Le non-savoir ou l’excellent ami du savoir

« Le non savoir est un système d’apprentissage dans lequel une personne consciente de ne pas tous savoir reste ouvert et disponible pour acquérir de nouvelles connaissances » Coach Patrick Armand POGNON

INTRODUCTION  

Il me plait, ici et maintenant, de préciser que le non-savoir n’est pas le contraire du savoir ; il est la condition sine qua non pour savoir. L’arrogance qui consiste à jouer  les « Je-sais-tout » n’est pas du savoir. Savoir que je ne sais pas tout est plutôt une force de caractère qui me permet d’apprendre pour savoir. Marie pierre Lassus, Maitresse de Conférences-HDR CNU à l’Université de Lille va dans ce sens quand elle affirme que Le non-savoir n’est pas l’ignorance mais un « dépassement difficile de la connaissance »

Cherchez dans le dictionnaire le mot « paradigme » et vous trouvez « des modèles ». Le paradigme est un filtre qui fait deux choses : il fixe des règles, des frontières à l’intérieur desquelles les choses sont possibles, et filtre toutes les informations qui nous parviennent en fonction de ces règles ou frontières. 

De façon pratique, lorsqu’un individu est sous l’emprise d’un paradigme, il n’admet comme vrai que ce qui est conforme à ce paradigme, il ne voit que ce qui est conforme à ce paradigme, il s’enferme dans ce paradigme, il se prive de tout ce qui n’est pas dans le cadre de ce paradigme, il se prive de trop de choses. Le paradigme est le contraire du non-savoir, c’est une maladie mortelle due à la certitude.

Mais alors, il faudrait préciser que le savoir en lui-même érigé en paradigme est une très bonne chose. Il ne devient dangereux que lorsqu’il devient le seul paradigme.

Il faut donc ouvrir ses connaissances ouvrir à d’autres perspectives, à d’autres connaissances au risque que cela devienne le seul paradigme, la maladie mortelle due à la certitude, d’où l’importance du non savoir.

DEFINITION DU NON SAVOIR

« Le non savoir est un système d’apprentissage dans lequel une personne consciente de ne pas tous savoir reste ouvert et disponible pour acquérir de nouvelles connaissances » Coach Patrick Armand POGNON

POURQUOI LE NON SAVOIR EST INDISPENSABLE

Les connaissances d’hier nous ont permis d’arriver là où nous sommes, et il est impossible de faire un pas de plus sans de nouvelles connaissances.

Dans le domaine du développement personnel, et donc du voyage vers soi, le non savoir est une condition sine qua non, fondamentale, déterminante. Vous ne pouvez rien pour une personne qui, convaincue de se connaître, refuse de recevoir et d’analyser le feed-back des autres sur ses niveaux de perturbation. Voilà un domaine où l’absence de non-savoir, une fois encore, peut devenir une maladie mortelle.

Nous apprenons tous les jours de la Nature, de l’Univers ou de Dieu selon le nom qu’on lui donne. Mais il est impossible de profiter de ces connaissances si nous refusons le non-savoir. Tous les jours de notre vie, notre Essence nous appelle, notre être intérieur nous parle, mais l’illusion du savoir nous empêche d’entendre et de profiter de ces immenses connaissances disponibles sans frais. C’est pourquoi, le voyage vers soi commence inévitablement par l’ouverture du paradigme actuel vers les nouveaux paradigmes. 

L’intellectuel le plus diplômé qui s’enferme dans ses connaissances n’est qu’une tête pleine sans aucun caractère, et c’est d’ailleurs pour cela que, malgré son arrogance, il ne réussira qu’à servir les autres toute sa vie. Par contre, l’illettré qui n’a pratiquement aucune connaissance, mais qui sait s’ouvrir aux connaissances des autres, est une tête vide avec un très fort caractère, et réussira toujours à employer les intellectuels : c’est une tête bien faite. 

Un jour, des professeurs d’université aux Etats-Unis, fâchés de constater que les étudiants passent tout le temps à citer un « Henri FORD » qui n’a pratiquement pas de diplôme, décident d’inviter celui-ci à un test d’aptitude. Henri FORD se prête au jeu. A la première question de savoir la résistance de l’acier qu’il utilise dans la fabrication de ses voitures, il demande un téléphone, appelle un collaborateur, lui pose la question et leur donne la réponse du collaborateur. A toutes les questions, il procède de la même manière ; un professeur, ne pouvant plus se contenir, lui demande : « Toi-même, tu connais quoi ? ». Il était sûr d’avoir attrapé un ignorant, un taré, un bon à rien.

C’est alors qu’heureux de l’avoir piégé, Henri FORD lui répond : Vous avez rempli la tête de vos étudiants de tout ce que vous semblez trouver important ; je les ai  recrutés avec dans leurs têtes toutes ces informations. Lorsque j’en ai besoin, je vais chercher dans leurs têtes. Cela me permet de garder ma tête vide pour penser aux choses sérieuses, notamment comment utiliser vos connaissances pour gagner de l’argent.

Pourquoi lorsque l’illettré crée une université et recrute de grands professeurs pour y enseigner, ces derniers ne peuvent pas se poser la question de savoir comment c’est possible. Simplement parce que leur paradigme est fermé et ne leur permet pas de développer le questionnement.

Vient alors Socrate avec son ironie socratique (une ignorance savante, une naïveté enfantine mais intelligente) pour poser une question ‘‘bête’’ qui ridiculise souvent le grand intellectuel qui n’est en réalité qu’une tête pleine sans aucun caractère. « Est-ce normal qu’un illettré que tu méprises soit ton patron, ton employeur qui t’exploite ? », « est-il normal que tu sois en train de dire tout le temps « oui patron » à quelqu’un que tu méprises ? », « est-il normal que tu ouvres des bouteilles de champagnes pour célébrer ta nomination signée par un illettré ? »

Vous comprenez aisément que le non-savoir, en plus d’être le meilleur chemin pour apprendre, est une attitude intelligente de quelqu’un qui sait bien réfléchir. Stephen COVEY, l’auteur des sept habitudes des gens efficaces a précisé que toutes les personnes efficaces qui réussissent tout, je veux bien ajouter les personnes intelligentes, comprennent les autres avant d’essayer de se faire comprendre, d’où le non-savoir. 

Selon les travaux du Dr SIMONTON, il est impossible de guérir quelqu’un qui n’est pas dans  le non-savoir. Selon certaines indiscrétions, qu’il faudra préciser,  Le coran érige le non-savoir en un  principe fort, en affirmant que chacun de ses  versets  a au moins 77 explications. La bible ne fait pas moins en affirmant, bien auparavant, que la parole de Dieu est une épée à double tranchant qui coupe tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre. Une fois encore, le non savoir s’avère  indispensable dans la santé ett la réligion

Il est impossible d’être  bon dans ce que nous faisons si nous gardons cette attitude arrogante, inintelligente, horrible, détestable de « Je-connais-tout ». Le plus dangereux est de répéter qu’on est dans le non-savoir tout en restant enfermé sur ce qu’on sait. Encore une fois, ce que vous saviez est formidable, mais il y a autre chose à découvrir, à savoir.

REFUS DU NON SAVOIR, CONSEQUENCES

Le savoir assumé du non-savoir est une sagesse exceptionnelle qui a toujours permis et permettra toujours à l’illettré de réussir sa vie dans tous les domaines, pendant que l’illusion du savoir de l’intellectuel lui fait mener une vie de pauvreté sur tous les plans. 

Il y a de cela soixante-dix ans environ, la Suisse avait 80% du marché mondial de l’horlogerie. Un jour, un technicien suisse, dans un laboratoire suisse, invente une montre sans ressort. Impossible pour lui de faire comprendre à ses patrons, malades de certitude, qu’une montre sans ressort pouvait être l’avenir de l’horlogerie.

Découragé par le rejet de ses patrons, il brade la montre lors d’une foire, et c’est ainsi qu’un japonais et un américain achètent et exploitent la fameuse montre quartz qui révolutionne le marché de l’horlogerie, réduisant désormais l’horlogerie suisse à 5% au lieu de 80% du marché mondial.

Vous constatez donc que la certitude, les paradigmes peuvent ruiner une entreprise, ruiner une vie.

Si vous restez renfermé sur vos paradigmes et que vous refusez d’apprendre plus, les conséquences sont parfois terribles.

En effet, lorsque je me fais brûler par l’eau chaude, cela me donne la connaissance que l’eau chaude brûle, cela me rend prudent, cette information m’aidera dans bien des cas. Toutefois, cette information ne peut et ne doit pas devenir la seule information possible, elle doit me permettre de faire attention et pas éviter de toucher désormais toute eau. La première fois qu’une femme fait l’amour, Certaines femmes ressentent de la douleur, elles ont mal, mais pas les autres fois. Si cette première fois crée un paradigme, tombe donc dans la certitude et entraine un refus du non savoir, cette femme risque de passer sa vie à fuir l’acte sexuel.

CONCLUSION

Le non-savoir est donc capital pour apprendre et toujours apprendre, il est le seul chemin qui peut permettre à un individu de toujours évoluer.