autant de situations atténuantes, malheureusement n’épargnent pas des conséquences négatives du manque de connaissances.
3. La négligence
Elle se manifeste sous deux formes. La première se manifeste par le fait que la personne ne prête aucune attention à ce qui se passe autour d’elle et dans le monde, n’observe rien et n’analyse rien malgré la grandeur ou la beauté des évènements autour. Elle se préoccupe tout simplement de sa petite vie privée et vit seulement pour elle-même ou pour sa petite famille. Aussi, par le fait de n’avoir aucun vrai défi à relever ; cette personne se complait dans sa petite sécurité individualiste jusqu’au jour qu’elle se fera déposséder de cette soi- disant sécurité.
La deuxième forme se manifeste par une prise en compte légère des connaissances disponibles. Les conséquences peuvent être douloureuses par exemple, pour celui qui investit son argent sans prendre en compte les
stratégies nécessaires. Dans le cadre religieux, cela peut être une vie chrétienne qui ne produit aucun témoignage. L’illustration de cette dernière forme de négligence est bien décrite dans Mathieu 25,1-10. Il s’agit de l’histoire de dix jeunes filles (vierges) qui sont allées à la rencontre d’un époux, avec leurs lampes à huile. Cinq parmi elles se sont bien approvisionnées en huile et les cinq autres non. Lorsque l’époux arrivait, celles qui avaient leurs lampes toujours allumées sont entrées avec l’époux dans la salle des noces. Les cinq autres ne sont pas entrées, car elles étaient retournées pour approvisionner leurs lampes d’huile.
Des deux formes de négligence, comme l’histoire de ces dix jeunes filles, les conséquences sont inévitables.
4. Paresse intellectuelle
Cette paresse peut se manifester de plusieurs manières, entre autres :
- Remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire aujourd’hui. Par exemple, consulter un document, ou lire un livre, ou encore écouter un enregistrement audio, etc.
- Ne pas finir une lecture déjà commencée, ou une formation déjà commencée, ou encore un séminaire déjà commencé, ou encore des études déjà commencées, etc., comme dit Proverbe 19,24 : le paresseux plonge sa main dans le plat et ne la ramène pas à sa bouche.
- Ne pas se donner de la peine pour vérifier une information, en lisant ou en relisant un texte ou un document pour s’assurer de la véracité de cette information.
- Ne jamais se donner du temps pour lire, ou pour suivre une formation pour comparer, analyser certaines informations déjà reçues ; on préfère croire tout ce qu’on raconte par ci par là.
- Se donner beaucoup d’excuses : par exemple, ne pas avoir accès aux livres, ou ne pas avoir de moyens financiers pour suivre les formations, ou encore le prétexte de son programme professionnel et
pourtant on se donne du temps pour suivre assez d’émissions (feuilletons) à la télévision, ou encore accusé la distance du lieu d’une formation, etc. Il agit parfois comme ce que dit Proverbe 22,15 : le paresseux dit qu’il y a un lion dehors ! Je serai tué dans les rues.
- Ne jamais se donner aucun défi sérieux à relever, le poussant à quitter ou à élargir sa petite zone de confort.
La conséquence pour cette paresse, sera, un jour ou l’autre, si je le savais ! Or, cette réaction est accompagnée d’un sentiment de douleurs, minime soit-il.
Il y a bien d’autres facteurs pour expliquer le manque de connaissances chez les chrétiens. Mais ces facteurs n’épargnent pas des conséquences qui y sont liées.
PARTIE II : NOS DÉCOUVERTES
Après avoir cherché à comprendre la notion de la connaissance en général, la notion et la conception de la connaissance chez les bwa du Mali et dans la vision chrétienne, il s’agit, dans cette partie, d’analyser l’impact de la connaissance sur la réussite de vie.
Ainsi, cette partie comporte trois chapitres : connaissance et réussite de vie dans les religions endogènes des bwa du Mali ; connaissance et réussite de vie dans la vision chrétienne ; connaissance et réussite de vie dans la vision du coaching intégral.
A l’issue de ce parcours nous aurons des éléments pour confirmer ou infirmer notre hypothèse de recherche.
CHAPITRE 1 : CONNAISSANCE ET RÉUSSITE DE VIE CHEZ LES BWAS DU MALI
Ce chapitre aborde la question de la connaissance et réussite de vie chez les bwas du Mali. Il nous permettra de voir le lien qui peut exister entre les deux et aussi, conformément à notre cade théorique, de constater s’il y a des aspects dans la culture des bwas qui constituent un blocage par rapport à la connaissance et à la réussite de vie.
- Naître chez les bwas
Dans la mentalité des bwa, l’enfant est un bienfait divin : zo a Debwenu hanmu
: l’enfant est don de Dieu. L’enfant vient de Dieu et passe par les ancêtres et toutes les divinités auxquelles les humains visibles se sont confiés. C’est pourquoi chaque enfant bébé, dès sa naissance, est traité avec le maximum de soins ; il est accueilli avec joie et salué comme hôte très cher tout en lui souhaitant d’être des nôtres. En effet, les bwa croient que chaque enfant a une existence antérieure a son propre surgissement dans le monde des humains visibles. Il quitte une existence générale pour être connu par les humains visibles, avec lesquels il va être et vivre dans sa dimension visible. En résumé, naître, c’est de « là-bas à connu-ici ».
- Vivre chez les bwas
Vivre chez les bwa, c’est la dimension de « l’être-ici » à « l’être-avec-autres » et de « l’être-pour-nous ». Cela englobe toute la vie de l’être humain chez les bwa : de la pensée au dire et à l’acte ; de la technique à la pratique ; de la discipline aux interdits, tabous et de la morale ; et du passage à une vie avec les humains dans le monde invisible.
Le premier aspect de vivre, c’est respecter l’ordre cosmique. Comme évoqué dans la première partie, les bwa croient qu’il y a de l’ordre dans l’univers crée par Dieu (Naso-benu) avec une hiérarchie entre les différentes entités. Le respect de cet ordre, c’est-à-dire, des lois particulières inscrites dans chaque
élément et entité, assure une vie paisible. En revanche, tout manquement au respect de ces lois peut attirer la colère, qui peut se manifeste par des catastrophes pour la personne et pour toute la communauté. Par exemple, un manquement au respect des lois de la brousse peut attirer la foudre, des mauvaises pluviométries ou des dégâts des récoltes pour toute la communauté. A ce niveau, ce sont des divinités (propriétaires) de la brousse qui réagissent ; à un autre niveau ce sont les ancêtres qui réagissent jusqu’à arrivés à Dieu qui constitue la dernière instance, mais celui-ci intervient très rarement.
C’est pourquoi vivre pour les bwa signifie aussi veiller et lutter. Veiller constamment au respect de l’ordre cosmique, au respect des lois et vérités particulières inscrites dans chaque élément et entité constituent l’univers ; veiller au respect du code qui régit la vie en communauté et en société.
Quant à lutter, il s’agit de lutter pour se connaitre, en vue d’une maîtrise de soi, de ses émotions et passions, et cultiver des bonnes attitudes et habitudes qui sont conformes à la vie de la communauté. Il s’agit aussi de lutter pour sa propre survie matérielle et économique. A ce niveau chacun a sa part de responsabilité, car dit-on : o yi lo Debwenu han o ma mumwennyun a o fi li mumwennu (si tu demandes 1000 FCFA à Dieu, il faut d’abord se battre pour obtenir les 500 FCFA).
Cette lutte ne se mène pas tout seul, car les bwa conçoivent l’être humain comme un « je » et « nous », les deux étant interdépendants. Ainsi, toute lutte du « je » doit inclure le « nous » pour plus de force, de vitalité, de production, de prospérité, etc. A nyun a Do, disent-ils : c’est l’union des bouches/paroles qui donnent la nourriture de base. Ils disent aussi : ni’ere bè we de natin (une seule personne ne peut faire monter le toit d’un grenier). On retrouve également l’expression : tabun u’a-u’azaa lo a nyumbwari ma we se nacèn (les fourmis disent que c’est l’union qui peut transporter le gigot d’une vache). Il y a aussi l’expression : a zanma ma we wè hinna (c’est la masse qui peut boire de la potasse).
L’idée exprimée dans toutes ces expressions, c’est l’importance de l’unité/l’union dans la lutte pour la nourriture pendant la courte saison des pluies dans cette partie sahélienne ; pour faire face à toute épreuve qui se présente et pour combattre les ennemis intérieurs et extérieurs.
C’est pourquoi, vivre pour les bwa, c’est également conclure des alliances.
En effet, les bwa ont conscience que la vie présente toujours des problèmes : des problèmes avec l’univers invisible ; des problèmes liés à la méchanceté de certaines personnes ; des situations conflictuelles liées à la compréhension, à l’interprétation et à la perception de certaines personnes. Pour contrecarrer toutes ces situations, les bwa cherchent à vivre la solidarité avec les divinités, les ancêtres et les différents esprits qui peuplent la nature. Ils s’entourent des amis ; créent de la parenté à travers des alliances de mariage, des familles à plaisanterie, etc. Ils vivent en communion avec tous ceux qui peuvent apaiser et réconcilier l’ami, le parent, le proche, l’ennemi, les ancêtres et les esprits. Il s’agit des multiples médiateurs, qui sont entre autres, du griot (annu : porte- parole), du forgeron (vinu : artisan de paix), du devin (tirilo : révélateur), du familier (bari : apaisant), du propriétaire du Do (Do-so ), du neveu (zinminu : enfant de la sœur), du Do (esprit et force d’union de tous les bwa), des ancêtres (Nasio : parents vivants dans le monde invisible, médiateurs entre les humains visibles), de la forge (cuo : qui permet de fabriquer les instruments de travail et de combat), du Nyinmwinnu (principe salvateur de la brousse), etc. Tout cela s’avère nécessaire pour le combat pour la vie.
- Réussite de vie chez les bwas
Ces quelques lignes qui précèdent permettent de percevoir les aspects sur lesquels les bwa mettent l’accent, s’agissant d’une réussite de vie. Le premier aspect, c’est le respect de l’ordre cosmique. Celui ou celle qui a réussi sa vie a pris conscience qu’il y a un ordre dans l’univers et a su harmoniser son agir avec les lois et vérités inscrites dans chaque élément et entité qui constituent l’univers. Il a su vivre en communion avec les ancêtres, les esprits, les divinités et avec Dieu (Naso-benu : grand propriétaire). Il a su attirer leur faveur pour lui et pour toute la communauté.
Le deuxième aspect d’une vie réussie, c’est savoir lutter. Celui ou celle qui a réussi sa vie a d’abord su modifier son caractère pour conformer son être aux valeurs reconnues par le groupe social et qui a su assumer son rôle et sa mission au sein de la communauté. Ensuite, c’est celui ou celle qui a su donner le meilleur de lui-même pour sa vie matérielle et économique. Enfin, c’est celui ou celle qui a su concilier ses intérêts personnels avec ceux de la communauté, et qui a même, parfois, sacrifié les Siens pour ceux du groupe. D’ailleurs, dans la mentalité de ce peuple, il n’y a que le sorcier qui veut vivre et réussir tout seul.
Le troisième élément d’une vie réussie, c’est savoir conclure des alliances. Celui ou celle qui a réussi sa vie a pris conscience que l’être humain ne vit pas comme un atome isolé, au contraire, qui a su qu’aucune vie ne possible sans être avec les autres. Ainsi, il a su cultiver de bonnes relations avec les leurs, pour rendre l’existence paisible et joyeuse à soi et aux autres. Il a su faire preuve de solidarité et de communion avec les autres, et qui a été signe d’union et d’unité dans la communauté.
La conséquence de tout cela donne une vie paisible, heureuse, longue, des biens matériels et quelque fois assez d’enfants (tous ces éléments sont liés). Ce qui garantit « l’être-pour-nous », qui est le passage d’une vie paisible et tranquille avec les parents qui sont morts. C’est le sommet de toute vie bien vécue et réussie. En effet, celui ou celle qui a bien vécu n’a pas vécu pour soi seul, son existence devient pour les autres. Une telle personne ne peut pas se séparer des autres de façon clandestine. Voilà pourquoi sa mort réunit les autres pour se saluer, pour se réconcilier et pour se souhaiter un voyage paisible pour la personne qui se sépare. On fait en sorte que la personne puisse toujours entreprendre le chemin de réalisation de soi, même après la mort. La finalité, c’est de ne pas perde la vie qui est considérée comme le plus grand bien de chaque personne.
- Connaissances et réussite de vie
Dans la première partie de notre réflexion, il est mentionné que la finalité de la ou des connaissances chez les bwa du Mali, c’est de réussir « l’être pour-
nous », un état d’une vie paisible avec les parents qui sont morts résidents dans le monde invisible. C’est la finalité de toute vie bien vécue sur terre et de toute réalisation de soi pour les bwa.
Il n’est pas trop de rappeler que certaines des connaissances évoquées ont une dimension universelle et d’autres locale, c’est-à-dire qui proviennent de l’expérience vécue, partagée et acceptée par le peuple des bwa. Ces connaissances ont besoin d’être interprétées en fonction du contexte de vie réel des bwa. Elles concernent toute la vie : le dire, le jugement, l’art, la technique, les us et coutumes, etc.
Dans leur catégorisation, nous avons mentionné des connaissances fondamentales données dans le cadre familial et des connaissances données dans les camps d’initiation. Ces connaissances permettent à chaque bo d’entreprendre la bonne voie, c’est-à-dire le chemin de réalisation et d’accomplissement de soi dont la finalité, c’est de ne pas perdre la vie reçue de Dieu et des ancêtres. Même après la mort on fait de sorte que la personne puisse prendre le chemin de la vie. Cette vie est vécue avec les autres, c’est « l’être-avec-autrui de la personne » et avec les parents qui sont morts dans le monde invisible, c’est « l’être-pour-nous de la personne ». Cette vie est, pour les bwa, le plus grand bien de chaque personne. Elle est à protéger et à conserver comme telle, en usant des connaissances de base et celles spécifiques. Et les bwa sont prêts à sacrifier, même leur bonheur individuel ou certains domaines de leur vie pour avoir cette vie.
Les initiations étant la base fondamentale de cette entreprise, par conséquent le non-initié n’a pas été éduqué, formé, corrigé, éprouvé, etc. Il n’est pas vrai, il ne sait pas mesurer l’impact de son agir sur la vie de la communauté des humains visibles et invisibles. Il n’est pas nourri des assises qui fondent la vie en société, ni des us et coutumes qui régissent la vie de tous les jours. Il lui est difficile d’assumer son « être-avec autrui » et réussir réellement sa vie, c’est-à-dire son « être-pour-nous ».
Une telle personne représente un danger pour elle-même et un danger permanent pour la communauté.
Ainsi, dans le contexte des bwa du Mali, il est impossible de se réaliser, c’est- à-dire de réussir sa vie, sans les connaissances de base (familiales et initiatiques) et spécifiques (professionnelles). En effet, comment obéir aux lois et vérités qui gouvernent chaque élément et entité de l’univers sans au préalable les connaitre ? Comment lutter pour satisfaire la vie matérielle et économique sans connaitre les techniques adéquates à cette zone tropicale sahélienne ? Comment entreprendre cette lutte sans d’abord pris conscience que pour demander 1000 FCFA à Dieu qu’il faut d’abord chercher les 500 FCFA, autrement dit avant de demander quoi que ce soit à l’univers il faut d’abord jouer sa partition, comme affirme ce dit-on : la chance se trouve dans la dynamique des pas. Comment vivre en paix avec les autres, en harmonie avec eux sans d’abord connaitre les assises qui fondent la vie en société, les valeurs communautaires et les principes qui régissent la vie de tous les jours ?
Pour assurer chaque rôle au sein de la communauté, il faut des connaissances pour pouvoir obéir au code de conduite prescrit par le groupe social. Par exemple pour ceux qui sont chefs dans les communautés, pour assumer ce rôle, ils doivent apprendre un certains savoir-être et management qui leur permettent de gérer des situations conflictuelles de la vie quotidienne et de converger les différentes énergies pour réaliser le bien de la communauté. Ceux qui vont contracter mariage apprennent à vivre en homme-époux et père, et en femme épouse et mère. Pour les maîtres de la parole et de la musique, ils sont initiés, dès leur tendre enfance à la manie du verbe, à jouer des instruments de musique et entrainer à mémoriser et maîtriser l’histoire des peuples. Il en est de même pour les maîtres de la forge, leurs enfants sont initiés à la maîtrise de soi, aux techniques de la médiation, à l’extraction et à la manie du fer. En effet, après les connaissances de base donnée à chaque bo, tous les rôles et toutes les fonctions spécialisées nécessitent des connaissances particulières.
Ces quelques exemples montrent un lien direct entre connaissance et réussite de vie dans le contexte des bwa du Mali, et qu’il serait impossible de se réaliser pleinement, c’est-à-dire, de réussir son « l’être-pour-nous » sans
certaines connaissances. Le moyen fondamental pour avoir accès à ces connaissances essentielles, ce sont les initiations.
La question qui se dégage, c’est celle de savoir si nous pouvons parler de cette réussite de vie aujourd’hui pour tous les bwa qui sont restés fidèles aux religions endogènes. Au regard de ce qui se passe il nous est difficile de répondre, tout de suite, par l’affirmatif. D’abord, à observer de prêt, le quotidien des bwa qui sont restés fidèles à ces religions ne démontre pas une différence particulière avec les autres ; ensuite, leur vie de tous les jours ne représente pas toujours un modèle pour les autres ; enfin, ce serait prendre l’adhésion à ces religions comme gage de réussite de vie, ce qui serait faux à l’état actuel des choses. Cependant, le lien entre connaissances et réussite de vie demeure, comme décrit. Ce rapport est, peut-être, à interpréter et à vivre dans le contexte actuel de vie des bwa, mais à partir de quelle méthodologie ou quels éléments ? Ce sera l’objet de la dernière partie de notre réflexion.
CHAPITRE 2 : CONNAISSANCE ET RÉUSSITE DE VIE DANS LA VISION CHRÉTIENNE
Ce chapitre aborde la question de la connaissance et réussite de vie dans la vision chrétienne, catholique surtout. Conformément à notre cadre théorique, il s’agira de se demander si tous les chrétiens ont atteint la réussite dans leur vie, eu égard de ce qu’on peut observer dans leur vie et dans leur être ? Pour le cas particulier des bwa chrétiens du Mali, qu’est-ce que la tradition chrétienne leur a transmis sur la réussite de vie ? Quelle valeur a-t- elle accordé à la connaissance en lien avec la réussite de vie ? Et quelle connaissance s’agit-il ?
Il me convient de définir d’abord la notion de chrétien et après présenter le statut du chrétien, c’est-à-dire son identité.
I. NOTION DE CHRÉTIEN
Le contenu et les concours du nom « chrétien », c’est-à-dire, son origine et l’identité de Jésus vue par les chrétiens, sont largement détaillées dans la thèse : Chrétien, richesse et réussite de vie, de Athanase K. Kadja, une thèse reçue par l’université virtuelle du coaching et du développement intégral, en décembre 2021. Dans le cadre de cette réflexion, je reprends l’étymologie, telle mentionnée dans cette thèse, et quelques aspects de la signification du nom « chrétien ».
Etymologiquement, en français, le mot chrétien est directement issu du latin christianus, qui vient lui-même du grec christianos. Un mot à son tour dérivé de christos, Christ. Du point de vue politique ou religieux, ce terme Christos renvoie à l’onction que reçoit un personnage important comme symbole de l’autorité qui lui est conférée. Dans ce sens, le mot Christos est la traduction grecque de l’hébreu MaShiaH qui a donné le mot « messie » et signifie « celui
qui est oint » ou « qui a reçu une onction ». Ce nom est aussi devenu une « confession de foi » ; la confession de foi de ceux qui reconnaissent en Jésus de Nazareth le Messie envoyé par Dieu. Ils associent alors le mot Christ au nom de Jésus : Ièsous christos. Jésus-Christ, ou Jésus le Christ.
Dans le Nouveau Testament, le mot chrétien est absent dans les évangiles, dans les lettres de Saint Paul et dans la plupart des autres lettres, Jésus, semble-t-il, n’a pas eu l’intention de fonder une nouvelle religion. Il est seulement présent 3 fois : 2 fois dans le livre des Actes des Apôtres (11,19-26 et 26,28) (qui date de 80/85 après Jésus Christ) et 1 fois dans la première lettre de Pierre (4,16) (qui date entre 70 et 90 après Jésus Christ).
En considérant leurs différents contextes d’utilisation, le mot chrétien fait référence à la personne de Jésus Christ et non pas à une question de doctrines, ni d’institution ou d’église particulière. Il est plutôt question d’une cohérence de vie en référence à cette personne de Jésus Christ. Ce faisant, le christianisme se définit par son centre, le Christ et non pas par ses frontières, qui définiraient du « dedans ou un dehors » de façon dogmatique et institutionnelle. Ainsi, le mot « chrétien » qui, à l’origine, est un nom donné par la société romaine païenne aux disciples du Christ, est un nom pour celui qui s’engage à une cohérence de vie avec l’enseignement de Jésus Christ.
En effet, pour le chrétien Jésus Christ est le fils de Dieu, il est Dieu. C’est en lui que Dieu s’est totalement révélé. Par son enseignement, il a révélé qui il est, et a révélé la volonté de Dieu aux hommes. Par sa mort et sa résurrection, il a réconcilié tous les hommes avec Dieu et a inauguré le royaume de Dieu sur terre. Ainsi, il est le sauveur de tout homme de tout temps. De sa nature, il est à la fois homme et Dieu. Le chrétien croit qu’il est toujours vivant et assiste toute personne qui s’engage à conformer sa vie à son enseignement.
Le chrétien croit que Jésus a rassemblé ses disciples et a fondé ce qu’il appelle église dont le signe d’appartenance est le baptême donné au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. C’est par son enseignement que Jésus a parlé de Dieu comme Père, qu’il a appris qu’il est Fils de Dieu et l’Esprit Saint comme souffle de Dieu, pleinement manifesté lors de la Pentecôte. Ainsi, le chrétien,
pour vivre sa foi il la vit en église, c’est-à dire, ensemble avec les autres. Ceux qui portent aujourd’hui le nom chrétien, c’est-à-dire, ceux qui sont baptisés se retrouvent dans les traditions catholiques (Eglise catholique), orthodoxes (Eglise orthodoxe), protestantes (Eglise protestante). Ce qui rassemble ces Eglises (communautés des croyants) et qui les tient en communion spirituelle et humaine, c’est leur communion personnelle et communautaire avec Jésus Christ.
Les baptisés des traditions catholiques, pour vivre leur foi, s’appuient sur ce qu’ils appellent la révélation, l’Eglise catholique et la tradition. Par révélation, le chrétien entend, la manifestation progressive de Dieu dans l’histoire des hommes. En effet, selon les baptisés de la tradition catholique, Dieu dans son plan de salut du genre humain, s’est révélé à un peuple, celui d’Israël, avec qui il conclut une alliance sur le mont Sinaï (ancienne alliance). Dieu s’est pleinement révélé en Jésus Christ. Lui, dans son enseignement a révélé et a fait connaitre la volonté de Dieu aux hommes : Dieu dans son amour infini appelle tous les hommes à vivre dans le bonheur sans fin. Au cœur de son enseignement, se trouve : l’amour de Dieu, de soi et du prochain. Jésus Christ par sa mort et sa résurrection, a détruit le pouvoir du mal et a introduit tous les hommes dans l’amitié de Dieu, conclut ainsi, la nouvelle alliance de Dieu avec tous les hommes. Les récits qui sont conservés et reconnus par la tradition de l’Eglise catholique de cette manifestation progressivement de Dieu se trouvent dans la Bible.
S’agissant de l’Eglise catholique, elle est l’institution qui rassemble tous les baptisés qui sont en communion avec le pape et les évêques. Cette Eglise revendique sa légitimité d’abord, par le fait le Christ ait fondé son Eglise sur la foi des apôtres : tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église (Mt. 16,18). Ainsi, le pape et les évêques continuent la mission que le Christ a confiée à ses apôtres. Par leur ordination, ils sont investis du pouvoir de gouverner, d’enseigner et de célébrer les sacrements. Dans cette mission, ils collaborent avec les prêtres et les diacres. Ainsi, cette Eglise catholique se veut dépositaire des vérités révélées et leur interprète légitime (autorisée). Elle veille sur le maintien et l’unité de la foi de ses fidèles.
Pour ce qui concerne la tradition, en reprenant les paroles du document Dei Verbum du pape Paul VI, elle « comprend tout ce qui permet de conduire saintement la vie du peuple de Dieu et à en augmenter la foi ». Il s’agit de l’ensemble des enseignements, des dogmes et pratiques que l’Eglise a adoptés dans son histoire. En effet, l’Eglise cherche toujours à comprendre et à interpréter les vérités de la révélation pour permettre à ses fidèles de vivre leur foi en adéquation avec le contexte de leur vie.
Comme déjà mentionné au début de cette réflexion, en parlant de frères et sœurs baptisés, il s’agit, en premier lieu, de ceux de l’Eglise catholique et tous les autres, car le Christ reste la référence principale.
Il s’agit de l’identité de celui qui a reçu le baptême, dans l’Eglise catholique.
- Comme évoqué, par le baptême le chrétien est configuré au Christ, il devient ainsi, comme un autre Christ.
- Aussi, par le baptême le chrétien devient fils à la suite de Jésus Christ.
- Également par le baptême, le chrétien devient prêtre, prophète et roi, à la suite de Jésus Christ.
- Également, par le baptême, à la suite de Jésus Christ, le chrétien devient ambassadeur du Christ et ambassadeur du royaume de Dieu.
Vivre en chrétien signifie, ici, vivre sa nouvelle identité à la suite de Jésus Christ, par le baptême. Je vais présenter, brièvement, quelques implications liées à cette identité.
Partant de notre expérience humaine, la naissance d’un enfant lui permet de quitter un milieu de vie à un autre ; d’un état de vie à un autre ; lui permet de quitter sa vie utérine totalement dépendant de sa mère, à celle de société où le contexte lui exige une autre manière d’être, d’abord pour sa survie en tant qu’être humain, ensuite, pour son épanouissement et enfin, une autre manière d’être pour sa pleine réalisation. De même par la nouvelle naissance conférée par le baptême, le chrétien est appelé à une autre manière d’être.
En effet, le premier homme créé par Dieu (Adam et Eve), par sa désobéissance, a perdu son amitié avec son créateur, à cause du péché, mais
Dieu ne l’a pas abandonné au pouvoir de la mort. Dieu a entrepris de le sauver, c’est-à-dire de restaurer l’amitié qu’il avait perdu. Ainsi, lorsque les temps furent accomplis, selon son plan de salut, Dieu a envoyé son Fils unique Jésus Christ, qui par sa mort et sa résurrection a sauvé le genre humain. Dieu a donc rétabli le lien d’amitié entre Lui et le genre humain, permettant désormais au genre humain de vivre la vie de Dieu.
Ainsi, par le baptême, le chrétien est né à cette vie de Dieu. Il est purifié du péché lié au genre humain (péché original) et tous les autres péchés. D’où la signification de l’eau utilisée lors de ce baptême. Plonger dans cette eau, le chrétien est purifié, libéré et renaît à la vie de Dieu. Avec la mort de Jésus Christ, le chrétien meurt au péché, il tue en lui le vieil homme. Et avec la résurrection de Jésus Christ, le chrétien naît à la vie nouvelle de Jésus Christ, il devient une nouvelle créature. Cela lui exige une autre manière d’être.
Désormais, il doit vivre conformément à sa nouvelle identité, et il en a les capacités, car il a désormais la vie de Dieu en lui (baptisé au nom du Père-Fils- Esprit Saint). De façon pratique, cela doit changer sa perception et sa vision du monde, et par la suite ses attitudes et habitudes, car, ce n’est plus lui seul qui vit, mais Dieu en lui.
Par le baptême, le chrétien participe à la triple fonction de Jésus prêtre, prophète et roi. Pour le chrétien, la manière de vivre cette triple fonction, est largement décrite dans certains documents, entre autres, le catéchisme de l’église catholique ; le Concile Vatican II – Lumen gentium ; l’exhortation apostolique Christifidèles Laici de Jean Paul II, 1988.
Pour vivre son office de prêtre, le chrétien participe aux prières de l’Eglise (liturgie) et aux sacrements (signes et symboles de salut) de l’Eglise. Il offre sa vie personnelle, de couple, de famille, de profession, sa vie sociale, politique, économique, etc., à Dieu, afin qu’Il les sanctifie. Son souci, c’est de faire de sorte que tous ces aspects et espaces soient source de joie, de bonheur, de prospérité et de pleine réalisation, conformément à la volonté de Dieu. Ceux- ci deviennent, ainsi, des espaces exceptionnels et nobles. Dans sa vie
quotidienne, tous ses actes sont offerts à Dieu ainsi que toute son existence, pour renfoncer sa communion avec Dieu et pour la gloire de Dieu.
De façon pratique, le travail doit être, par exemple, pour le chrétien, en plus de l’aspect financier qui peut être lié, un espace de sanctification personnelle et collective. Le travail fait partie de son être et participe à sa réalisation, car le créateur lui a confié sa créature qu’il doit conserver par l’œuvre de ses mains. Le but premier et unique du travail ne doit pas donc être pour lui, l’aspect financier bien que nécessaire. En travaillant, le chrétien se préoccupe de la sanctification de tous les domaines de la vie des hommes, afin qu’ils soient conformes à la volonté de Dieu et par conséquent, participent à la pleine réalisation de tous les hommes.
S’agissant de son statut prophétique, le chrétien écoute la parole de Dieu et l’annonce en paroles et en actes. Il prête attention à la parole de Dieu, cherche à la connaitre, à la comprendre, à l’interpréter en fonction de son contexte de vie pour identifier, à tout moment, les appels de Dieu et s’engage à la mettre en pratique. Il doit veiller sur sa propre vie et sur celles des autres. Il doit être un lecteur des signes des temps pour pouvoir prévenir les autres. Il doit tenir toujours sa lape allumée, afin de discerner ce qui est à faire et à temps. Il doit s’engager pour changer les choses dans son milieu de vie. Il ne doit pas rester passif, ni neutre, il doit agir. Il doit dénoncer tout ce qui fait souffrir (mal) les personnes, qui les empêche de vivre dans le bonheur et proposer des solutions. Dans sa vie individuelle, les autres doivent lire une conformité entre ses paroles et ses actes ; ils doivent percevoir l’effort qu’il fait pour mettre en pratique la parole de Dieu, pour pouvoir les porter plus facilement à faire comme lui.
Pour ce qui concerne son statut de roi, le chrétien exerce sa charge de royauté, d’abord en menant le combat spirituel pour détruire le règne du mal (péché) en lui-même. Cela constitue un travail énorme à faire sur lui-même, afin qu’il soit totalement libre vis-à-vis de ses penchants mauvais, de ses mauvaises habitudes, de ses mauvaises passions, de ses croyances limitantes, de ses peurs, de ses inquiétudes et craintes, bref, de tout ce qui peut l’empêcher d’être lui-même et d’agir sans pression intérieure. Ensuite,
faire don de lui-même pour servir Jésus Christ présent dans chaque frère et sœur. Jésus dit : je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt. 25,40). Cela se réalise par l’attention au frère et à la sœur et par l’aide concret à apporter à leurs vrais besoins.
Enfin, vivre son statut de roi, c’est œuvrer pour la justice de Dieu dans le monde. Tout cela passe, dans la pratique, par la manière dont le chrétien gouverne sa famille, les personnes qui lui sont confiées, le regard qu’il porte à ceux qui sont dans le besoin, l’attention qu’il a vis-à-vis de ceux qui sont marginalisés, les laissés pour compte. Le chrétien doit œuvrer constamment pour un monde juste, pas à la manière des hommes, plutôt celle de Dieu qui veut le bonheur de tous. C’est pourquoi cette royauté, pour le chrétien, se réalise dans le service et trouve son plein accomplissement dans l’amour de Dieu. Fils de Dieu
Par le baptême, le chrétien devient, à la suite de Jésus Christ, fils de Dieu. Partant de notre expérience, il y a un principe fondamental pour un fils qui vient de naître, celui de la croissance. Lorsqu’un bébé naît il doit grandir, il ne peut pas rester éternellement bébé, au risque de mourir.
Ainsi, en tant que fils, le chrétien doit grandir dans sa dimension de fils de Dieu.
Dans notre société, le fils d’un pauvre paysan au fin fond d’un village n’a pas la même attention/considération que le fils d’un ministre ou du président d’une république, par exemple. En fonction du rang social, de la fonction occupée par le père, de la notoriété du père, l’enfant en reçoit des considérations sociales avant toute autre action. Si le fils d’un président d’un pays peut avoir une si grande considération sociale, quelles considérations pouvons-nous accorder au fils de celui qui est à l’origine, non pas seulement d’un seul président, mais de tous les présidents du monde, bien plus, celui qui détient tout pouvoir sur l’univers visible et invisible. Un tel fils a une considération qu’il serait difficile de qualifier, tant qu’elle est grande.
Le fait, pour le chrétien, d’être fils de Dieu, lui donne une dignité d’être avant toute action. Mais comme disent les bwa du Mali, si on te donne un nom et tu veux en bénéficier de ces grâces, il faudra se comporter en conséquence. Le chrétien n’est donc pas petit, et le fils d’un grand doit honorer la grandeur de son père, le chrétien doit refléter la grandeur de Dieu. Voilà pourquoi Dieu en tant que bon père a pris toutes les dispositions nécessaires, afin que ses fils puissent le glorifier par leur être et leur agir.
Droits du chrétien
Les dispositions prises par Dieu pour que ses fils puissent le glorifier, se trouvent, en partie, dans les droits accordés à ses fils. La mise en pratique de ces droits varie en fonction du contexte, du temps et des circonstances qui se présentent aux fils de Dieu. Par exemple, un enfant qui évolue aux Etats Unis n’a pas forcément à faire au même contexte de vie, comme celui du Mali, avec ses conditions climatiques, socioculturelles, économiques et politiques.
Le chrétien, en tant que fils de Dieu, a donc des droits et voici quelques-uns :
a. Domination
Dans Genèse 1,26, il est écrit ceci : « faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bétails, sur toute la terre, sur tous les reptiles qui rampent sur la terre ». D’abord, l’homme est la seule créature qui est à l’image et à la ressemblance du créateur. Ce qui fait sa particularité et sa supériorité par rapport aux autres créatures. La conséquence, c’est l’ordre et l’autorité de domination qu’il a reçus. Dire que quelqu’un a reçu l’ordre, c’est dire qu’il a reçu la permission de. Et dire que quelqu’un a reçu l’autorité, c’est dire qu’il a le pouvoir de.
Le chrétien est donc celui qui a reçu la permission et le pouvoir de dominer et de régner. Or, celui qui domine ou qui règne n’est pas n’importe qui. Il ne passe pas inaperçu, les gens sentent et reconnaissent sa présence, lui prêtent attention, lui cèdent le passage, lui donnent respect et considération. Il ne peut pas connaitre la souffrance, il ne peut pas être sujet d’humiliation par
quoi ce soit, il ne peut pas connaître le manque, car il détient l’autorité. Et celui qui a l’autorité décide, on ne décide pas à sa place ni pour lui. Il décide ce qu’il veut, ce qui lui plait, bref, il n’est pas passif, il est plutôt actif. Le chrétien ne doit pas être passif, il ne doit pas attendre, il doit agir, il doit décider ce qui est bien pour lui, pour ses proches et pour le monde.
Avec la désobéissance d’Adam et Eve, l’Homme avait perdu ce pouvoir de domination, mais il a été rétabli par la mort et la résurrection de Jésus Christ. Accepter Jésus, pour le chrétien, lui redonne ce pouvoir, car en Jésus il devient une nouvelle créature, il peut désormais dominer et régner.
Ce pouvoir s’étend jusqu’à toute puissance sur le mal. « Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions et sur toute la puissance de l’ennemi et rien ne pourra vous nuire » (Lc. 10,19). Cela signifie que même si le mal est présent, qu’il soit visible ou invisible, même si des ennemis se déclarent directement ou dans le silence, rien de tout cela ne peut avoir un quelconque pouvoir sur le chrétien, car il a reçu l’ordre et l’autorité de dominer et de régner. Ce qui se présente comme obstacle à sa domination devient une opportunité pour manifester sa domination. Dominer est un droit pour le chrétien, c’est-à-dire, normal pour lui. Il doit avoir une vie de domination.
b. Demander
Dans Mathieu 7,7 il est écrit : « demandez et l’on vous donnera ». Le chrétien a le droit de demander ce qu’il veut, ce qui lui fait du bien, ce qui est bon pour lui, pour sa famille et pour ses proches. Et Dieu répondra, car Dieu est fidèle à sa parole, il ne renie pas lui-même, il exauce les désirs et souhaits de l’homme (cf. Ps.20,5). La question peut se situer seulement, sur ce qui est vraiment bon ou bien pour le chrétien et pour ses proches, ou à savoir ce qu’il veut réellement, comme Jésus l’a souvent demandé aux personnes qui sollicitaient son aide : « que voulez-vous que je fasse pour vous ? », pour le cas de l’aveugle (Mc.10,51). Le chrétien, à cause de sa nouvelle identité, a droit à toutes les bonnes choses : la paix, la joie, l’amour, le succès, la santé, la richesse, l’abondance, la longévité, etc. La Bible contient plus de 7 000 promesses, que le chrétien peut revendiquer à tout moment. C’est un
privilège pour lui, il s’agit de savoir ce qu’il veut réellement et savoir le manifester.
Devoirs
En tant que fils, le chrétien est sujet de devoirs. L’application de ces devoirs peut varier d’un contexte à un autre, dans le temps et en fonction des circonstances. A part certaines personnes qui prétendent seulement à des droits sans devoirs, sinon les deux vont toujours ensemble. Imaginons une société où les personnes ont seulement des droits, comment serait la vie en société (vivre ensemble). Voici quelques-uns de ces devoirs du chrétien :
a. Être décideur
Le devoir de décider est directement lié au droit de domination du chrétien. Pour exercer sa domination, le chrétien a un devoir de décider. En effet, lorsque Dieu a fini de créer, il a confié sa création à l’homme. Dieu a fait confiance à l’homme et lui donné l’ordre de décider conformément à sa volonté, en usant de la parole comme Dieu l’a fait en créant l’univers visible et invisible. Le chrétien doit donc décider, il ne doit pas laisser les autres décider à sa place, car ceux-ci risquent de décider en fonction de leurs propres intérêts égoïstes. Il ne doit pas atteindre, il doit décider la paix, la joie, le bonheur, la prospérité pour lui-même et pour les autres. Il doit décider conformément à sa nouvelle identité – né de nouveau-, en fonction de sa nouvelle nationalité – catégorie des gagnants, des dominants, des privilégiés, des bénis, des élus. Par exemple, dans le domaine économique, il doit décider d’être riche, d’avoir beaucoup d’argent, afin de glorifier le nom de Dieu.
Et pour bien décider, le chrétien a besoin d’avoir des informations en fonction de l’importance de la décision à prendre. D’où une nécessité de la recherche permanente d’informations (connaissances), pour le chrétien, pour décider plus facilement.
b. Aimer de Dieu
En tant que fils, le chrétien doit aimer Dieu. Il s’agit d’une réponse du chrétien à l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ pour lui. En effet, Dieu est le premier qui a aimé l’homme et l’homme est appelé à reconnaitre cet amour, à l’accepter et à y répondre. Il s’agit d’abord, pour le chrétien, de reconnaitre, qui est Dieu et quelle est sa volonté pour l’homme et pour le monde. Reconnaitre que Dieu est le créateur, cela comporte assez d’implications pour le chrétien :
- qu’il y a un ordre dans l’univers, que l’univers est gouverné par des lois et des principes qu’il faut reconnaitre, accepter et respecter.
- que l’univers est ordonné à une finalité, c’est-à-dire qu’il y a une raison d’être de tout ce qui existe, laquelle raison mérite d’être recherchée et acceptée par le chrétien.
- que Dieu est le Maître absolu, celui qui détient tout pouvoir auquel le chrétien doit obéir.
- que l’homme n’est pas sa propre origine. Par conséquent, il n’est pas le maître absolu de sa propre vie et ne peut pas faire tout ce qu’il veut avec sa vie.
- que l’homme n’est pas la norme éthique de son agir, c’est-à-dire qu’il n’est pas la mesure du bien et du mal, dans son rapport avec lui-même, avec les autres et avec le monde. Il doit au contraire découvrir le vrai bien ordonné par son créateur et le mettre en pratique.
Aimer Dieu donc, pour le chrétien, c’est reconnaitre que Dieu est le Maître absolu, celui qui détient tout pouvoir, Maître des temps et des circonstances, Maître de toutes les richesses du monde, Auteur de toute bonté, de toute beauté, de tout bien, dispensateur de toute grâce, etc.
Ensuite, aimer Dieu pour le chrétien, c’est d’entrer en communion avec cette réalité de Dieu, en usant de toutes ses potentialités, capacités et forces. La Bible dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme et toute ta pensée (Mt. 22,37). Le cœur étant considéré dans la Bible comme le
centre des connaissances, des émotions, des décisions, etc., l’âme le souffle et l’essence de l’homme, et la pensée le siège de la réflexion, de la raison, il s’agit donc de l’homme entièrement dans tout ce qu’il est. Le chrétien doit intégrer la réalité de Dieu dans tout son être, à tel point que ce n’est plus lui seul qui vit, mais Dieu en lui, comme dit l’apôtre Saint Paul à propos du Christ
: ce n’est plus moi qui vis mais le Christ en moi (Ga. 2,20).
Enfin, aimer Dieu pour le chrétien, c’est manifester dans son propre être et dans son agir de tous les jours, ce qu’est Dieu. En un mot, c’est conformer toute sa vie à la nature de Dieu en lui et obéir à sa volonté.
c. Aimer le prochain
L’amour du prochain est un devoir pour le chrétien. Il découle directement de l’amour de Dieu et est le réel lieu de sa manifestation. En effet, si tout être humain est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn. 1,26), la conséquence de l’amour de Dieu (invisible), c’est d’aimer la personne concrète qui porte son image. L’amour de Dieu et l’amour du prochain ne sont pas séparés pour le chrétien. L’amour du prochain est le deuxième commandement qui rend pratique l’amour de Dieu. Ainsi, le chrétien ne peut pas prétendre aimer Dieu et haïr son prochain. Saint Jean utilise des expressions qui sont dures à cet effet : celui pense aimer Dieu qu’il ne voit pas et haïr son prochain est un menteur, Dieu n’est pas en lui (1Jn. 4,20). L’amour du prochain devient une mesure de l’amour de Dieu. Ainsi, le prochain devient un don, une grâce qui permet de vivre l’amour de Dieu. C’est aussi la mesure d’être vraiment reconnus disciples du Christ, comme il est écrit dans Jean 13,35 : c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaitront que vous êtes mes disciples.
La question qui peut se poser, est celle de savoir, qui est mon prochain, comme cela a été demandé à Jésus. Le prochain pour le chrétien, c’est tout être humain, sans aucune distinction de couleur de peau, de frontières géographiques, de religion, d’ethnie, etc. En référence à Lc. 10,30-37, il ne s’agit pas d’attendre que l’autre nous sollicite, mais plutôt se faire frère ou sœur de l’autre, c’est-à-dire répondre à toute personne qui est dans le besoin,
en fonction de ses possibilités et capacités. Il s’agit, non seulement de ne pas faire du mal à l’autre (agir bien envers lui), mais aussi promouvoir tout ce qui concourt à son réel bien. C’est pourquoi les commandements, de ne pas faire à autrui ce qu’on n’aime pas qu’on nous fasse, est considéré comme un début de l’amour du prochain, par conséquent insuffisant. La référence de l’amour envers le prochain, c’est l’amour de Dieu. Or, Dieu aime sans condition et aime tout le monde.
C’est pourquoi lorsqu’un chrétien rencontre un musulman par exemple, il rencontre un frère ou une sœur auquel/ à laquelle il se fait frère ou sœur ; le critère premier n’étant pas la religion, ni la couleur de peaux, mais le fait d’être un être humain. Ainsi, il ne devrait pas y avoir des querelles de religions pour le chrétien, plutôt des opportunités d’enrichissement pour un meilleur vivre ensemble. Et là où sont des chrétiens, on devrait être en paix, se sentir en sécurité, être dans la joie, car les rapports sont vécus par et dans l’amour, dont la référence est celui de Dieu.
d. Être ambassadeur du royaume de Dieu
L’ambassadeur d’un pays le représente valablement. Il doit obéir à la volonté politique et travailler pour les intérêts de son pays d’origine. De même, le chrétien par son baptême devient membre du royaume de Dieu, inauguré par la mort et la résurrection de Jésus Christ. En effet, Dieu, dans son amour infini, appelle tous les hommes à une vie de paix, de joie, de plénitude, d’amour et de bonheur sans fin. L’avènement de Jésus Christ marque le début de cette vie. Et par sa résurrection, cette vie a déjà commencé et sera totale lorsque l’homme sera face en face avec Dieu, c’est-à-dire après la mort.
Le chrétien est, non seulement, fils du royaume de Dieu mais aussi son représentant, c’est-à-dire son signe et son instrument. Être signe pour lui, signifie être la manifestation concrète. Les gens doivent pouvoir percevoir l’image de cette vie dans l’être même du chrétien : la paix, la joie, le bonheur, bref, tout ce qui est beau et bon. Sa vie de tous les jours doit être un témoignage pour les autres et pour l’humanité. Il doit être un canal de bénédictions pour d’autres personnes.
Être instrument de ce royaume, signifie que le chrétien doit œuvrer pour l’élargissement et la croissance de ce royaume. Vu l’importance de ce royaume, il doit mettre tout en œuvre, c’est-à-dire, utiliser tous les moyens possibles et opportunités pour porter les hommes à découvrir, à accepter et à vivre la réalité de ce royaume de Dieu. Toutes ses actions doivent être inspirées de cette logique. Elles doivent être lumière pour les autres et donner le goût d’emprunter le chemin de cette manière d’être, comme il est écrit dans Mathieu 5,14 : vous êtes la lumière du monde.
Tout comme chaque pays met son ambassadeur dans les dispositions lui permettant d’assurer le service qui est lui assigné, Dieu donne au chrétien les capacités pour être signe et instrument de son royaume. La condition, c’est d’être fidèle à lui et observer ses commandements (cf. Js. 1,8 ; Jn. 15).
e. Être parfait
La perfection est un devoir pour le chrétien. Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt.5,48). Créer à l’image et à la ressemblance de Dieu, le chrétien doit refléter la grandeur et la perfection de Dieu dans son être et dans tout ce qu’il fait. Ainsi, le chrétien doit penser grand, rêver grand, aspirer à la grandeur, aux grandes choses, parler grand et vivre grand. Ce n’est pas en vivant petit qu’il va témoigner de la grandeur de Dieu et lui rendre gloire. Il doit influencer le monde et non se laisser influencer par le monde. Il doit impacter son environnement, sa société. Les gens autour de lui doivent voir en lui, un modèle à imiter et à suivre. Vous êtes la lumière du monde (Mt. 5,14)). Sa vie doit être un éclairage pour les autres, car né de nouveau il doit briller et manifester la gloire de Dieu. La gloire de Dieu c’est l’homme vivant, dit Saint d’Irénée de Lyon. L’homme vivant, c’est l’homme débout, plein de vitalité.
Le chrétien appartient désormais à l’équipe des gagnants, des privilégiés, des élus et des personnes particulières. En somme, sa vie doit impacter positivement sa génération. Il doit vivre dans l’excellence. Il ne doit pas occuper les dernières places. Dans le domaine économique par exemple, il doit être un bâtisseur d’empire pour sa génération et celles futures.
Dans le domaine religieux, il doit viser la sainteté : soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu je suis saint (Lv. 19,2).
Dans tout ce que le chrétien entreprend, il doit viser la perfection. La médiocrité ne fait pas partie de son partage. Du plus petit au plus grand de ses actions, les gens doivent pouvoir percevoir la perfection de Dieu. Par exemple, lorsqu’un chrétien s’habille les autres doivent voir une certaine harmonie et beauté tout comme s’il prend la parole pour s’exprimer. Lorsqu’il travaille les autres doivent pouvoir lire un désir et l’effort à la perfection. Cela signifie que la paresse et le parasitisme sont des contre témoignages pour le chrétien. Par conséquent, la pauvreté en tant que manque matériels, constitue aussi un contre-témoignage pour le chrétien. Le chrétien doit être riche et profiter de cette richesse pour être signe du royaume de Dieu et utiliser cette richesse pour travailler à l’accroissement du royaume de Dieu.
f. Être ambassadeur de Jésus-Christ
Par le baptême, le chrétien est fils à la suite de Jésus Christ fils. En tant que fils, il est cohéritier de Jésus Christ. Ainsi, il hérite non seulement des privilèges de Jésus Christ, mais aussi de sa mission. Il devient son ambassadeur, son représentant dans le monde : vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’au bout de la terre (Ac.1,8). En tant que disciple, le chrétien assure la mission du Christ. Il devient son envoyé partout et dans toutes les nations du monde, comme il est écrit dans Mathieu 20,21.22, comme le père m’a envoyé moi aussi je vous envoie. Allez par tout le monde, et prêchez l’évangile à toute la création (Mc. 16,15). Le chrétien a donc reçu la mission d’annoncer l’évangile de Jésus Christ.
Pour réussir une mission importante, le plus souvent on n’envoie pas n’importe qui, les personnes sont choisies en fonction de la réalité de la mission. S’agissant de la mission de porter la bonne nouvelle de Jésus Christ, la meilleure manière de porter ce message, c’est d’abord être soi-même une bonne nouvelle pour tout nécessiteux. Ainsi, tout comme Jésus Christ, la vie- même du chrétien doit être une bonne nouvelle. Ce qui exige une manière d’être et agir. Sa vie doit refléter une certaine particularité, une sagesse qui impressionne et interroge les autres, car la vie de Jésus avait impressionné les gens de son époque.
Dans son agir, tout comme Jésus Christ, le chrétien doit prendre position. La neutralité ne fait pas partie de ses actions. Dans chaque domaine de la vie il doit définir clairement sa position, la défendre et la poursuivre. Il n’est pas un observateur, ni un équilibriste, ni un opportuniste. Il doit prendre parti du bien réel et de la vérité, et les assumer dans l’amour, au prix du sacrifice s’il le faut, car il ne doit pas être complice à tout ce qui porte au malheur des hommes.
Dans sa manière d’agir, tout comme Jésus Christ, le chrétien doit être un manageur. C’est-à-dire, il doit avoir constamment en tête sa raison d’être, avoir une vision, définir ses objectifs et bâtir un plan d’action, à évaluer périodiquement. Cela signifie que le chrétien n’agit pas au hasard, ni n’importe comment, car il a une mission à réaliser. Toutes ses actions doivent entrer dans un plan et suivre un processus. Il doit savoir chercher et saisir les opportunités, user de toutes ses potentialités et capacités, compter avec les relations possibles, faire appel à toutes les connaissances utiles et nécessaires, au point à dire un jour, tout est accompli, comme Jésus Christ sur la croix, au moment de passer du monde visible à celui invisible.
Tout comme Jésus Christ, le chrétien doit être un leader, celui qui sait entrainer les autres, qui sait les motiver, qui sait les organiser, les orienter et converger les différentes énergies vers la réalisation d’un but bien précis. C’est ce travail que Jésus a fait avec les disciples qu’il avait choisis. A un moment donné il a dit à ses disciples, je ne vous appelle plus serviteurs, … plutôt amis (Jn. 15,15) et il les a envoyé continuer sa mission : allez donc…..(Mt. 28,19). Le chrétien doit avoir le souci de la continuité dans tout ce qu’il entreprend. D’où cet esprit de visionnaire qu’il doit cultiver et d’initiative pour faire face au contexte de vie.
g.Vivre sans crainte
Jésus Christ, par sa mort sur la croix, a payé le prix pour sauver le genre humain. Sauver ici, signifie, que l’homme soit libéré de tout ce qui pouvait l’empêcher de vivre une vie d’enfant de Dieu. Ainsi, Jésus Christ a payé extrêmement très cher, afin que le chrétien ait une vie exceptionnelle, une vie de qualité, de paix, de joie, de bonheur, d’honneur, de gloire, etc. Il fait désormais partie de l’équipe des gagnants, des dominants, des élus, des privilégiés, etc. Voilà pourquoi Jésus recommande, sans cesse, de ne pas avoir peur : soyez sans crainte (cf. Mt. 28,10 ; Jn. 16, 33). La crainte ici, crée des émotions d’angoisse, d’anxiété, de peur. Elle peut paralyser toute initiative et toute action. Jésus promet-il à ses disciples de les assister dans leur mission jusqu’à la fin du monde (cf. Mt. 28,20). Il s’agit d’une manière de les rassurer pour les permettre d’assurer la mission qu’il leur a confiée.
Le chrétien, pour vivre en fils de Dieu et pouvoir assurer sa mission, doit se libérer des inquiétudes et maintenir son calme face aux évènements de sa vie. Il peut avoir un sentiment de peur, mais cette peur ne le trouble pas au point de le détourner de ses objectifs de vie, car il a foi que Dieu est fidèles et il est toujours avec lui. Il a foi qu’il est sous la protection permanente de Dieu, le plus fort, le puissant. Il peut même faire le malin tellement qu’il est précieux aux yeux de Dieu : et mèmes les cheveux de votre tête sont tous comptés (Lc. 12,7). Sous l’ombre de cette protection, le chrétien est totalement confiant et peut défier tout ce qui veut lui faire du mal.
h. Pardonner
Le pardon est un élément essentiel de la nouvelle naissance pour le chrétien. Né de nouveau, le chrétien devient fils de Dieu. Ainsi, le modèle de miséricorde a imité ici, c’est Dieu Père (cf. Lc. 6,14ss). C’est une condition pour être appelé vrai enfant de Dieu (cf. Mt. 5,43ss). Le chrétien est invité à adopter certaines attitudes de Dieu dans son rapport avec son frère ou sa sœur, entre autres, la bonté et la patience de Dieu. Dieu est tellement bon qu’il pardonne en toute circonstance, il ne prend pas plaisir à la mort du méchant, il fait tomber la pluie en même temps que pour les bons que les méchants ; il ne calcul pas (cf. Mt. 5,45). Jésus dira-t-il à Pierre, soixante-dix-sept fois, sept fois, lorsque celui-ci lui avait demandé s’il fallait pardonner jusqu’à sept fois à son frère qui lui aurait fait du tort (cf. Mt. 18,21-22). Le chiffre sept, ici, exprime la totalité, le toujours. Il s’agit, pour Jésus Christ, de contrecarrer tout esprit
de vengeance, de rancœur. Il ne s’agit même plus de pardonner de façon répéter, mais entrer dans une autre vision du frère et de la sœur. L’objectif ici, c’est le bien, le bonheur de toute personne, c’est ce qui doit être la finalité de l’agir du chrétien. C’est pourquoi, en plus de ne pas calculer, il doit imiter la patience de Dieu. Dieu est patient envers ses enfants, il donne du temps à chacun, respecte le rythme de chacun et accueille avec joie chacun de ses fils qui se retourne vers lui (cf. Lc. 15,11-32).
Pour le chrétien, il y a un lien entre le pardon envers le frère ou la sœur et le pardon demandé à Dieu. Déjà, dans l’Ancient Testament le livre de Ben Sirac le Sage et le livre de la Sagesse méditent sur ce lien. Jésus, dans son enseignement, précise que Dieu ne peut pardonner à celui qui refuse de pardonner à son frère ou à sa sœur. La parabole du débiteur impitoyable (cf. Mt. 18,23-35) décrit cette vérité. Et dans la prière qu’il a enseigné à ses disciples, communément appelé la prière du Notre Père, par les chrétiens, il mentionne expressément : pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé. Cette prière est fréquemment récitée par les chrétiens, une manière de les aider à ne pas oublier ce lien entre pardon à accorder et pardon à demander à Dieu. Le premier est la mesure du second. Se sachant pas toujours parfait en tout et pour tout devant Dieu, qui voit même dans les pensées, le chrétien a toujours un pardon à demander à Dieu.
Le pardon est d’abord un bien que le chrétien se fait à lui-même, car en pardonnant il se libère d’un poids et d’un mal qui peut perturber son plein épanouissement. Aujourd’hui il est démontré que le refus de pardonner peut entrainer un dysfonctionnement au niveau de l’organisme, car dans certains cas, les battements cardiaques sont perturbés. Par rapport au frère ou à la sœur, le pardon permet à celui-ci de se libérer, de ne pas nourrir ses pensées de mauvaises choses, donc de donner vie aux relations pour le bonheur de tous et de toute la société.
i. Donner sens à sa vie
Pour le chrétien, le hasard n’existe pas, tout doit avoir un sens et être une opportunité. Ainsi, le fait d’exister et être maintenu en vie doit avoir un sens. En effet, pour le chrétien Jésus Christ l’a sauvé pour une mission particulière. C’est à lui de découvrir cette mission, de découvrir le projet de Dieu sur sa vie, de découvrir ce que Dieu veut qu’il fasse pour lui-même, pour les autres, pour sa nation et pour l’humanité. En plus d’être instrument et signe du royaume de Dieu sur la terre, comme déjà mentionné, le chrétien doit trouver sa raison d’être et porter à l’accomplissement sa mission particulière. Comme Dieu, il doit, au soir de sa vie sur terre, avoir laissé des traces, et comme Jésus Christ sur la croix, il doit pouvoir dire : tout est accompli, c’est-à-dire, ce qu’il avait à faire est fait. C’est ce qui doit orienter l’agir de chaque chrétien. Cette mission confiée au chrétien est en fonction du contexte, des circonstances et du temps.
Comme certains personnages dans la Bible, cette mission peut même porter le chrétien à quitter son milieu de vie, comme Abraham qui a accepté d’aller dans une destination inconnue. Le chrétien peut être amené à élargir sa zone de confort ou même quitter sa zone de confort, pour un plus grand bien, car, au nom de ce bien, il peut consentir au sacrifice, voir même au martyr.
Le chrétien ne doit pas vivre au hasard, ni tourner en rond ou encore vivre le jour au jour, comme quelqu’un qui suit tout simplement le cours des évènements. Ce serait rater sa mission particulière que Dieu lui a confié dans cette dimension visible de sa vie.
j. Prier sans cesse
La prière étant un dialogue avec Dieu, est un devoir pour le chrétien. En dialoguant permanemment avec Dieu, le chrétien découvre qui il est, découvre la volonté de Dieu pour le genre humain, aura les forces et les capacités nécessaires pour vivre en enfant de Dieu, plein de vitalité et de bonheur. Voilà pourquoi Jésus recommande à ses disciples de prier sans cesse (cf. 1Th. 5,17), lui-même observait toujours un temps de prière avant toute grande action (cf. Lc.6,12).
Pour le chrétien, c’est par la prière qu’il manifeste toute sa gratitude à Dieu, offre à Dieu ses intentions profondes et reçoit la force pour conformer sa vie à la volonté de Dieu. C’est aussi par la prière qu’il s’arme pour déjouer les pièges du mal. En priant le chrétien ne force pas la main de Dieu à ses seuls intérêts égoïstes, il obéit à l’amour de Dieu, car il a foi que Dieu connait mieux ce qui est mieux pour lui et intervient au moment opportun. C’est l’esprit qui se dégage dans la prière de Jésus, juste avant son arrestation : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne (Lc. 22,429).
Dans le cadre du coaching intégral, dans ce devoir de prier sans cesse, on peut y voir aussi, programmer sans cesse, une manière de garder toujours à l’esprit ce qu’il veut. À la suite de cette recommandation de prier sans cesse, Jésus ajoute, de le faire avec foi, c’est-à-dire, croire que ce qui est demandé se réalisera ou est même déjà réalisé, car Dieu est tellement bon et fidèle, Il ne refuse pas à ses enfants ce qui leur permet de vivre dans le bonheur : si méchants que vous l’êtes, vous savez donné de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent (Mt. 7,11). On pourrait se dire pourquoi toutes les prières du chrétien ne sont pas exaucées. En plus de l’obéissance du chrétien à la volonté de Dieu dans la prière, il y a cette question de foi, qui a à que voir avec le mental (l’inconscient). J’aurai l’occasion de toucher cet aspect dans la suite de cette réflexion.
h. Soyez généreux
Le fait de partager un peu de son savoir, de ses connaissances, de ses avoirs, etc., doit faire partie de l’être même du chrétien dans son imitation de Dieu. Dieu est généreux envers tous ses enfants, le chrétien, ayant Dieu comme modèle, doit être généreux. Il doit donner pour attendre de recevoir en retour, car il peut même rappeler Dieu de se souvenir de ses actes de générosités posés. Et comme Dieu est fidèle, il peut espérer recevoir de Dieu.
Tout comme le paysan sème d’abord avant de récolter, le chrétien doit semer, en donnant un peu de lui-même, en renonçant à une partie de ses avoirs pour
ensuite récolter abondamment. C’est aussi une manière, pour lui, de préparer une demeure au ciel, de faire un trésor auprès de Dieu. C’est également une manière de continuer à recevoir davantage de Dieu. Si Dieu le donne et il refuse de lui donner sa part, pourquoi doit-il continuer à lui donner. Jésus dit: à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Lc. 20,25). Le chrétien ne doit pas garder la part de Dieu pour lui-même. Plus il donne la part de Dieu, plus Dieu lui donnera davantage pour non seulement glorifier son nom, mais aussi pour pouvoir faire bénéficier d’autres personnes, car Dieu veut que tous ses enfants puissent bénéficier des bénédictions qu’il accorde à un de ses enfants. En tant que fils de Dieu, les biens de Dieu appartiennent à tous et sont destinés à tous ; ils doivent être à la disposition de tous pour le bonheur voulu par Dieu pour tous.
Dans l’église catholique, les chrétiens sont invités à faire la dîme (le dixième de leurs avoirs) et des offrandes, pour répondre aux besoins de la mission et pour venir en aide aux frères et sœurs nécessiteux, et pour répondre à certains aléas qui surviennent dans la vie d’autres personnes.
Partager est une conséquence de l’amour envers le frère et la sœur auquel le chrétien se fait prochain. L’amour du prochain se manifeste concrètement par l’aide à porter au frère et à la sœur qui se trouve dans le besoin. Dans l’Eglise catholique il existe des organisations caritatives, dans le monde il existe assez d’organisation humanitaire ; le chrétien doit être le premier à participer, car partout où il s’agit de la promotion et du bien de l’être humain, il doit être là. En plus de participer, le chrétien doit les créer et les entretenir, car il sait qu’ensemble il est possible de trouver solution aux nombreux problèmes et défis de l’humanité.
Le partage ne concerne pas seulement le matériel, il s’agit de tout ce qui peut aider à la promotion et au bonheur de tout le genre humain. Il s’agit du sourire à offrir à l’autre, la présence auprès de l’autre, le temps à donner à l’autre, des connaissances à mettre à la disposition des autres, le leadership, le fait d’appartenir à un mouvement en vue du bien de l’ensemble, de s’engager pour une cause noble, etc.
Ce sont là quelques implications qui sont liées à la vie de la nouvelle identité du chrétien. Leur mise en pratique devra déterminer la réussite de vie pour le chrétien.
II. RÉUSSIR SA VIE EN TANT QUE CHRÉTIEN
Je vais d’abord identifier quelques modèles de succès et de réussite de vie dans la Bible pour mieux déterminer les aspects sur lesquels le chrétien peut fonder sa réussite de vie.
A. Réussite dans l’Ancien Testament
le peuple Israël. La Bible affirme que Dieu, créateur de tous les hommes, a choisi un peuple, celui d’Israël (cf. Dt. 7,6). Dieu a fait ce peuple son bien propre (Ex. 19,5), son héritage (Dt. 9,26), son troupeau (Ps. 80,2), son fils (Ex. 4,22). Dieu a établi ce peuple pour être témoins du Dieu Unique auprès des autres nations (Is. 44,8), et qu’à travers ce peuple tous les autres aient part aux bénédictions de Dieu (Gn. 12,3) et rendent gloire à Dieu (Is. 45,14ss). Les éléments de la réussite de ce peuple sont, entre autres :
- Être constitué peuple (Dt. 7,7), avec son histoire, sa culture, ses croyances (le Dieu unique), ses juges, ses rois, ses prêtres, etc. Ainsi, il fallait qu’il soit libéré de l’esclavage en Egypte (Ex. 13,17-22).
- La victoire de ce peuple sur les autres peuples (cf. Ex.17,8-19) durant sa marche vers Canaan, la terre promise.
- L’entrée de Canaan (cf. Js. 8), la terre promise, où ruissellent le lait et le miel. Il s’agit d’une terre fertile, facile à vivre, heureuse.
Tous les évènements qui entourent la libération du peuple d’Israël, leur séjour durant les 40 ans au désert, la possession de la terre promise, constituent la grandeur et la puissance du Dieu Unique. C’est là, la réussite collective du peuple d’Israël.
B. Réussite comme succès dans une mission
Il s’agit de la réalisation d’une mission de la part de Dieu. Ces modèles sont nombreux et diversifiés dans la Bible :
- Moïse : il avait reçu la mission de faire sortir le peuple Israël d’Egypte (cf. Ex. 3,7,9-12). La réussite de cette mission constitue pour lui une réussite de vie.
- Josué et Caleb : après la mort de Moïse, Josué devrait conduire le peuple Israël pour entrer dans la terre promisse (cf. Nb. 11,25 ; 27,18- 19ss ; 34,9ss).
- Les juges d’Israël. Ils avaient mission de guider le peuple Israël, en le mettant sur le droit chemin et en le protégeant contre l’ennemi (cf. Jg. 3-16)
- Les rois d’Israël. Ils devaient diriger le peuple Israël, l’orienter et le protéger contre l’ennemi (cf. 1 et 2 R).
- Les prophètes. Ils étaient des porte-paroles de Dieu au milieu du peuple Israël. Ils avaient mission d’avertir le peuple de son infidélité à l’alliance, dénoncer les injustices et annoncer certaines sanctions de Dieu (cf. Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Osée, Amos, etc.)
- Les prêtres d’Israël. Ils se chargeaient de présenter les sacrifices du peuple à Dieu, pour l’expiation de leurs péchés et pour eux-mêmes (cf. livre des Lévitiques).
La réalisation de ces différentes fonctions, constitue pour ces personnes, leur succès et leur réussite et de vie.
C. La réussite comme prospérité matérielle
Comme modèle de prospérité financière dans la Bible, je mentionne juste deux personnages : Abraham et Job. La Bible dit qu’Abraham était très riche en troupeaux, en argent et en or (cf. Gn. 13,2). Même si les biens ne sont pas évolués en nombres et quantifiés en chiffre, en utilisant le superlatif très, cela signifie que ces biens étaient remarquables, c’est-à dire dépassant la moyenne. La Bible dit que, ces biens ont été à l’origine de la séparation d’Abraham avec Lot, qui lui-aussi, possédait beaucoup de brebis (cf. Gn.13, 5).
Quant à Job, la Bible dit qu’il possédait 7 000 brebis, 3 000 chameaux, 5 paires de bœufs (soit 1 000 bœufs), 500 ânesses, beaucoup de serviteurs (Jb.1, 3). En essayant d’estimer ces biens, on peut trouver les chiffres suivants :
| N° | Désignation | Prix unitaire | Total |
| 01 | 7 000 brebis | 45 000 | 315 000 000 |
| 02 | 3 000 chameaux | 400 000 | 1 200 000 000 |
| 03 | 1 000 bœufs | 350 000 | 350 000 000 |
| 04 | 500 ânesses | 60 000 | 30 000 000 |
| Total | 1 895 000 000 | ||
Si le calcul est juste cela donne : un milliard huit-cent-quatre-vingtquinze million franc cfa : 1 895 000 000 FCFA, soit € 2 888 908,87. Je pense qu’en tenant compte de leur époque cette richesse n’est pas minime.
D. Réussite comme fécondité
La Bible dit qu’Abraham a eu 8 fils (Gn. 21, 1-7 ; 16,15-16 ; 25,1-2). Sa réussite se mesure, non pas d’abord par le nombre de ses fils, plutôt par le fait que lui et sa femme avaient perdu toute espérance, à cause de leur âge, qui était avancé. Malgré cela Dieu a réalisé sa promesse en leur donnant, Isaac, le fils de la promesse, Ismaël et six autres.
Quant à Jacob, la Bible dit qu’il avait 12 fils (1Chr. 2,2). Job eut 7 fils et 3 filles (Jb. 42,2)
E. Réussite comme longévité
Il y a beaucoup de récits de longévité dans la Bible :
- Abraham : 175 ans (cf. Gn. 25,7)
- Isaac : 180 ans (cf. Gn. 35,28)
- Jacob : 147 ans (cf. Gn. 49,33)
- Job : 140 ans (Jb. 42,17)
La Bible dit que tous ces personnages ont eu une vieillesse heureuse, sont rassasiés de jours paisibles et sont allés rejoindre leurs siens dans le séjour des morts. Ce sont là des signes d’une vie réussie.
F. RÉUSSITE DE VIE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT
Jésus Christ est le personnage central dans le Nouveau Testament. La Bible dit qu’il a enseigné, fait des miracles, entre autres : guérison d’une femme atteinte d’une perte de sang (Mc. 5, 25-34) ; guérison d’un aveugle de naissance (Jn. 9,1-11) ; 5 000 hommes nourris dans le désert (Mt. 14,15-21) ; tempête calmer sur la mer de Galilée (Lc. 8,22-26). Il est allé finir sur une croix (Mt.27,50), comme un malfaiteur, environ trente-trois ans de vie. Un tel homme peut-il être un modèle de réussite, ou du moins, comment Jésus Christ aborde la question de la réussite de vie.
Jésus parle de royaume de Dieu (cherchez d’abord le royaume de Dieu et la justice de Dieu et le tout le reste vous sera donné : Mt.6,33), de bonheur éternel (heureux êtes-vous…Mt.5, 3-12) ; de salut (car le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu : Lc.19,10) ; de porter beaucoup de fruits pour la gloire de Dieu (Jn. 15,8). Il se présente lui-même comme le chemin, la vérité et la vie (Jn. 14,6). Jésus, en parlant de réussite, ne parle pas, d’abord de réussir/succès dans la vie, plutôt, réussir sa vie. Il ne s’agit pas d’abord de succès aux yeux du monde, plutôt gagner sa vie, c’est-à-dire, l’essentiel de l’être humain : à quoi sert-il à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son âme (Mc. 8,36). Et pour gagner sa vie, Jésus lui-même se présente comme le chemin, la vérité et la vie.
Jésus établit tous les hommes frères et sœurs : il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a esclave ni libre, il n’y a homme ni femme, car tous vous êtes un en Jésus (Ga. 3,28). La réussite n’est plus seulement individuelle, plutôt collective. Désormais, il s’agit de réussir avec le frère et la sœur.
Jésus révèle l’homme à lui-même : vous êtes des dieux, vous êtes des fils du Très Haut (Ps.82,6). Être fils du Très Haut, signifie hériter tous ce que celui-ci
possède : la prospérité, la joie, le bonheur, la longévité, etc. La réussite de vie implique toutes ces réalités dans la vie de l’homme. Aussi, en tant fils du Très Haut, le model à imiter, c’est la perfection de Dieu : soyez parfait comme votre Père céleste est parfait (Mt. 5,48). Ainsi, la réussite de vie signifie aussi perfection dans tout ce que l’homme entreprend.
Aussi, Jésus révèle que tout homme est créé pour une mission particulière, lui-même ayant le model : l’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres, il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugle le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur (Lc.4,18-19). Jésus a réalisé cette mission au prix de sa vie, afin que l’homme soit vraiment libre et vive une vie de bonheur, de plénitude et gloire. Ainsi, Jésus pouvait dire sur la croix : tout est accompli, avant de rendre l’âme (Jn. 19,30). La réussite de vie consiste ici, à réaliser sa mission particulière, celle de sa raison d’être, qui constitue le sens de toute son existence. C’est ici, qu’on peut classer la vie de Marie, mère de Jésus et les apôtres que Jésus avait choisis et envoyés en mission.
Également, Jésus révèle que Dieu est amour, que tout homme est appelé à une vie de communion avec Dieu, c’est-à-dire une vie de joie et de bonheur sans fin. Ainsi, par sa mort et sa résurrection, il a délivré l’homme de tout ce qui pouvait l’empêcher de vivre cette vie de bonheur. La réussite de vie consiste ici, à vivre dans ce que nous appelons, parfois, le royaume de Dieu (cf. Jn.18, 36). Il n’est plus seulement une question d’observance des commandements de Dieu, plutôt vivre pour amasser un trésor dans le ciel (cf. Mt. 6,20). Cela nécessite de porter beaucoup de fruits (cf. Jn.15, 16) qui sont : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la maîtrise de soi (Ga. 5,22-23).
Ces quelques exemples montrent que dans le Nouveau Testament la réussite de vie a une dimension individuelle et collective ; une dimension terrestre, temporelle et céleste, continuelle.
Réussir sa vie constitue, fondamentalement pour le chrétien, vivre pleinement sa vie terrestre et vivre dans la joie et le dans le bonheur éternel auprès de Dieu. Il s’agit pour le chrétien de vivre son statut/identité liée à sa nouvelle créature :
- Né de nouveau, il n’est plus soumis aux pressions du vieil homme. Cela signifie que le chrétien a une vie de liberté.
- En tant que prêtre, tous les domaines de sa vie sont sanctifiés et ils deviennent sources de joie et de bonheur.
- En tant que prophète, il est visionnaire et modèle pour les autres.
- En tant que roi, il est juste et œuvre pour la justice et est au service des autres.
- En tant que fils de Dieu, sa vie reflète la grandeur, la puissance et la gloire de Dieu
- De ses droits en tant fils, il a une vie de domination, droit de demander et d’obtenir ce qu’il veut pour lui-même et pour les autres.
- De ses devoirs en tant que fils, il a le devoir de décider ce qui lui fait du bien ; d’aimer Dieu et son prochain, ce qui est source de joie et de bonheur pour lui. Il a le devoir d’être signe et instrument du royaume de Dieu, d’être parfait dont Dieu est le model, ce qui exige un engagement et une détermination. Il a le devoir d’être ambassadeur de Jésus Christ, ce qui lui exige d’avoir une vie exceptionnelle. Il a le devoir de vivre sans crainte, ce qui lui permet de mener une vie tranquille, paisible et facilite sa réussite dans ce qu’il entreprend. Il a le devoir de pardonner, ce qui lui permet de se libérer et aide au bon fonctionnement de son organisme ; une source de bien-être physique pour lui. Il a le devoir de donner sens à sa vie, cela lui exige de découvrir la mission de Dieu sur sa vie, de ne pas vivre pour lui seul, plutôt pour les autres. Il a le devoir de prier sans cesse, cela lui permet de conformer sa vie à la volonté de Dieu et d’avoir de l’énergie pour réussir dans ce qu’il entreprend. Il a le devoir d’être généreux, cela lui permet de partager avec les autres et de ne pas vivre une vie égoïste.
En synthèse, réussir sa vie en tant que chrétien, c’est vivre dans la joie, dans la paix, dans l’assurance, dans la liberté, d’autonomie, dans la domination ; vivre une vie de confiance, de certitude, de calme, de gloire, de succès, de prospérité, de santé, d’élévation, de plénitude, bref, une vie exceptionnelle. C’est aussi découvrir sa mission particulière venant de
Dieu et de la réaliser au point à dire tout comme Jésus : tout est accompli.
Enfin, la réussite de vie en tant chrétien, c’est vivre dans la joie et dans le bonheur sans fin auprès de Dieu (paradis).
III. FACTEURS DE CAUSES DE LA NON-RÉUSSITE DE VIE DES CHRÉTIENS D’AUJOURD’HUI
La question qui se dégage, à la suite des aspects de réussite de vie mentionnés pour le chrétien, est celle de savoir si tous ceux qui se réclament de Jésus Christ laissent percevoir ces aspects de réussite dans leur vie, en commençant par les catholiques ? Est-ce qu’on peut affirmer que les familles chrétiennes témoignent plus de joie, d’harmonie que les autres non chrétiennes ? Est-ce qu’on peut dire que les communautés ou villages ou quartiers ou même pays où il y a une majorité chrétienne, témoignent de plus de paix et de solidarité que les autres à minorité chrétienne ? Est-ce qu’on peut dire les chrétiens qui s’engagent dans les différents domaines de leur vie, témoignent plus de succès et de prospérité que les autres non chrétiens
? Est-ce qu’on affirmer que les bwa qui sont devenus chrétiens, témoignent plus de qualité de vie par rapport aux autres bwa non chrétiens ?
A l’état actuel des choses, rien ne me permet de répondre par l’affirmatif. J’entends, parfois, certaines personnes disent qu’un chrétien ne devrait pas agir de telle manière. Traduit-il l’attente de ces personnes vis-à-vis des chrétiens ? Ou s’agit-il d’une comparaison par rapport à d’autres, d’un observateur externe ? Considérant les aspects qui sont liés à sa nouvelle identité, le chrétien peut-il vivre comme les autres ? En observant de près, autour de moi, j’ai l’impression que les bwa qui sont devenus chrétiens vivent les mêmes situations que les autres. Les facteurs de causes sont multiples et variés. Je vais juste mentionner quelques-uns.
- Ignorance de qui ils sont
Qui tu es ou qui tu veux devenir fait toute la différence. Beaucoup de chrétiens ignorent complètement qui ils sont. Ils ignorent les aspects qui sont liés à leur nouvelle identité, de né de nouveau pour briller, pour manifester la grandeur, la puissance, la bonté, la beauté de Dieu. Ils ignorent le projet de Dieu sur leur vie. Ils ignorent que Jésus Christ a payé très cher sur la croix, afin qu’ils aient une vie de qualité, exceptionnelle, digne, de prince et de princesse. Ils ignorent qu’ils doivent impacter leur environnement, leur société, qu’ils doivent être lumière pour les autres, qu’ils doivent transformer le monde. Beaucoup ignorent pourquoi ils sont devenus chrétiens.
Pour assez de chrétiens, le fait d’être chrétien n’a rien à voir avec leur vie de tous les jours, ils ne voient que le paradis, et oublient qu’ils doivent réussir leur vie terrestre, qui est d’ailleurs la conséquence de ce paradis dont ils rêvent tant. Ils ignorent qu’ils ont d’abord une mission particulière à réaliser dans leur vie terrestre. Et ils ignorent que Dieu, dans son amour infini, a mis tout dans leur disposition pour réussir.
Les conséquences de cette ignorance sont multiples et variées dans la vie des chrétiens d’aujourd’hui : mener une vie de médiocrité, de frustration, d’angoisse, de tribulations, de pauvreté. Beaucoup de chrétiens sont nés de nouveau, il y a plus de 30 ans, voir 40 ans, mais ils sont encore enfant par rapport à tout ce qui est lié à leur nouvelle identité. Ils demeurent toujours enfants, vont parfois d’église en église ; ils remplissent les assemblées de prière ; courent d’après des bénédictions, mais rien ne change dans leur vie, car personne ne veut confier des choses précieuses à un enfant.
Nés de nouveau, beaucoup trainent toujours leur vieil homme derrière eux, c’est-à-dire leur passé avec ses conditionnements, ses croyances limitantes, leurs connaissances inutiles. Et pourtant Jésus Christ leur a demandé de laisser ce vieil homme au pied de la croix, à Golgotha.
- Le ritualisme
Dans chaque religion, il y a des rites, pour célébrer les différents passages indiquant certains moments importants dans la vie du croyant. C’est aussi une manière d’affermir la foi du croyant et d’aider le croyant à vivre les aspects fondamentaux liés à sa religion. Seulement certains frères et sœurs chrétiens limitent leur pratique religieuse à ces seuls rites. Pour le cas de l’Eglise catholique par exemple, il n’est pas rare d’entendre des frères et sœurs dirent, qu’ils ont reçu tous les sacrements qu’il faut, qu’ils vont à l’église chaque dimanche, qu’ils donnent leurs offrandes, qu’ils ne volent pas, ne mentent pas, etc. et pourtant leur vie ne reflète pas les aspects liés à leur nouvelle identité en Christ. Leur pratique religieuse se limite à la célébration des rites, sans aucune transformation individuelle et une vie d’impact réelle sur leur environnement. Au lieu de prendre leur rôle dans le corps du Christ qui est leur communauté ou église, ils se contentent d’être des figurants et vivent leur pratique religieuse pour soi seul. A quoi bon d’être sauvé si c’est pour vivre pour soi seul ou pour sa petite famille.
- Le dogmatisme
Dans l’Eglise catholique, ils existent des dogmes. Ce sont des vérités que l’Eglise, dans son histoire, a défini comme vérités de foi à accepter et à vivre par les fidèles chrétiens. Ainsi, le dogme a une fonction d’orientation, de guide et de protection. Ce qui permet, quelque part d’aller de l’avant et de ne pas toujours revenir sur les mêmes choses.
Seulement certains frères et sœurs chrétiens limitent leurs pratiques religieuses à ces dogmes, sans comprendre le contexte de leur définition et ce qui doit être réellement leur signification dans la démarche du croyant. Ainsi, ils sont restés borner à leur mauvaise compréhension et sont prêts à rejeter toute autre affirmation ne rentrant pas dans leur schéma de compréhension. Ce qui est parfois source de conflits religieux. Sinon, comment comprendre que des frères et sœurs chrétiens se font la guerre par le fait d’appartenir à une telle église évangélique ou de témoins Jéhovah, etc.
- Le spiritualisme
Pour certains frères et sœurs chrétiens, la pratique religieuse est vécue de façon abstraite, c’est-à-dire, sans un lien avec la vie concrète. Le tout se limite au langage sans conformité avec leur agir quotidien. Ainsi, ces chrétiens récitent « je crois en Dieu, en Jésus Christ, en Eglise, en la fraternité universelle, etc. », sans comprendre ni accepter toutes leurs implications dans leur vie quotidienne. Souvent, j’ai l’impression que certains frères et sœurs croient en tout sauf en eux-mêmes ; que lorsqu’ils parlent de frères et sœurs, qu’il s’agit d’une réalité à vivre qu’après la mort.
Comment comprendre que des frères et sœurs de l’Eglise catholique célèbrent l’Eucharistie tous les jours et vivent des situations de misère ? Comment comprendre que des frères et sœurs chantent à tout moment que le Christ les a sauvé et continuent à vivre des situations d’esclavage et d’oppression de tout genre ? Comment comprendre que des personnes que les chrétiens qualifient de fils des ténèbres, se réunissent pour voir comment contrôler le monde, le dominer et orienter l’avenir des peuples entiers, pendant qu’eux chrétiens restent en observateur, se lamentent et procrastinent ?
IV. CONNAISSANCES ET RÉUSSITE DE VIE POUR LE CHRÉTIEN
Après avoir présenté quelques éléments pour une réussite de vie pour le chrétien, il s’agit, maintenant, d’identifier leur lien avec la connaissance.
Connaissances et réussite de vie dans la Bible
Y a -t-il un lien entre connaissances et réussite de vie dans la Bible ?
Le premier passage biblique plus connu, c’est celui de Osée 4,6 : mon peuple périt faute de connaissance. Dans d’autres versions bibliques, il est écrit : mon peuple est détruit par manque de connaissance. Que ça soit par faute ou par manque, le facteur déterminant pour la destruction ou la souffrance du peuple de Dieu, c’est la connaissance, car le texte ne mentionne pas, un
manque de prières ni de jeûne ni d’aumône, ni de la présence de Dieu ni sa puissance. Un lien est établi entre connaissance et destruction du peuple. Ce qui montre l’importance de la connaissance pour le peuple de Dieu pour prendre conscience de qui il est, de comprendre les lois de son Dieu, de connaitre et d’identifier les stratégies, pour se conduire et pour prospérer.
Une autre expression traduisant l’importance de la connaissance dans la Bible, c’est l’expression sagesse. L’expression est utilisée 167 fois dans l’Ancien Testament et 54 fois dans le Nouveau Testament. La sagesse provient de Dieu (Pr.2,6) et l’homme qui la possède est estimé heureux (Pr. 3,7), car elle lui permet de se conduire avec prudence, habileté, de discerner le bien et le mal dans toute situation, et donc de réussir dans la vie. Elle est plus précieuse que l’or (Pr. 16,16). Ici, la sagesse est considérée comme source de vie (Pr. 16,22), gage de réussite pour celui qui la possède. Parmi les rois d’Israël, Salomon est dit roi sage et son succès à gouverner le peuple a été à cause de la sagesse qu’il possédait. La sagesse de Job lui a permis de bien vivre les épreuves de sa vie et par finir d’avoir de la prospérité, d’avoir une vieillesse paisible et de mourir rassasier de jours.
Un autre passage biblique soulignant l’importance de la connaissance, c’est celui de Jean 8, 32 : vous connaitrez la vérité et la vérité vous affranchira. A la place de affranchira, on trouve parfois libre, ce qui devient : vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libre. La vérité ici s’oppose à l’apparence des choses, à l’erreur, au mensonge et au faux. Quant à la liberté, elle se situe à différents niveaux : liberté par rapport au péché ; liberté l’égard de Dieu ; liberté à l’égard de la loi ; liberté civile ou politique. Le lien entre vérité et liberté, c’est le fait de connaitre. Ce qui souligne l’importance de la connaissance pour celui qui veut être libre, affranchi. L’échec de ceux qui se croyaient sages et savants a été de ne pas s’ouvrir à la vérité qu’a apporté Jésus. Ils sont restés bornés sur leurs seules connaissances et par conséquent, ils se sont eux-mêmes fermés aux vérités qui pouvaient les affranchir. En revanche, ceux qu’eux considéraient comme petits se sont ouverts à ces vérités et se sont affranchis.
Connaissance et réussite de vie pour le chrétien
Comment le chrétien peut réaliser les aspects qui sont liés à sa nouvelle identité sans d’abord les connaitre et les comprendre ? Comment être qui il est, sans connaitre et prendre conscience de qui il est ? En Osée 4,6 il est écrit
: mon peuple périt par manque de connaissance. Au-delà de ce que le peuple Israël a vécu dans son histoire propre, je vois toutes les situations et évènements que le chrétien d’aujourd’hui vit et qui ne sont pas conformes à sa nouvelle identité. Ce sont toutes des situations qui ne laissent pas voir la puissance de Dieu, la grandeur de Dieu, la bonté, la beauté et la gloire de Dieu. D’où la nécessité pour le chrétien d’acquérir la connaissance, non seulement pour ne pas périr dans les différents domaines de sa vie, mais aussi pour être des canaux de bénédictions divines pour les autres et pour manifester la gloire de Dieu au monde, afin d’attirer tous les hommes vers Dieu.
L’acquisition des connaissances présentent assez d’avantages pour le chrétien, entre autres :
- La désillusion : la connaissance permet au chrétien de savoir que Dieu est fidèle à sa parole, qu’il a mis à la disposition de l’homme des lois et des principes qu’il faut respecter pour obtenir ce qu’il veut de bien pour lui-même et pour les autres.
- La maladie : la connaissance permet au chrétien de savoir que Dieu en lui ne peut pas tomber malade et que sa propre parole peut le rendre malade. C’est toute la force de la parole exprimée dans les premières pages de la genèse dans la Bible. Et aussi, pour ne pas tomber malade il faut obéir à certains principes qui sont disponibles.
- La souffrance physique : la connaissance permet au chrétien de ne pas normaliser la souffrance dans sa vie, que Dieu en tant qu’amour ne peut pas prendre plaisir de le faire souffrir. Ce qui lui permet de prendre ses responsabilités, de prendre sa destinée entre ses mains.
- Victime d’escroquerie : l’escroquerie devient une manière, pour certaines personnes, de gagner leur vie. Même au niveau religieux, on retrouve des formes d’escroqueries. Par exemple, maintenir les
fidèles dans l’ignorance pour mieux servir ses propres intérêts. La connaissance permet au chrétien de bien calculer, d’analyser avant de se lancer dans certaines entreprises et après dire que c’est la volonté de Dieu. Proverbes 14,15 dit : l’homme simple croit tout ce qu’on dit, mais l’homme prudent est attentif à ses pas.
- La crainte/peur : la connaissance permet au chrétien de ne pas paralyser ses actions par la crainte, et donc de libérer son génie créateur qui se cache en lui-même. Jésus di : n’ayez pas peur, je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. La connaissance lui permet de ne pas vivre en permanence avec des soucis et d’être rassuré, confiant, de ne pas paniquer, car Jésus dit : mêmes les cheveux de vos têtes sont comptés.
- Une perte de temps : la connaissance permet au chrétien de ne pas réinventer la roue, comme on aime le dire ; c’est-à-dire d’utiliser les connaissances qui sont disponibles, de ne pas reprendre les mêmes erreurs du passé et donc de gagner du temps.
- Une perte d’argent : la connaissance permet au chrétien d’avoir des informations nécessaires sur l’entreprenariat avant d’investir son argent et entrainer d’autres personnes avec. Ce qui lui fait minimiser les risques de perte d’argent.
- La dépendance : la connaissance de certaines techniques permet aux chrétiens de ne pas vivre une certaine dépendance vis-à-vis d’autres nations par exemple.
- La pauvreté : la connaissance permet au chrétien de mieux comprendre la déclinaison de certains passages bibliques et de ne pas attribuer sa situation de pauvreté à la volonté de Dieu. A ce niveau, je conseille la thèse du pasteur Athanase, sur : Le chrétien, la richesse et réussite de vie, de l’université virtuelle du coaching intégral. En substance, pour ce qui concerne la pauvreté, cette thèse démontre qu’elle est un accident dans la Bible. Et quant à l’argent, le chrétien doit le chercher pour accomplir convenablement l’œuvre de Dieu.
- Les croyances limitantes : la connaissance permet au chrétien de ne pas être sous le poids de certaines croyances populaires venant du milieu familial, culturel ou liées au genre. Par conséquent d’être libre et de réussir dans certains domaines de la vie.
Ce sont là quelques exemples pour montrer ce qui peut être quelques avantages de la connaissance pour le chrétien et d’ailleurs pour tout homme, comme dit Proverbes 19,2 : le manque de science n’est bon pour personne, et celui qui précipite ses pas tombe dans le péché.
Je ne peux pas dire que les chrétiens ne possèdent pas de connaissances, mais leur vie témoigne-t-elle de réussite de vie ? La question qui se dégage, c’est de savoir quelle connaissance ont-ils vraiment besoin pour manifester une réussite dans leur vie ?
CHAPITRE 3 : CONNAISSANCE ET RÉUSSITE DE VIE DANS LA VISION DU COACHING INTÉGRAL
Dans le premier chapitre de cette partie, nous avons vu que chez les bwa du Mali, la connaissance est le moyen qui permet à la personne d’entreprendre le chemin de réalisation et d’accomplissement de soi, c’est- à-dire, à ne pas perdre la vie reçue de Dieu et des ancêtres.
L’accent est plus mis sur cet aspect et non sur le succès dans les différents domaines de la vie. Malgré cela, le constat est que tous les bwa qui sont restés fidèles aux religions endogènes ne démontrent pas une réussite de vie dans leur être et dans leur agir.
Dans la vision chrétienne, au deuxième chapitre, nous avons vu que la connaissance permet à l’homme de découvrir qui il est réellement et d’assurer sa vocation et sa mission de chrétien. Mais seulement, tous les chrétiens, bwa surtout, ne démontrent pas une réussite de vie tel que décrite, malgré toutes les dispositions prises par l’Eglise catholique.
Des deux cas il y a un lien entre connaissance et réussite de vie. Cependant les causes de la non-réussite de vie des bwa et des chrétiens restent à approfondir en terme même de connaissance et de réussite de vie, pour permettre, non seulement à ces deux entités d’exercer leur libre arbitre par rapport à la réussite de vie, mais aussi à toute personne qui désir réussir sa vie.
Dans le cadre de la collecte des données, nous avons parcouru fondamentalement deux documents, Le coaching l’incontournable école de la vie, UVCDI et L’homme accompli, ATQM SA, 2020, tous du Professeur Emérite Coach Patrick Armand Pognon, et nous avons retenus une notion de
connaissance et de la réussite de vie, le lien possible entre les deux et quelques facteurs de cause de la non-réussite de vie.
Comment le coaching intégral conçoit la connaissance ? Quels sont les domaines d’acquisition de la connaissance ? Quel processus d’acquisition de la connaissance ? Ce sont des questions auxquelles je vais essayer d’apporter des éléments de réponses.
Selon le Professeur Emérite Coach Patrick Armand Pognon, la connaissance est un ingrédient sans lequel la personne n’a rien. Il faut des ingrédients, c’est-à-dire, connaissances dans le domaine de la santé pour être en bonne santé, il faut des ingrédients, connaissances pour être heureux en amour, pour réussir l’éducation de ses enfants, pour ne plus être au chômage, etc. Dans le cadre de la mathématique, les ingrédients sont comme des variables qu’il faut changer ou modifier pour équilibrer l’équation, c’est-à- dire pour être en bonne santé. Les connaissances sont donc un savoir utile, qui permet à une personne d’avoir de l’équilibre dans sa vie et d’être épanoui et heureux.
Et en parlant de savoir utile, il y a une nuance entre connaissance d’une chose et connaissance selon Dieu. Par exemple, il y a des connaissances dans le domaine de la santé, c’est-à-dire, ce qui est découvert, présumé et formalisé au niveau de la santé. Il s’agit là des connaissances d’une chose. Quant aux connaissances selon Dieu, celles-ci vont au-delà des principes et hypothèses établis par les hommes. Ces connaissances permettent de tout réussir dans la vie, car Dieu étant le détenteur de tout pouvoir et de toute connaissance, celui qui a Dieu a tout, pour être équilibré dans sa vie et pour réussir tout dans sa vie. La parole de Dieu dit, si Dieu est pour nous qui peut être contre nous (Rm. 8,31). Ou encore, l’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien (Ps.23, 1). Ainsi, en plus des connaissances d’une chose, il faut être attentif à son être intérieur, être attentif aux personnes qui nous entourent et aux évènements qui interviennent dans notre vie, pour découvrir la voix de Dieu qui nous révèle ce qui est à faire. La parole de Dieu dit, car le Saint Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire (Lc.12, 12).
Comme décrit dan la première partie de notre travail, beaucoup de personnes détiennent de gros diplômes de l’école conventionnelle, il leur revient de se demander s’il s’agit des savoirs utiles ou des connaissances d’une chose, en vue d’entreprendre le chemin des ingrédients qui permettent de réussir leur vie.
I. DOMAINES D’ACQUISITION DE LA CONNAISSANCE
Dans la conception de la connaissance, selon le coaching intégral, je viens de mentionner que la finalité de la connaissance, c’est de permettre à l’homme de réussir sa vie et d’être épanoui. Pour arriver à cet état de vie, le coaching intégral a identifié neuf domaines dans la vie de l’homme, dans lesquels il devra réussir, c’est-à-dire avoir un équilibre. Ces neuf domaines constituent, pour moi, les domaines d’acquisition de la connaissance. Je vais, juste les présenter brièvement.
1er domaine : le développement personnel. Comme son nom l’indique, il s’agit du développement de la personne, le développement ce qu’elle est en réalité. Le développement personnel permet à la personne d’entreprendre un voyage vers son intérieur pour découvrir Dieu en elle. La parole de Dieu dit que toute personne est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn. 1,27). Cela signifie que toute personne porte Dieu en elle.
Plus la personne prend conscience que Dieu est en elle, elle va mener une vie tranquille, paisible, agréable et réussie, car Dieu en elle ne peut pas, par exemple tomber malade, ne peut pas souffrir, ne peut pas être triste, ne peut pas être pauvre, ne peut pas avoir peur (inquiet), etc. Ce qui va changer sa perception sur elle-même. Elle utilisera désormais le chemin du mental pour résoudre les problèmes de la vie qui se posent à elle. Par exemple, lorsqu’on parlera d’envoutement, la personne se rendra compte que Dieu en elle ne peut pas être envoûté. Il s’agit tout comme la pauvreté, elle se rendra compte que Dieu en elle ne peut pas être miséreux. Donc, un changement de sa perception face à ces situations. Le problème devient ici, la perception de la personne, qui au fait, est la conséquence de son ignorance de qui elle est réellement.
2ème domaine : la santé. Dans la vision du coaching intégral, la santé de la personne dépend d’abord de son être intérieur. Il s’agit d’une prise de conscience de qui elle est, d’une prise de conscience de la force intérieure en elle, qui une fois activée peut lui permettre d’être en parfaite santé. En effet, comme rapporter par le professeur Emérite Coach Patrick Armand Pognon, dans le coaching l’incontournable école de la vie, « dans les travaux du chercheur et médecin américain PINTAGRAF, président de la société américaine de lutte contre le cancer, il révèle qu’à l’intérieur de l’être humain, une force existe qui, si elle est activée peut venir à bout de toute maladie ».
Ici, le coaching intégral aide la personne à prendre conscience de cette force intérieure en elle-même et des stratégies pour la maîtriser. Une des stratégies, c’est d’aider la personne à avoir une bonne perception d’elle-même; à avoir des ambitions pour son futur ; à se sentir responsable au lieu de se plaindre tout le temps ou de s’apitoyer sur elle-même tout le temps ; à avoir de l’amour pour elle-même, de l’amour pour les autres et à pardonner à tout temps. Ce sont des éléments qui influencent la santé de la personne, d’après les travaux du docteur Carl O Simonton. Donc, en plus des connaissances conventionnelles qu’offre la médecine, le coaching intégral permet d’avoir accès à d’autres connaissances pour vivre toujours en pleine santé.
3ème domaine : l’argent. Dans notre société d’aujourd’hui la place de l’argent devient toujours plus grande, car pour obtenir beaucoup de services et satisfaire assez de besoins il faut de l’argent. C’est vrai que l’argent ne fait pas le bonheur, mais il contribue énormément à une certaine tranquillité. Imaginez l’état d’âme un père de famille qui n’arrive pas à payer le loyer à la fin du mois, ou qui n’arrive pas à amener son enfant pour des soins de santé, ou encore qui n’arrive jamais à contribuer dans son église, dans des différentes associations auxquelles il adhère, tout simplement par manque d’argent.
Les causes du manque d’argent sont certes, multiples et diverses. Une des causes peut être un manque d’éducation financière, c’est-à-dire des connaissances dans le domaine des finances. Ici, le coaching aide la personne à comprendre et à appliquer une discipline financière, c’est-àdire une
discipline d’épargne et d’investissement, des bonnes habitudes financières et les règles financières. Sinon, il y a beaucoup de personnes qui gagnent assez d’argent, mais éprouvent d’énormes difficultés à joindre les deux bouts du mois, comme on le dit en langage ordinaire.
Dans la vision du coaching intégral, quatre règles principales sont indiquées dans le domaine de l’argent. La première règle, c’est le plaisir de gaspiller une partie de son argent, pour ressentir la joie et le plaisir d’avoir de l’argent (une manière de lancer une commande d’argent à l’univers) et en avoir toujours plus d’argent. Ce qui va augmenter l’estime de soi et la valeur de soi. La deuxième règle, c’est le plaisir de donner une partie de son argent, une manière de faire du crédit à l’univers, car il faut donner pour recevoir. La troisième règle, c’est d’épargner une partie de l’argent que la personne gagne, c’est la loi de l’épargne pour saisir les opportunités d’investissement, en vue d’avoir plus d’argent. La quatrième, c’est le plaisir de dépenser dans les limites du reste, une manière de contenir ses dépenses à 40% de ses revenus, pour devenir plus riche.
4ème domaine : les relations de couple. De plus en plus nous entendons parler de violences conjugales sur les réseaux sociaux, des séparations et des divorces dans le cadre formel et informel. Ce sont là quelques signes extrêmes qui montrent que, ce que les personnes ont estimé gagner dans le mariage n’est plus là, autrement j’estime que les personnes ne se marient pas en vue de se séparer le lendemain ou quelque temps après.
Dans la vision du coaching intégral, vivre heureux dans un mariage s’apprend. En effet, pour être heureux avec l’autre il faut d’abord être heureux avec soi, pour être heureux en amour. Cela s’apprend. Et de son rapport avec l’autre (époux/épouse), il faut connaitre la notice de chacun : la femme est dialogue et compassion ; l’homme est action et compétition. Chacun, pour vivre heureux avec l’autre, devra tenir compte de ses aspects dans le quotidien de sa vie. Par exemple pour la femme, l’homme pourrait chaque jour lui dire qu’il l’aime, qu’il aime les différentes parties de son corps ; lui trouver une journée totalement consacrée à elle, pour faire de lui ce qu’elle veut. Cela peut faire
éloigner certaines crises de lamentation, d’humeur et de jalousie chez la femme.
Quant à l’homme qui est action et compétition, il a besoin, par exemple, d’être félicité, d’être célébré, reconnu, valorisé et apprécié. Le critiquer, le rabaisser, ou le diminuer serait une grave erreur de la part de sa femme. En plus de cela, le regard de l’homme est érotisé. En tenir compte permettra à la femme d’attirer l’homme vers elle pour un bon rapport sexuel qui, d’ailleurs aussi s’apprend avec des étapes précises avec certaines caractéristiques.
5ème domaine : les relations parents-enfants. Une chose est de mettre au monde un enfant, une autre est de créer un cadre familial et de maintenir une relation lui permettant d’évoluer normalement et épanoui. A propos, il y a un adage qu’on retrouve chez les bwa du Mali : zaa tenu bè to do a ba varinu : mettre des enfants au monde n’est pas difficile, plutôt de les prendre en charge qui comprend toute l’éducation dont l’enfant a besoin. Juste pour mentionner combien de fois les bwa retiennent très important, en même temps complexe, l’éducation d’un enfant.
De nos jours combien de parents souffrent à cause de leurs enfants. Combien de parents peinent à ne pas savoir quel comportement il faut tenir pour aider leurs enfants à réussir et à être leur fierté. Certains parents dépensent même énormément assez d’argent sans résultats satisfaisants.
Alors le coaching intégral nous apprend que pour réussir l’éducation d’un enfant, cela s’apprend. Quelques aspects de cet apprentissage sont entre autres :
- Voir toujours en enfant une réussite. Le regard peut traduire notre état intérieur, nos pensées, nos émotions, nos convictions.
L’enfant peut percevoir tout cela dans le regard des parents. Au lieu de se lamenter sur la manière d’être des enfants, de les critiquer, il faut plutôt les regarder avec assurance, confiance et fierté pour les faire une réussite.
- Aimer les enfants. C’est vrai, chaque parent aime ses enfants, ce qui est bien normal et même sensé. Cependant traduire cet amour dans la vie quotidienne envers l’enfant n’est pas toujours évident. Une des façons pour traduire cet amour peut être par exemple, dire chaque jour à vos enfants que vous les aimez énormément, que vous avez confiance en eux, que vous êtes fiers d’eux, que vous croyez en eux, qu’ils sont la prunelle de vos yeux. Une autre stratégie, c’est de les embrasser pour leur faire sentir votre affection.
- Accepter leurs échecs. Certains parents sont prêts à sauter sur leurs enfants pour un quelconque échec. Face à un échec, c’est l’occasion de renouveler votre confiance en eux et de les faire comprendre que l’échec fait partie de la vie.
- Dialoguer avec les enfants. Certains agissent comme des dictateurs envers leurs enfants. C’est bien de fixer des règles et des principes pour les enfants, mais aussi créer un climat de dialogue avec eux permet de mieux les comprendre, afin de mieux les aider.
Je pourrais continuer la liste, mais juste pour montrer que la réussite de l’éducation d’un enfant s’apprend.
6ème domaine : l’emploi. Depuis mon école primaire, j’entendais certains parents nous disaient : les enfants, travaillez bien à l’école et avoir un diplôme pour avoir un emploi et subvenir aux besoins de la famille ! Encore, aujourd’hui l’objectif premier et final de certains parents pour leurs enfants, c’est le diplôme. Si le fait d’avoir un diplôme a suffi, à un moment donné, d’avoir un emploi, de plus en plus on se rend compte que le seul fait d’avoir un papier appelé diplôme ne garantit plus l’emploi, du moins pour le cas du Mali.
En plus du diplôme, le coaching intégral enseigne que pour avoir un emploi décent et y demeurer s’apprend. Ces connaissances sont basées sur le caractère, car, le Professeur Emérite Coach Patrick Armand Pognon, rapporte dans, le coaching l’incontournable école de la vie, que plusieurs études en France ont démontré que l’école de Jules Ferry remplit les têtes des apprenants et ne forme pas leur caractère, alors que les entreprises ont,
de plus en plus, besoin des personnes de caractère et non des têtes inutilement remplies.
Ainsi, en plus du diplôme, il faut avoir des compétences personnelles qui exigent de bien travailler son développement personnel ; des compétences humaines sur l’intégrité, le professionnalisme, la capacité d’être et de travailler en équipe, une facilité à communiquer avec les autres ; des compétences relationnelles, c’est-à-dire une capacité à développer avec les autres, des relations orientées solutions. Tout cela s’apprend progressivement et il est possible d’acquérir ces compétences, minimum soient elles. Autrement, avec la fluctuation des employés sur le marché du travail, on peut avoir un emploi et le perdre après, parce que je pense qu’aucun employeur n’a le plaisir de vivre tous les jours avec un employé toxique, non intègre, non professionnel et impossible à vivre avec les autres employés.
7ème domaine : le leadership. Dans notre vie, nous sommes appelés à exercer le leadership à différents niveaux, soit en famille (dans le rapport entre époux et épouse, avec les enfants, avec les employés de la maison), dans des associations et groupements (rapport avec les membres), dans les services (rapport avec le personnel), dans des communautés (rapport des chefs avec les membres du groupe), dans les églises (rapport des responsables avec les autres), etc. Comment réussir son leadership dans tous ces domaines ? Dans la vision du coaching intégral, cela s’apprend. On peut trouver plusieurs documents traitant le sujet ou plusieurs personnes enseignants sur le sujet, mais le coaching intégral fonde son enseignement sur trois choses, à savoir, moi, les autres et les relations pour un leadership conscient et efficace.
Le moi, ici, indique l’identité du leader, son rôle et sa responsabilité de leader. Il lui faudra donc prendre conscience de qui il est, corriger ses perturbations si nécessaires, pour pouvoir exercer son leadership sur les autres. Quant aux autres, il s’agit de la reconnaissance, de la considération, de l’importance et de la valeur à accorder à ceux sur lesquels le leader veut exercer son leadership. Donc, il faut une prise de conscience du leader de ces aspects,
autrement il peut exercer une autorité sur les autres et non un leadership conscient et efficace.
Lorsque Jésus recommande à ses disciples de ne pas faire comme les chefs des nations, qui commandent en maître et font sentir leur pouvoir, ne s’agit-il pas d’un leadership conscient et efficace qu’il leur recommande ? S’agissant des relations, il s’agit de privilégier l’atteinte de l’objectif de la relation. Ce qui permet de dépasser une simple connaissance des personnes et aussi de perdre de temps sur des futilités.
Ces trois conditions permettent au leader d’exercer son leadership pour influencer les autres. En effet, lorsque le leader accorde de la reconnaissance, de l’importance, de la considération, de l’appréciation et de la confiance aux autres, ceux-ci accordent en retour un pouvoir au leader qui peut, alors les influencer. C’est une manière de se mettre au service des autres sincèrement et avec amour. Lorsque Jésus demande à ses disciples que personne ne s’octroie le titre maître, plutôt serviteur, on peut comprendre qu’en réalité le titre de maître viendra des autres, de leur approbation de la manière de celui qui veut être maître vis-à-vis d’eux. Le coaching intégral identifie 13 qualités que le leader doit cultiver et décliner, en fonction de son niveau et espace de leadership :
- Avoir une vision clairement définie que les autres peuvent lire en rentrant, par exemple chez lui au bureau,
- Une mission explicitement définie,
- Des valeurs précises non négociables, portant sur le respect de soi, des autres, l’honnêteté, la sincérité, etc.,
- Une délégation du travail, encourageant la prise de risque et le droit à l’erreur,
- Dialoguer avec les autres pour trouver les meilleures idées pour les meilleures solutions,
- Formation permanente et continue personnelle et des employés,
- Décider après consultation et écoute,
- Présence et recueille d’informations pour une ouverture au monde,
- Capacité du sens critique, des remises en cause, des contradictions, sans perdre de vue la vision et la mission,
- Ecouter les clients, le marché, la concurrence, s’inspire et oser,
- Investir sur le moyen et à long terme,
- Défendre le résultat, l’engagement et savoir partager les fruits du travail, sans recherche d’honneur.
8ème niveau : la stratégie. La vie nous présente parfois des situations conflictuelles à résoudre, comment alors faire, quelle stratégie utilisée ? Quelle stratégie utilisée pour atteindre nos objectifs ? Le coaching intégral nous présent deux stratégies : celle Machiavel et de celle de Sun Tzu. Sans entrer dans les détails, la première consiste à détruire l’autre, à lui faire du mal, à l’effacer, etc. Tandis que la deuxième, est l’art de gagner sans combattre. En situation de guerre, elle consiste à amener l’ennemi à abandonner la bataille sans combattre. L’avantage de cette théorie, c’est de pouvoir mettre fin à une situation d’inimité ; pendant que la première, celle Machiavel peut la perpétrer, car comme on aime le dire, celui qui sème le vent doit s’attendre à la tempête. Ou encore, celui qui règne avec l’épée périra par l’épée. Je peux comprendre ici, pourquoi
Jésus Christ avait dit à Pierre de ne pas utiliser son épée pour le défendre.
Chez les bwa du Mali, on fait parfois recours à cette expression : sunbaro ci ta’o, a uwe nyan talo, to mi wuré a sunbala bianyun : si un âne te donne un coup de patte et si toi aussi, tu lui donnes un coup de pied, alors vous êtes tous deux des ânes. Une manière de dire de ne pas utiliser la même stratégie de l’ennemi en face, au risque de perpétrer la situation, plutôt utiliser une stratégie qui permettra à l’autre de prendre conscience de l’incohérence de son agir par rapport au vivre ensemble.
9ème domaine : l’entreprenariat et les affaires. De plus en plus j’entends parler d’entreprenariat et des affaires, surtout pour les jeunes. Mais qu’en est-il réellement ? Pourquoi entreprendre ? Pourquoi faire des affaires et qu’est-ce
que cela signifie exactement ? Comment si prendre ? Comment faire ? Ce sont là des détails qu’il faut avoir pour se lancer dans l’entreprenariat et dans les affaires, pour espérer réussir. Sans entrer dans les détails, il s’agit de chercher à résoudre des problèmes des gens, c’est à-dire, trouver des solutions à leurs différents problèmes. Il faut alors se dire, quels sont les problèmes que les gens rencontrent ? Quelles sont les solutions possibles ? Ces solutions constitueront le marché, les affaires et le busines.
Nous sommes nombreux à être victimes, soit directement ou indirectement, de la faillite des soi-disant affaires d’un parent ou d’un proche, tout simplement par ignorance dans le domaine.
II. PROCESSUS D’ACQUISITION DE LA CONNAISSANCE
Le processus ici, est la manière ou la méthodologie pour acquérir la connaissance. Je vais juste me limiter à trois.
1. Le non-savoir
Selon le Coach Patrick Armand POGNON, « le non-savoir est un système d’apprentissage dans lequel une personne consciente de ne pas tout savoir reste ouvert et disponible pour acquérir de nouvelles connaissances ». C’est une manière d’ouvrir ses connaissances déjà acquises à de nouvelles connaissances, d’ouvrir sa perception à d’autres manières de percevoir la même réalité, d’ouvrir son champ de vision à un autre horizon, d’ouvrir sa manière de concevoir pour voir d’autres manières de concevoir, bref, c’est une manière de ne pas s’enfermer dans la certitude du déjà connu. Ce qui permet à la personne de progresser, d’évoluer et ouvre ses chances de réussite. En effet, les connaissances d’hier nous ont permis d’être là où nous sommes aujourd’hui ; pour passer de là à un autre niveau, il nous faut de nouvelles connaissances. Autrement, il y a un risque de stagnation, et comme une des lois de la nature, c’est le mouvement, tout ce qui ne bouge pas ou qui n’évolue pas ou encore qui ne croit pas, finit par s’atrophier et mourir. Le non- savoir est donc une condition sine quoi non d’apprentissage et d’avancement dans la vie. Il s’oppose à la certitude, qui est comme une maladie mortelle.
La certitude, qui consiste à jouer au « je connais tout », fonctionne avec un paradigme. Bob Proctor dans son livre, Change ton paradigme, change ta vie, définit le paradigme comme « une multitude d’idées imprimées dans l’inconscient ». Ces idées créent des habitudes dans l’inconscient et s’expriment sans la pensée consciente. En effet, ces idées fixes des règles pour filtrer toute information qui parvienne à la personne, et délimitent les frontières à l’intérieur desquelles la personne admet ce qui est possible. Ainsi, est vrai, pour la personne, que ce qui est conforme aux règles fixées, et est possible que ce qui est à l’intérieur des limites tracées.
Si la personne admet le non-savoir comme un paradigme parmi tant d’autres, il sera profitable pour elle. Par exemple, dans les rapports entre époux et épouse, le non-savoir peut leur permettre de ne pas se limiter aux connaissances qu’ils ont déjà l’un de l’autre, plutôt d’être toujours ouverts et attentifs l’un à l’autre, pour détecter des changements qui surviennent dans leur vie, pour apprendre une manière d’être avec l’autre, et par conséquent, aider à un meilleur vivre ensemble.
Au niveau des services, le non-savoir permet d’éviter, de façon négative, les expressions comme, « je connais mon patron », « je connais mes employés ». Prononcer de cette manière, il y a un risque de voir l’autre toujours avec les mêmes lunettes et de le juger comme tel. Ce qui, non seulement ne permet plus de percevoir ses efforts de changement, inhibe toute confiance de grandir pour l’autre, et finalement l’emprisonne. Ce qui ne rend pas les relations interpersonnelles dynamiques et ferme toute opportunité pour certaines personnes à donner le meilleur d’elles-mêmes.
Combien de services évoluent lentement, et parfois même pas, parce que tout seulement les gens sont dans la certitude de connaitre les uns les autres, ou parce que certains se croient tout connaitre et n’ont plus rien à apprendre des autres. Ils continuent à répéter les mêmes choses et s’étonnent, pourtant, que rien ne marche. C’est l’idée de l’insensé dans la Bible ou de la folie, car le fou/folle est celui qui continue éternellement à faire les mêmes choses et espère des résultats autres. Or, j’ai appris qu’en physique, que les mêmes causes produisent les mêmes effets, dans les mêmes conditions
normales de température et de pression. Combien de relations interpersonnelles sont devenues fades ou pourrissent parce que les personnes sont dans la certitude de se connaitre et de tout connaitre.
Au niveau religieux, le non-savoir peut permettre aux adeptes d’une religion de ne pas rester accrocher à leurs seules connaissances personnelles, ou de ne pas se contenter aux seuls enseignements donnés par certains chefs religieux, ou encore de ne pas limiter leurs réflexions aux seules vérités de leurs appartenances religieuses. Ce qui aiderait certains adeptes à grandir dans leur vie de foi au lieu de rester toujours bébés dans la pratique de leurs convictions religieuses. Aussi, à ne pas vivre certains mensonges de certains chefs religieux et à réduire certains conflits interconfessionnels.
Aux bwa qui sont restés fidèles à leurs traditions, le non-savoir peut leur permettre d’apprendre du contexte actuel de leur vie et du contexte global de l’humanité. Ce qui permettrait de décliner leurs connaissances d’hier et de mieux profiter des opportunités qu’offre leur contexte de vie actuel.
L’Eglise catholique recommande aux chrétiens, d’être attentifs aux signes des temps et d’être ouverts aux appels de l’Esprit Saint. Les signes des temps, ce sont des situations et des évènements qui peuvent traverser la vie individuelle et collective du chrétien et des chrétiens, à travers lesquels le chrétien peut tirer des leçons pour mieux se conduire et aussi à travers lesquels il peut percevoir l’appel de Dieu à faire le bien et à éviter le mal.
Quant à l’ouverture au Saint Esprit, il s’agit pour le chrétien d’être attentif à cette petite voix qui rayonne au plus profond de lui-même et qui l’appelle à œuvrer pour son vrai bien et pour celui des autres. C’est une invitation du chrétien à vivre le non-savoir et à profiter des immenses connaissances que Dieu met à la disposition de tous, à travers la vie elle-même, l’essence de chacun, les situations et les évènements de la vie individuelle et collective, etc. Mais j’ai l’impression que les chrétiens ne vivent pas suffisamment cette réalité du non-savoir.
Par exemple, au mois de mai passé, en entendant des multiples plaintes de beaucoup d’enseignants d’une école privée catholique par rapport à la vie
chère au pays, j’avais voulu partager avec eux les quelques informations que je possédais sur la gestion du revenu financier. J’avais donc estimé que les bases d’une éducation financière pourraient les aider à mieux situer leurs plaintes. Ainsi, j’avais organisé une formation que j’avais dénommée : prospérité financière. Le contenu était, fondamentalement, les aspects métaphysiques et physiques de l’argent. La formation était totalement gratuite et accessible. Seulement les 1/3 étaient présents. Plusieurs raisons pouvaient expliquer leur absence, telle que le fait que notre système scolaire nous a, quelques fois, rempli la tête avec des connaissances inutiles. Cependant, pourquoi ne pas sacrifier trente minutes pour aller écouter quelqu’un qui vous promet de vous aider par rapport à vos plaintes ? Quelques parts, n’est-ce pas le fait qu’ils pensent tout connaitre ? Et pourtant ce sont eux qui crient tout le temps, qu’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts du mois par leur salaire.
Pour se contenter eux-mêmes, parfois, certains parmi eux prônent que leur métier est le plus noble de tous les autres, que même celui qui est aujourd’hui ministre ou président d’une république, c’est un enseignant qui les a enseigné. Ce qui est bien juste, mais certains oublient que ce ne sont pas peut être des enseignants qui se plaignent tout le temps et refusent d’acquérir toute autre connaissance comme eux. Aussi, je ne m’oppose pas que l’enseignement soit un métier noble, mais pourquoi se plaindre tout le temps et ne veut rien savoir autre ? Et à quoi sert d’exercer un métier dit noble durant 40 ans et vivre tout ce temps une existence déséquilibrée, parfois même dépourvue d’un minimum de bien-être. Ici, ce sont des chrétiens avec des diplômes et qui sont sensés comprendre vite selon moi.
Ceux qui détiennent de gros diplômes et qui ne sont pas satisfaits de leur vie, le non-savoir peut leur permettre d’ouvrir les connaissances liées à leurs diplômes à d’autres connaissances pour une vie équilibrée et épanouie. Ou encore ceux qui ont des diplômes et qui cherchent un emploi, le non-savoir peut leur permettre d’acquérir d’autres connaissances qui leur ouvriront des opportunités d’emplois.
Au niveau économique, le non-savoir peut permettre d’acquérir d’autres connaissances qui donneront des chances d’affaires et de busines. Un jour, j’ai fait un constat qui m’a moi-même surpris. Pendant que j’étais convaincu qu’il suffisait d’avoir un diplôme scolaire pour réussir financièrement, je m’étais rendu compte que la personne qui avait plus réussi dans les finances dans mon village, n’avait jamais fait, même une journée, sur les bancs d’une école. J’ai voulu ensuite partager ce constat avec un de mes jeunes frères, en vue de l’aider à revoir sa vie financière. Mais, sans aller rester auprès de cette personne pour apprendre un peu d’elle, comme je lui avais suggéré, ne serait- ce une heure de temps, il m’a juste répondu que cette dernière a la chance et il était convaincu de cela. Combien sommes-nous à se retrouver dans cette situation, à être bloquer et ne pas pouvoir profiter des opportunités de la vie
? C’est vrai, il peut avoir un facteur de croyances comme cause, raison de plus de la nécessité du non-savoir.
Au niveau de la santé, le non-savoir permet d’être flexible et d’accepter des soins proposés par un personnel sanitaire. Les travaux du docteur Simonton montrent qu’il est impossible de guérir quelqu’un qui n’est pas dans le non- savoir. Si la personne n’est pas prête à modifier sa perception sur elle-même, sur sa maladie, comment alors lui porter secours ?
L’attitude du non-savoir est une meilleure attitude pour acquérir de nouvelles connaissances, pour être toujours et avoir le meilleur, donc pour réussir dans la vie.
2. La formation
En synthèse, je viens de dire que, le non-savoir est une disposition indispensable pour accueillir toute nouvelle connaissance. Le pas suivant, c’est la formation. Il s’agit d’apprendre, c’est-à-dire, acquérir et découvrir de nouvelles connaissances, ou actualiser les connaissances déjà acquises. La finalité de la formation, c’est devenir une nouvelle personne, en ayant une autre manière d’être et d’agir. Pour y arriver il faut se façonner pour cette nouvelle manière d’être et d’agir. Cela nécessite d’identifier là où nous nous trouvons et là où nous voulons aller, et travailler pour y arriver, c’est-à-dire, se
doter des connaissances et des moyens pour changer notre manière d’être et d’agir.
Le coaching intégral utilise expressément l’expression, déménagement mental, une manière d’impacter notre inconscient qui influence notre vie de 96% à 98% et de remplir notre conscient qui influence notre vie à 4%. Pour réussir ce processus, il faut se former continuellement et de façon permanente. Chacun peut le faire de plusieurs manières : la lecture, l’écoute, les fréquentations, les voyages, le partage d’expériences, le suivi des séminaires, le suivi des enseignements sur des thématiques, le suivi des cours structurés, etc.
Dans la Bible, on raconte que le peuple Israël a fait 40 ans au désert avant d’entrer dans la terre que Dieu leur avait promise. Je vois là un temps de formation, une manière de les aider à ne pas reproduire les mêmes attitudes qu’ils avaient avant, au risque de créer des situations d’esclavage entre eux, même étant libérés de l’esclavage en Egypte.
Dans l’histoire du même du peuple, la Bible décrit que Moïse, un des leaders de ce peuple, avait fait 40 jours sur le mont Sinaï, à la fin desquels il est redescendu avec la table des lois. Je vois aussi là, un temps de formation pour aider Moïse lui-même à comprendre l’esprit de ces lois, à les vivre à les transmettre à tout le peuple. Dans la Bible, il est aussi écrit que Jésus Christ, après son baptême a fait 40 jours et 40 nuits au désert. Également là, je vois un temps de formation pour façonner sa manière d’être et d’agir par rapport à sa mission.
La formation concerne tous les domaines de la vie de l’homme. Le coaching intégral a identifié 9 domaines dans la vie de l’homme. Ils constituent des domaines de formation, en fonction des besoins réels. Par exemple, se former dans le domaine du développement personnel, c’est apprendre qui nous sommes, des forces qui sont en nous. Ce qui peut nous aider à changer notre perception sur nous-mêmes, et à augmenter notre confiance et notre estime en nous-mêmes. Nous pouvons ainsi chasser progressivement nos
perturbations et par conséquent nous pouvons développer une source de bien-être et de succès dans la vie.
Au besoin, chacun doit se former dans tous les domaines. Celui qui veut être heureux en amour, il devra se former sur le vivre à deux ; celui qui veut la paix, il devra de former sur pourquoi et comment construire la paix avec soi et avec les autres ; celui veut prospérer dans les finances, il devra se former dans les affaires, etc. Pour réussir dans les domaines de formation, le coaching intégral exige la discipline, c’est-à-dire, mettre en pratique le contenu des formations, car on peut avoir reçu toutes les formations du monde, mais sans les appliquer aucune transformation ne se fera.
Quant à l’âge pour se former, il n’y a pas un âge déterminé, à tout moment, nous sommes appelés à se former pour être mieux et pour être le meilleur.
S’agissant des outils, en plus des formations académiques professionnelles multiples et variées que nous pouvons avoir dans différents pays, l’association FIAD – monde met à la disposition de tous ses membres, plusieurs outils de formations : des tonus matinaux, des formations hebdomadaires à travers des cliniques de la santé du bien-être et des gens heureux, des formations hebdomadaires, des séminaires, des formations professionnelles, plusieurs documents, etc. Tout cela pour aider à façonner une manière d’être et d’agir.
3. La programmation
Je viens de mentionner que la finalité de la formation, comme processus d’acquisition des connaissances, c’est façonner notre manière d’être et d’agir. Aussi, j’ai mentionné que notre inconscient influence notre vie de 96% à 98%. Ainsi, pour façonner notre manière d’être et d’agir le coaching intégral nous propose la programmation et la reprogrammation.
Dans la première partie de cette réflexion, il est mentionné que chaque personne est programmée depuis la naissance, à travers l’éducation, les formations, la vie en société, l’expérience personnelle de la personne et de tout ce qu’elle apprend. Certaines informations ou manière de penser et de
faire, à travers le processus de connexions neuronales, créent des automatismes et vont fonctionner sans la pensée consciente de la personne. Ainsi, pour façonner une nouvelle manière d’être et d’agir, il faut impacter l’inconscient, à travers les différents mécanismes décrits plus haut. Parmi ces mécanismes, il y a la répétition.
Programmer, c’est donc de répéter ce que la personne désire voir se réaliser dans sa vie ou dans la vie des autres, jusqu’à atteindre l’inconscient. C’est une manière de donner des directives à réaliser pour l’inconscient. Une fois l’idée acceptée par l’inconscient, celui-ci va commencer par le mettre en pratique dans la vie de la personne. C’est à ce niveau que s’exprime le pouvoir de l’inconscient, largement étudié par plusieurs auteurs, tel que Joseph Murphy.
L’inconscient est réceptif. Il ne réagit pas, il ne fait pas de nuance, il n’analyse pas, il ne connait pas la négation, il ne raisonne pas, il ne fait pas de différence entre les différentes suggestions, il accepte tout en bloc. Il est comme un téléphone qui ne fait pas une différence entre un bonne et mauvaise parole, il reçoit toute parole. A ce niveau les travaux de John Grinder et de Richard Bandler, sur la programmation neurolinguistique sont très édifiants. Neuro, parce que ce que la personne communique à son inconscient repose, en fait, sur le fonctionnement de son système nerveux. A travers ses cinq sens, les informations lui parviennent par le mécanisme du fonctionnement des neurones. Linguistique, parce que c’est le langage qui structure et reflète la manière de penser, véhicule l’expérience, la perception et les représentations du monde de la personne. Ainsi, en reprenant l’exemple du téléphone, ce que l’inconscient a accepté de bon ou de mauvais pour la personne, il va le réaliser dans la vie concrète de cette personne.
Le petit truc, c’est que tout ce que l’inconscient d’une personne a accepté depuis sa tendre enfance ne facilite pas toujours son épanouissement et son bien-être. Certaines choses que la personne a appris, perçu, cru et pensé constituent des perturbations, c’est-à-dire des choses qui peuvent déséquilibrer la vie de la personne. La bonne nouvelle, est qu’l n’y a pas une perturbation qui ne peut pas être corrigée, à travers la reprogrammation. La personne peut donc reprogrammer une information, une idée ou une perception ou encore une représentation du monde déjà acceptée par l’inconscient par des phrases conscientes, au procédé de l’autosuggestion. Par exemple, la maladie, la pauvreté, le chômage, la chance, la joie, etc., tout cela est d’abord dans le cerveau de la personne. En cas de perturbation la personne a besoin de reprogrammer le cerveau en vue d’avoir, par exemple plus de santé, de prospérité financière, de joie, de paix, bref, un certain équilibre dans sa vie et d’être meilleur et avoir le meilleur.
Juste ces quelques lignes, pour expliquer pourquoi la programmation ou la reprogrammation est indiquée parmi des méthodes d’acquisition de la connaissance pour la personne.
III. NOTION DE RÉUSSITE DE VIE
Aujourd’hui, lorsqu’on aborde le thème de réussite de vie, les avis sont divisés et parfois controversés. Tantôt la réussite de vie est abordée seulement dans le cadre du succès dans les finances, tantôt par le fait de vivre ce que la personne aime, vivre sa vie comme on aime parfois à le dire ; dans le domaine philosophique, il constitue parfois un sujet à débat avec des positions différentes.
Dans les traditions des bwa du Mali, comme mentionné plus haut, la réussite de vie comporte deux dimensions : une dimension visible et invisible. Celle visible, c’est l’être et l’avoir de la personne dans le monde des humains visibles. Et celle invisible est une vie paisible et tranquille avec les parents qui sont morts et qui vivent dans le monde invisible. Cette dimension est la conséquence de la première.
Dans la vision chrétienne la réussite de vie repose aussi sur deux dimensions: terrestre et transcendantale. Celle terrestre concerne l’existence de l’être humain dans l’espace et dans le temps, où il doit assumer sa mission et sa vocation d’homme et de chrétien. Celle transcendantale se réalise après la mort, elle est d’une vie de paix, de joie et de bonheur éternel avec Dieu.
Le coaching intégral a identifié 9 domaines qui sont fondamentales dans la vie d’une personne. L’équilibre dans ces domaines permet à la personne d’être épanouie et donc de réussir sa vie. En un mot, une réussite de vie constitue, dans la vision du coaching intégral, un équilibre dans ces 9 domaines : avoir une perception juste de soi, de ses capacités, potentialités et compétences ; avoir un fonctionnement harmonieux de son organisme ; avoir de l’argent pour satisfaire, au moins, des besoins vitaux ; être heureux en amour ; faire des enfants une réussite certaine ; mener une activité qui respecte sa propre personne avec un revenu minimum conséquent ; mener à bien ses différentes responsabilités ; réussir ses objectifs et gérer les différents dans le respect de l’autre ; aider à résoudre les différents problèmes qui se posent aux gens. L’idée ici, n’est pas de sacrifier un domaine au profit d’un autre. Par exemple, faire beaucoup d’argent en sacrifiant sa santé ou en sacrifiant les autres ; ou encore avoir beaucoup d’argent en sacrifiant ses responsabilités familiales. Je sais que chercher un équilibre dans ces domaines n’est pas facile, mais je préfère cet idéal, car il donne accès, sans l’affirmer ouvertement, à la deuxième dimension de vie réussie chez les bwa du Mali et d’une vie de bonheur éternel avec Dieu dans la vision chrétienne d’une vie réussie.
En synthèse, je viens de mentionner que, dans la vision du coaching intégral, la réussite de vie est conçue comme un équilibre dans les 9 domaines dans la vie de l’homme. Pour avoir cet équilibre, il faut se façonner pour une nouvelle manière d’être et d’agir. Or, la finalité des connaissances, telle qu’évoquée, c’est de permettre à la personne de devenir une nouvelle personne, en ayant une manière d’être e d’agir. La connaissance constitue, ici, un facteur indispensable pour une réussite de vie. Par exemple, pour réussir en affaire, il faut avoir des connaissances dans les finances, en entreprenariat, qu’elles soient formelles ou informelles. Aussi, pour être heureux en amour, il faut avoir des connaissances, minimum soient-elles, en bonheur conjugal. On y trouve des thématiques comme, connaitre la notice de l’homme et de la femme ; connaitre et vivre les trois étapes de la vie d’un couple ; qu’est-ce que l’homme et qu’est-ce que veut la femme, etc.
Je crois que tout homme veut vivre dans la joie, dans la paix, bref heureux et réussir sa vie, sauf en cas d’anomalie. Et pourquoi tous n’y arrivent pas ? Pourquoi, malgré certaines opportunités mises à la disposition de certaines personnes, celles-ci n’y arrivent pas toujours ? N’ont-elles pas perçu dans ces opportunités le chemin qui mène à leur joie, à leur paix, à leur réussite et leur bonheur ? Une personne peut-elle percevoir son bien et choisir autrement ? Voici autant de questions qui me poussent à faire cas de quelques facteurs, qui pour moi, peuvent empêcher une personne d’avoir un équilibre dans sa vie. Cet équilibre se fonde sur les 9 domaines identifiés par le coaching intégral.
1. L’ignorance
Le dictionnaire Robert définit l’ignorance, par le fait de méconnaitre, de manquer de connaissances en éducation, d’incompétence particulière à un sujet. Je retiens, dans cette définition, trois déclinaisons. La première c’est le mot méconnaitre : j’y déduis le fait de ne pas être au courant de quelque chose ; le fait de ne pas avoir ou détenir une/des informations sur ou par rapport à ; le fait de ne pas percevoir ; le fait de ne pas découvrir ; le fait de ne pas comprendre ; le fait de ne pas être conscient de. Par exemple le fait qu’une personne n’a pas conscience de qui elle est et des pouvoirs qui sont en elle et de ses compétences inestimables. Pour le chrétien par exemple, le fait de ne pas prendre conscience que par son baptême qu’il est fils de Dieu, qu’il a Dieu en lui ; le fait de ne pas comprendre qu’avec sa nouvelle identité liée à son baptême, qu’il a une mission particulière, qu’il doit avoir une vie exceptionnelle, de qualité, de dignité, de bonheur, de prospérité dans les domaines de sa vie.
La deuxième déclinaison, c’est le manque de connaissances en éducation : j’y vois là, le fait de ne pas connaitre des moyens, des stratégies ou des outils pour assurer sa formation et son développement humain. Par exemple, une personne qui ne connait pas les outils pour son développement personnel pour vivre heureux en amour ou des outils pour faire de ses enfants une réussite.
Quant à la troisième déclinaison, elle est l’incompétence particulière par rapport à un sujet : je vois là, le manque de connaissances théoriques et professionnelles spécifiques par rapport aux différents domaines de la vie. Par exemple, une personne qui n’a pas de connaissances et des compétences requises pour l’entreprenariat, ou pour la profession du coaching intégral.
En synthèse, l’ignorance concerne, l’information, les connaissances, la compréhension, le savoir et le savoir être et faire, la conscience. Voilà pourquoi, je considère l’ignorance comme facteur de cause pour l’équilibre d’une personne dans les 9 domaines identifiés par le coaching intégral.
2. Des perturbations
Ce sont des perceptions, des conceptions, des convictions, des compréhensions, la conscience de, et la manière d’être de la personne, qui peuvent empêcher son fonctionnement normal, c’est-à-dire, influencer de façon négative sa manière d’être et d’agir. Le coaching intégral a identifié 8 niveaux de perturbations possible, qui pour moi, englobent tout dans la vie d’une personne. Tout comme les pannes d’une voiture qu’il faut identifier et réparer pour permettre son bon fonctionnement, les perturbations sont des pannes dans la vie de la personne qu’il faut identifier et réparer pour permettre à la personne de réussir sa vie.
1er niveau de perturbation possible : notre perception de notre corps. La question ici n’est pas de savoir ce qui est vrai ou ne l’est pas de façon objective, mais ce que la personne prend comme vrai pour elle-même, car il n’est pas trop de le redire que, ce qui est imprimé dans l’inconscient de la personne va se réaliser dans la vie concrète de la personne. Ainsi, par exemple, si la personne perçoit son corps comme siège de toutes les maladies du monde, elle risque de le vivre dans sa vie. En revanche, si elle perçoit son corps comme le temple de Dieu, le temple du Saint Esprit comme dise la parole de Dieu, elle écartera certaines maladies dans sa vie. Le postulat de base est : tel tu perçois ton corps, tel il te répond.
2ème niveau de perturbation possible : notre identité. Le plus souvent les personnes se focalisent sur leurs avoirs : pays, argent, profession, époux/épouse, enfants, maison, voiture, etc. Tous ces éléments traduisent du déjà là, mais ne définissent pas ce qu’est réellement la personne ou ce qu’elle ose être.
Très souvent les personnes se réduisent à leurs avoirs. Par exemple, une personne qui est actuellement pauvre financièrement risque de se définir déjà comme pauvre. Ou encore une personne qui vit certaines difficultés risque de se définir par rapport à ces difficultés. En revanche, si la personne se dit que, qui elle est ne peut être pauvre, alors tout change dans sa manière d’être et d’agir. Ou encore, si la personne se dit qui elle est ne peut vivre ces difficultés présentes, le changement intervient progressivement. De même, si la personne se dit qui elle est ne peut vivre cette maladie, un changement peut se produire. Par exemple, si un chrétien se dit qu’en tant fils de Dieu il ne peut être ceci ou cela, ou encore s’il se dit que Dieu en lui ne peut être sujet de cette situation dans sa vie, sa manière d’être et d’agir change. Le postulat de base est : qui tu es fait toute la différence.
3ème niveau de perturbation possible : nos croyances ou convictions. Il s’agit ici, des vérités et certitudes qu’une personne conçoit pour elle-même avec l’aide de l’environnement où elle évolue. Ces vérités et certitudes ont, parfois, une grande influence négative sur la vie de la personne. En effet, depuis la naissance les parents, à travers l’éducation, inculquent, sans le savoir, des croyances dans la tête des enfants. L’environnement où évolue l’enfant fait aussi de même. Ainsi, on peut avoir des croyances populaires (sans auteur e sans vérification), qui malheureusement, peuvent façonner la manière d’être et d’agir des personnes. Par exemple, à l’enfance on nous faisait croire que certains sont nés chanceux et d’autres non ; que tout ce qui arrive à l’homme est la volonté de l’univers. Une des conséquences peut être que, la personne qui vit un manque matériel y voit une question de chance, sans se questionner sur sa propre responsabilité. Il en est de même pour certaines situations douloureuses que vivent certaines personnes ; le risque c’est de voir une fatalité sans également regarder du côté de leur responsabilité.
A l’école fondamentale certains enseignements nous faisaient répéter des phrases comme : l’argent ne fait pas le bonheur ; l’argent est le nœud de tous les problèmes ou de la guerre. Conséquence, pour ne pas avoir des problèmes on préfère ne pas posséder de l’argent. Le rapport à l’argent est alors biaisé, c’est-à-dire mal perçu et on peut avoir dans l’imaginaire que l’argent est mauvais. Ce qui peut constituer un blocage mental pour toute tentative d’avoir de l’argent et porter facilement à justifier sa situation de manque.
A ma première année au lycée, on disait que les filles ne pouvaient pas réussir dans les séries scientifiques. Conséquence, nous nous sommes retrouvés à l’époque avec 4 salles de classe sans aucune fille, car toutes avaient fait le transfert pour aller dans les séries littéraires. Alors, qu’en réalité c’est faux, mais l’idée faisait son effet puisque beaucoup le croyaient. Toujours à l’école, le fait que l’enseignant dise toujours à un élève, qu’il ne vaut rien accompagné d’un regard d’échec, peut produire un effet négatif, car si cet enfant le conçoit comme vrai, son échec scolaire est consommé.
Encore aujourd’hui sur certains réseaux sociaux, certaines présentations laissent croire qu’on ne peut avoir beaucoup d’argent sans lier alliance avec le diable en faisant des pratiques occultes, comme sacrifier son âme ou celle d’un parent. Conséquence, certains développent une peur inconsciente envers l’argent. On ne cherchera même plus à savoir comment ceux qui ont beaucoup ont fait pour arriver à ce niveau à plus raison de s’en rendre compte que la richesse obéit à des lois qui sont accessibles à tous.
Une mauvaise déclinaison de l’histoire du pauvre Lazare et le riche dans la Bible (cf. Lc. 16,19-31) fait que certains chrétiens voient la richesse d’un mauvais œil. Conséquence, pour ne pas être mal vu et surtout se garantir une place au paradis, ces chrétiens préfèrent de se contenter du minimum. Il en est de même du passage dans la Bible où Jésus Christ dit : Heureux les pauvres de cœur…(cf. Mt.5,3). Conséquence, certains chrétiens admettent leur situation de misère comme conforme à leur pratique religieuse. Or, c’est tout le contraire des implications qui sont liées à la nouvelle identité du chrétien.
Je pourrais continuer la liste des exemples des croyances qui peuvent influencer négativement la vie des personnes, car une fois conçues comme vérités elles vont façonner la manière d’être et d’agir de ces personnes. La bonne nouvelle est que personne n’est obligée de maintenir une croyance qui la limite ou qui ne l’arrange pas. Le postulat de base ici est : les croyances ne seront jamais ni vraies ni fausses, mais elles feront toujours notre réalité.
4ème niveau de perturbation possible : notre comportement. Il s’agit de notre état d’être et d’agir, dans nos rapports avec les autres. La tendance de certaines personnes, c’est de se plaindre tout le temps des autres, de leurs comportements vis-à-vis d’elles, de les critiquer, sans faire aucun retour sur elles-mêmes. Combien de femmes se plaignent de leurs maris ? Combien d’hommes se plaignent de leurs femmes ? Combien de parents se plaignent de leurs enfants ? Combien de patrons se plaignent de leurs employés ? Combien d’employés se plaignent de leurs patrons ? Combien de personnes se plaignent de leurs voisins, de leurs clients, de leurs pasteurs, de leurs conducteurs, du gouvernement, des associations, etc. Combien de personnes se plaignent de leur situation de pauvreté et pourtant continuent à répéter les mêmes choses ; ou se plaignent de leurs emplois sans se mouvoir un tout petit peu. On se plaint tout temps, parfois contre tout et tous. Finalement, nous créons autour de nous, une situation de mal-être au lieu de profiter des opportunités que nos rapports avec les autres pourraient nous apportés.
La question fondamentale à se poser serait : comment te comportes-tu vis- à-vis de l’autre ? Quelle image de toi-même donnes-tu à l’autre ? A quel prix te vends-tu à l’autre ? Le postulat de base du 2ème niveau de perturbation possible dit ceci : qui tu es fait toute la différence. Le plus souvent, nous exigeons d’une situation qu’elle change ou de l’autre qu’il change son comportement envers nous sans que nous-mêmes nous ne modifions le nôtre. Le problème est toujours de la situation en question ou chez l’autre et les excuses deviennent nombreuses pour justifier le non-changement de notre propre comportement. Ce qui peut conduire à cette maladie que David
J. Schwartz qualifie d’exclusiviste, dans son ouvrage, la magie de voir grand.
Il s’agit du comportement d’une personne à toujours chercher des excuses pour justifier sa manière d’être et d’agir, dans le sens négatif. Une telle personne ne veut rien modifier de sa manière d’être et d’agir, et pourtant se plaint à tout moment. Le postulat de base ici est : la vie nous traitera selon l’image que nous donnons de nous.
5ème niveau de perturbation possible : nos compétences. Il s’agit de ce à quoi nous sommes capables. De principes chaque personne est capable de beaucoup de bonnes choses, il suffit de le croire et de décider avec une ferme volonté, accompagnée de discipline et d’apprentissage. Malheureusement, nous sommes parfois éduqués à ne pas croire à nous-mêmes et à nos capacités. Certains parents, éducateurs, collaborateurs, responsables, supérieurs, etc. ont parfois traité certaines personnes de vaut rien, d’incapables, les ont dénigré, rabaissé tout le temps et par finir, certaines de ces personnes se sont doutées d’elles-mêmes et de leurs propres capacités. Conséquences, elles se croient incapables et peur d’assurer certaines responsabilités. Et pourtant la parole de Dieu dit : je puis tout par Dieu qui me fortifie (cf. Phl. 4,13).
Je suis parfois étonné des compétences de certains enfants. Voici un enfant qui fait une demande à son papa ou à sa maman, première réaction, le parent oppose un refus catégorique. Au bout du fil, voilà le parent entrain d’exécuté la requête de l’enfant. Quel stratège ? Et pourtant l’enfant n’a jamais suivi des cours de stratégie. Parfois l’école conventionnelle n’aide pas à développer les multiples compétences des personnes, plutôt les réduit à une question de diplôme ou attestation. Conséquence, on se sent incompétent dans plusieurs domaines ou limités à un seul petit aspect dans la vie.
Si ce que les autres disent et pensent de nos capacités ne nous arrange pas, c’est à nous de décider d’être capables, compétents et doués. Le postulat de base ici est : on ne devient pas compétent, on en prend conscience.
6ème niveau de perturbation possible : notre environnement. Il s’agit ici, de nos fréquentations : les personnes que nous fréquentons ou celles qui nous fréquentent. Que ce soit l’un ou l’autre, ce que les autres disent et font ont un
impact sur nous, à travers le processus de la connexion neuronale et de la modélisation. Nous disons, parfois que chacun de nous est la moitié des personnes qu’il fréquente. Suivant cette logique, si nous fréquentons des personnes, dites bonnes, nous serons par la suite bonnes, en revanche, si nous fréquentons des personnes qui sont qualifiées mauvaises, nous serons aussi par la suite qualifiées de mauvaises personnes. Si nous fréquentons que des personnes qui se plaignent tout le temps, qui passent tout le temps à dénigrer les autres, qui ne voient que des problèmes dans la vie, par finir nous risquons d’adopter les mêmes attitudes. Par contre, si nous fréquentons des personnes qui voient la vie comme des opportunités à saisir, qui n’ont que des propos positives, rassurantes et valorisantes, par finir nous pouvons aussi adopter ces attitudes.
Par ailleurs celui qui veut réussir dans les affaires il lui faut fréquenter ceux qui sont dans les affaires. Cela me rappelle l’histoire de l’auteur du livre, Père riche Père pauvre, Robert Kyosaky. Celui-ci, depuis sa tendre enfance aurait demandé un jour à père, qui était un excellent professeur, de lui apprendre à être riche, mais celui-ci lui avait orienté vers le père d’un de ses propres amis qui était dans les affaires. Le père de Kyosaky lui avait dit qu’il ne s’occupait pas des finances, il percevait et dépensait. Par contre le père de son ami savait ce qu’est l’argent. Kyosaky a donc constaté que son père avait de gros diplômes académiques mais il était pauvre par rapport au père de son ami qui n’avait pas de gros diplômes et pourtant très riche. Kyosaky a fait son chemin est aujourd’hui il est très riche. Il considère donc, qu’il a eu deux pères : un (biologique) pauvre et l’autre riche (celui de son ami).
La Bible dit qu’un aveugle ne peut pas guider un autre aveugle (Lc. 6,39). Comment un pauvre de fait peut-il conduire quelqu’un à la richesse ? Parfois nous commettons l’erreur de fréquenter que des pauvres en espérant être riche ou en allant consulter une personne assise à peine dans des taudis sur un avenir radieux. Ou encore de prêter une grande attention à une personne qui se promène avec des livres sur lesquels il est écrit : comment devenir riche et pourtant cette même personne n’a même pas un bon pair de chaussure dans les pieds. Si c’est un processus pour cette personne vers la
richesse cela pourrait se comprendre, mais il est difficile pour une telle personne de pouvoir conduire quelqu’un à la richesse par ses seules paroles.
C’est vrai que Jésus recommande d’aimer les uns les autres, mais je pense qu’il n’oblige pas à fréquenter toute personne, lui-même avait choisi ses fréquentations à un moment donné de sa vie, quelques fois il a même fuit. Le postulat de base ici est : nos fréquentations nous font.
7ème niveau de perturbation possible : l’effet pygmalion ou le regard des autres. Il s’agit de l’influence que le regard d’une personne peut avoir sur une autre. En prenant par exemple, les résultats des travaux du psychologue Robert Rosenthal, si un enseignant voit un élève comme une réussite, inconsciemment son comportement change envers cet élève. L’élève de son tour, se sentira en confiance, il sera plus motivé à travailler plus pour réussir.
La même expérience est observée en médecine lorsqu’on veut tester la réaction d’un nouveau produit. Pour ne pas influencer le résultat on fait un test aveugle double, c’est-à-dire ni le médecin ni le patient ne connait pas le vrai produit, parce que la connaissance du médecin du vrai produit peut modifier, de façon inconsciente, son regard envers le patient qui, aussi à son tour à travers sa perception peut modifier son état d’être.
La réussite de certains enfants est bafouée parce qu’ils sont regardés comme un échec. Certaines personnes sont devenues autres parce qu’elles sont regardées avec pleins de préjugés. Au niveau de certains couples, certains partenaires sont devenus presque rien parce que l’autre partenaire l’a toujours regardé comme rien. On peut rencontrer la même chose au niveau des services. L’employé peut finalement être incompétent parce qu’il est toujours regardé comme un ne vaut rien, comme un incompétent.
Le postulat de base ici est : regarder quelqu’un comme un échec fera certainement de lui un échec.
8ème niveau de perturbation possible : notre relation avec Dieu. Il s’agit ici, de notre rapport avec Dieu, qui va avec notre compréhension et perception de Dieu. Comment Dieu nous est parfois présenté ? Quelle image avons-nous ou
faisons-nous de Dieu ? Il y a ce qui est présenté et ce qui est perçu comme vrai. Les deux ne se coïncident pas toujours et en cas de conflit l’imaginaire prend le dessus.
Si nous faisions un petit test nous verrions une différence entre ce que disent les gens de Dieu et ce qu’ils perçoivent comme vrai de lui. Dieu est parfois perçu comme un juge qui frappe les méchants et les pécheurs, qui fait souffrir, qui met les gens dans le feu éternel de l’enfer ; il est quelques fois absent à la vie des hommes, souvent pas trop juste et qui laisse faire, etc. Ce qui peut porter à douter de ce que Dieu est en lui-même et en chacun de nous.
Il est écrit dans la Bible que Dieu est amour, qu’il ne fait pas de différence entre ses créatures, qu’il est fidèle à ses promesses envers tous ses fils. En entendant certains chrétiens parlés du péché et du diable, on a l’impression que Jésus Christ lui-même n’a pas dit qu’il a vaincu le mal, que le mal n’a plus aucun pouvoir. Ces chrétiens oublient aussi que Dieu en eux ne peut pas cohabiter avec ce soi-disant diable, que Dieu les protège contre tout et contre tous, que leur corps qui est le temple du Saint Esprit ne peut pas être le siège du péché ; que Jésus a promis de les assister jusqu’à la fin des temps.
Le postulat de base ici est : douter de la fidélité de Dieu, c’est ouvrir la porte à la maladie, à la pauvreté ou à la souffrance.
3. Des engrammes
Ce sont des mauvais enregistrements dans le mental réactif. Pourquoi mauvais enregistrements et pourquoi je les cite ici, comme facteur de cause d’une réussite de vie.
En effet, le mental de l’être humain se divise en deux parties : le mental analytique et le mental réactif. Le mental analytique est la partie consciente de la personne, il lui permet d’analyser, de réfléchir, de calculer les pours et les contres. Ce qui est enregistré (souvenirs/image mental) est accessible à la personne avec précision.
Le mental réactif est la partie inconsciente. Il enregistre des souvenirs ou des informations liées aux chocs émotionnels de la personne et aux chocs physiques douloureux entrainant un état d’inconscient total ou partielle de la personne. Ces informations ou souvenirs peuvent être réactivés par le mental de la personne à son insu, lui entrainant une manière d’être et d’agir non voulu. La personne peut brusquement se sentir mal à l’aise et prononcer des paroles qui paraissent un peu déplacées par rapport au contexte, ou adopter un comportement qui n’est pas décent.
Par exemple, une relation amoureuse très mal vécue émotionnellement peut porter la personne à fuir d’autres relations du genre. Ou encore, quelqu’un qui a eu un accident peut enregistrer tous les détails autour de cet accident : le lieu, le contexte, des paroles, des voix, des odeurs, des couleurs, etc. Le seul fait que la personne soit en contact avec une de ces informations enregistrées, peut réactiver/restimuler un engramme et mettre la personne dans un état autre, qui peut perturber son équilibre qui, à son tour, peut affecter sa joie et sa paix intérieure.
Cette manière de fonctionner du mental réactif a été, pour les êtres vivants, une façon d’assurer leur survie. A cette époque très reculée (l’état sauvage), lorsqu’une situation douloureuse se produisait, pour éviter de revivre la même situation, l’organisme enregistrait toutes les informations qui y sont liées, une manière d’alerter le sujet à ne plus revivre la même situation similaire dans les mêmes conditions. Seulement avec l’évolution, ce mode de fonctionnement du mental réactif devient un facteur qui inhibe l’épanouissement de l’être humain. Ainsi, plus la personne a vécu des chocs dans sa vie, plus elle est susceptible d’avoir des engrammes. Par leurs mécanismes de fonctionnement, c’est-à-dire, s’activer à l’insu de la personne, ces engrammes peuvent être la source de peur, d’angoisse, de stresse, et par finir d’échec pour la personne.
Voilà pourquoi je les mentionne comme facteur de cause à l’équilibre de la personne dans les 9 domaines identifiés, et donc de sa réussite de vie. La bonne nouvelle est que ces engrammes peuvent être effacés. Une des méthodes, c’est de faire des discussions en lien avec les différents
engrammes et amener la personne à les ramener au niveau du mental analytique et ainsi il s’en libère. Une autre stratégie, c’est de raconter sa propre histoire à soi-même dans les détails et de répéter certaines phrases bien choisies.
CONCLUSION
Cette thèse portant sur le thème « Le chrétien, la connaissance et réussite de vie » avait pour ambition de remettre en cause l’hypothèse nulle selon laquelle
« la connaissance n’est pas nécessaire pour réussir dans la vie », pour vérifier l’hypothèse selon laquelle, « aucune réussite de vie n’est possible sans les connaissances appropriées ».
Dans le déroulement de notre travail, nous avons cherché d’abord à définir la notion de connaissance en général et la notion de connaissance chez les bwa du Mali et dans la vision chrétienne. Ce travail nous a permis de restituer les travaux antérieurs et pertinents sur la notion de connaissance.
A la suite de ce premier travail nous avons, ensuite, étudié le lien qui peut exister entre connaissance et réussite de vie en partant toujours des deux entités, chez les bwa du Mali et dans la vision chrétienne. L’étude a révélé que chez les bwa du Mali, la réussite de vie consiste, fondamentalement, à ne pas perdre la vie reçue de Dieu et des ancêtres, c’est-à-dire, à pouvoir vivre avec les parents qui sont morts et qui résident dans le monde des humains invisibles. L’accent est beaucoup mis sur cet aspect que sur la réussite dans les différents domaines de la vie de l’homme. La connaissance est perçue comme le moyen indispensable pour ne pas perdre cette vie.
Dans la vision chrétienne, la réussite de vie consiste, principalement, à vivre une vie paisible et un bonheur éternel avec Dieu après la mort. Cet état de vie est une conséquence d’une vie terrestre où l’homme est appelé à assumer sa vocation d’homme et sa mission de chrétien. La connaissance est vue comme un moyen qui permet à l’homme de savoir qui il est réellement, et d’assumer sa vocation d’homme et sa mission de chrétien.
Ainsi, l’étude a permis d’établir un lien entre connaissance et réussite de vie chez les bwa du Mali et dans la vision chrétienne. Seulement il s’avère que, la grande majorité de ceux qui se réclament de ces deux entités ne démontrent
pas, dans leur vie quotidienne, une réussite de vie telle que conçue. Et pourtant certains par eux détiennent de gros diplômes scolaires. Cela nous a amené à identifier quelques facteurs de causes, parmi lesquels, la question d’identité, c’est-à-dire, « qui suis-je ?», nous est paru centrale.
En dehors de ces deux entités, l’étude a révélé qu’il n’y a pas une unanimité sur la conception de la notion de réussite de vie. Ce qui rend difficile la conception de la notion de connaissance. Une issue a été trouvée dans la vision du coaching intégral. A ce niveau la réussite de vie est perçue comme un équilibre de vie dans les neufs domaines de vie de l’homme. Pour avoir cet équilibre, il faut des connaissances – ingrédients, c’est-à-dire, savoirs utiles appropriés à chaque domaine.
Au terme de notre travail et nous basant sur le fait que chez les bwa du Mali, que dans la vision chrétienne et du coaching intégral, la connaissance, qu’elle soit formalisée ou pas, apparait indispensable pour toute réussite de vie, nous avons conclu que la connaissance est nécessaire pour réussir dans la vie, et qu’aucune réussite de vie n’est possible sans les connaissances appropriées.
Il serait utile de poursuivre ce travail en mettant l’accent sur la question de l’identité, c’est-à-dire, qui suis-je, la conscience de soi, qui porterait à approfondir la question des perturbations possibles et des engrammes. Cela limiterait, non seulement toute conception sectaire ou individualiste de l’être humain et de la réussite de vie, mais aussi se poserait comme devoir à la conscience de tous à chercher la vraie réussite de vie, celle de l’équilibre dans les différents domaines de la vie, qui cadre aussi bien avec la vision des religions et qui obligerait, en conscience, à prendre des moyens qu’il faut.
Notre étude étant hors terrain, c’est-à-dire, basé essentiellement sur des sources documentaires, il nous parait important de relativiser nos conclusions et d’encourager une étude plus approfondie, liant ce présent travail à un travail sur le terrain.
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PRESIDENT DU JURY
Coach Patrick Armand POGNON
Professeur émérite en coaching intégral, Président-Recteur de l’UCI, Président FIAD-Monde
MEMBRES DU JURY
Coach TOHINLO Yécy Peggy
Docteur en agronomie, 1ère Vice-présidente du comité scientifique de l’UCI
Coach DASSOUNDO Jonas
Docteur en agronomie et en coaching, 2ème Vice-président du comité scientifique de l’UCI
Coach GOMINA S. Nanfissatou
Docteur en coaching, Administratrice déléguée de l’UCI
