AUGUSTINE ANANATOU ADAMON

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FEMME DE CARACTERE, AMAZONE AU CŒUR D’OR.

AUGUSTINE ANANATOU ADAMON
Née le 28 Août 1935 à Porto-Novo au Bénin
Nationalité : Béninoise
Mariée et Mère de six (6) enfants

INTRODUCTION

Il y a 9 ans de cela, une femme de caractère, une femme au cœur d’or, une femme africaine dans toute sa splendeur est passée dans la pièce d’à côté.

Augustine Ananatou ADAMON épouse POGNON après une vie bien remplie où elle a impacté son entourage par son courage, sa fierté, son charisme hérités de ses deux parents qui sont des légendes vivantes, s’en est allé.

C’était une femme aux multiples facettes, tantôt secrétaire, tantôt dactylographe, tantôt commerçante et surtout mère de famille en permanence. Une famille construite avec amour et avec l’aide de son merveilleux époux.

Elle avait un fort caractère, elle aimait la bagarre comme on le dit souvent. Elle n’avait pas froid aux yeux.

Férue de justice, comme son mari d’ailleurs, elle se transformait en défenseure dès qu’elle avait l’impression qu’une personne était méprisée.

C’était une femme de caractère et fière comme son père mais aussi une femme d’une douceur et d’une bienveillance sans limite à l’image de sa mère. Elle aurait pu s’appeler Augustine Ananatou ABUL ADAMON car c’est ce mélange qu’elle incarnait au quotidien.

ORIGINE ET VIE PRIVEE

Pour comprendre réellement les origines d’Augustine Ananatou ADAMON, il nous parait important de remonter l’histoire et de rappeler les origines de son père et celles de sa mère.

La mère d’Augustine Ananatou ADAMON, a pour nom Anasthasie Idohou ABUL. Elle est, elle-même la descendante de  Joseph ABUL, et de Vovo OMYALE. Anasthasie Idohou ABUL est originaire d’Oyo, une ville de l’État d’Oyo au Nigeria. L’Histoire raconte que Vóvò OMYALÉ, la grande mère d’Augustine Ananatou ADAMON était une sœur utérine du Roi Toffa (légendaire roi du royaume de Xógbonù).

Anasthasie Idohou ABUL s’est mariée à ADAMON LAMINOU qui est donc le père d’Augustine Ananatou ADAMON. Encore appelé Omoni koyì, ADAMON LAMINOU est le descendant de Wari ADAMON et de Klito AGBAVO. Il est lui aussi originaire du Nigéria.

Augustine Ananatou ADAMON est donc originaire du Nigéria aussi bien du côté de son père que de celui de sa mère.

Elle vit le jour à Porto-Novo au Bénin le 28 Août 1935.

Son père, musulman polygame eut 46 enfants.

Sa mère en a eu 3 ; Honorine Fatima ADAMON, Epouse HOUNOU, Augustine Ananatou ADAMON, Epouse POGNON, et Christophe Liamidi ADAMON.

Bien que son père ait été un musulman à part entière, Augustine Ananatou ADAMON était Chrétienne catholique et s’est unie à un homme tout aussi chrétien, Bernard Comlan POGNON en 1958.

Ensemble ils eurent 6 merveilleux enfants.

  1. Chantal Arseline POGNON, Epse OLIE, Coiffeuse esthéticienne
  2. Nelly Mireille POGNON, Epse GUENDEHOU, Opératrice économique
  3. Elvire Yolande Nicole  POGNON, Commerçante
  4. Annick Simonie Marcelle POGNON, Epse ADOTE, Chargée de programme PNUD
  5. POGNON Félicité Elise, Styliste modéliste
  6. Patrick Armand Mickael POGNON, Professeur Emérite en Coaching Intégral.

ETUDES ET CARRIERES PROFESSIONNELLES

Augustine Ananatou ADAMON avait une mère institutrice, une mère pour qui l’éducation était un aspect important dans la vie d’une personne.

AUGUSTINE ANANATOU ADAMON a donc été une fille instruite. Après l’obtention de son Certificat D’études Primaires (CEP) elle entra au collège Houffon de Porto-Novo ou après 4 années de travail assidu, elle réussit à décrocher son Brevet (Bepc).

Outre l’éducation à l’école classique, Augustine Ananatou ADAMON a reçu de sa mère une éducation de chrétienne catholique. De sa naissance à son passage dans la pièce d’à côté, Augustine Ananatou ADAMON n’a jamais raté un culte de dimanche. Loin d’être une catholique extravertie, Augustine Ananatou ADAMON grâce à l’éducation reçue de son père a eu la chance de partager les valeurs endogènes mais aussi les valeurs de la religion musulmane. Elle est si on peut le dire ainsi un mélange des valeurs endogènes, musulmanes et catholiques, ce qui lui permit d’être une catholique engagée tout en ayant la tête sur les épaules. 

Grace à son Brevet,  elle put travailler en tant que Secrétaire au lycée Béhanzin de Porto-Novo. Il s’agit d’un établissement d’enseignement secondaire public créé en 1913 sous le nom de Cours Normal Indigène. Dans les années 1916, il change de nom et devient écoleVictor-Ballot puis en 1924, école supérieure Victor-Ballot. En 1946, il change à nouveau de nom et devient collège classique et moderne Victor-Ballot puis lycée Victor-Ballot en 1956. Depuis l’indépendance du Dahomey, actuel Bénin, il porte le nom lycée Béhanzin. Augustine Ananatou ADAMON y a exercé jusqu’en 1975.

Elle a ensuite exercé le métier de dactylographe à la Direction des Affaires Financières et Administratives du ministère de l’enseignement maternel et de base où elle demeura jusqu’à la retraite.

Elle reçut un tableau d’honneur pour ses loyaux services.

Une fois à la retraite, comme toute femme africaine, il était inconcevable pour elle de demeurer sans travailler et sans revenus. Elle s’est donc reconvertie en commerçante.

Elle ouvrit donc une boutique devant sa maison à Porto-Novo où elle commercialisait divers produits.

AUGUSTINE ANANATOU ADAMON, UNE FEMME ELOQUENTE QUI A DU GOUT ET DU STYLE

Au IXème siècle, des Africains  portaient des vêtements extraordinaires. Aussi, avoir de l’élégance, avoir du style est une vieille tradition chez les Africains et plus particulièrement les femmes.

Dans un article sur Mon ambassade.com, un homme qui a voyagé au travers de l’Afrique, confie qu’il était frappé de voir combien certaines femmes africaines ont un sens des couleurs, des drapés, un cou long et fort, une démarche, des chevelures ou tresses disposées nonchalamment mais avec une élégance foudroyante.

La femme africaine est très souvent enviée, jalousée, inégalée… nombreux furent les auteurs et photographes qui lui rendirent hommage. Quiconque a voyagé en Afrique, est frappé par la beauté et l’élégance de certaines femmes.

Augustine Ananatou ADAMON faisait partie de ces femmes qui ne se rigolaient pas avec le style, avec l’élégance.

Sa taille imposante et son corps svelte lui rendaient la tâche facile. Très souvent vêtue d’une robe avec une ceinture à la taille et de ses chaussures légèrement relevées, elle incarnait l’élégance de la femme africaine.

Même dans ses vieux jours, Augustine Ananatou ADAMON prenait le soin de s’habiller convenablement dans ses complets en pagne avant de s’installer dans son salon ou devant sa boutique. Pour elle, le style était important chez la femme. Elle a d’ailleurs inculqué cette notion à ses filles qui prennent elles aussi à cœur l’élégance dans leur quotidien.

Avec Augustine Ananatou ADAMON, l’expression trop belle trop bête s’est avérée fausse. Elle en avait aussi dans le ciboulot. Quand il s’agissait d’écrire des discours qui suspendaient l’assistance à ses lèvres, elle savait y faire. Elle avait de l’éloquence et savait se tenir aux côtés de son mari qui a occupé de grands postes au cours de sa vie.

AUGUSTINE ANANATOU ADAMON, UNE FEMME DE CARACTERE

A l’image de sa génitrice, Augustine Ananatou ADAMON ayant reçu une éducation la prédisposant à cela était une chrétienne catholique dévouée. 

Elle avait réellement foi en Dieu. Augustine Ananatou ADAMON était caractérisée par une force de caractère terrible. Beaucoup se sont longtemps demandés sur quoi elle comptait.  Elle avait tellement confiance en Dieu, que tout ce que les autres voyaient comme problème ou difficulté incontournable ne l’ébranlait pas.

Son merveilleux époux, Comlan Bernard POGNON étant entièrement dévoué au syndicalisme s’était retrouvé à plusieurs reprises face à des difficultés qui auraient pu déstabiliser plus d’une femme. Il était traqué comme un animal féroce.

Pendant les grèves, il était obligé de quitter sa famille et de se cacher pour leur sécurité et aussi la sienne. Il fut mis en résidence surveillée à Abomey une première fois et alla en prison une autre fois. Rares sont les femmes qui auraient pu supporter cette pression.

Il n’y avait pas un jour qui passait sans que la maison d’Augustine Ananatou ADAMON ne soit encerclée par des policiers.

Et pourtant cette femme arrivait à leur tenir tête et les renvoyer de chez elle quelques fois. 

Quand on connait l’histoire de son père et l’histoire de sa mère, on comprend d’où elle tient toute son assurance et toute sa fierté.

Ayant hérité du caractère de son père, il était inconcevable pour elle de se laisser marcher dessus.

Un jour, les policiers à la recherche de Comlan Bernard POGNON avaient carrément élu domicile devant le portail d’Augustine Ananatou ADAMON, empêchant les visiteurs de passer et dérangeant la quiétude des enfants. Alors, Augustine Ananatou ADAMON alla chauffer de l’eau et renversa l’eau par-dessus le mur et fit fuir les policiers. Depuis lors, rare sont les policiers qui avaient le courage d’accepter de se poster devant la maison d’Augustine Ananatou ADAMON.

Elle avait réellement du caractère et se faisait respecter partout où elle allait.

AUGUSTINE ANANATOU ADAMON, UNE MAMAN EN OR

Augustine Ananatou ADAMON, était la seconde épouse de Comlan Bernard POGNON et était donc dans un couple polygame.

Elle ne pouvait donc pas avoir constamment son mari auprès d’elle. Elle devait donc représenter le père et la mère pour ses enfants.

Ces derniers étaient constamment en admiration à leur père qui représentait la justice, l’intégrité, l’intelligence, la réussite. Il leur arrivait donc de sous-estimer la présence de leur mère. Et pourtant, elle était là et entièrement disponible pour chacun de ses enfants.

Les circonstances de sa mort, confirment si il fallait le confirmer, qu’elle aimait ses enfants plus que tout. Suite à une longue maladie qui aurait été soi-disant  causée par des êtres mal intentionnés qui lui voulaient du mal et qui ont usé de pratiques occultes, elle s’est retrouvée sur son lit de mort.

Elle était une femme extrêmement protégée métaphysiquement. Dans le temps, une dame de son quartier par jalousie usait de tous les moyens possibles pour lui nuire mais rien ne marchait jamais.

Il lui arrivait de lui avouer carrément qu’elle avait tenté des choses contre elle et que ça ne marchait pas. Même au boulot, Augustine Ananatou ADAMON était victime de ces différentes manifestations de métaphysique, mais rien ne marchait.

On pourrait alors se dire qu’aucune force métaphysique ne pourrait mettre fin à la vie d’une femme autant protégée. Et pourtant elle s’est laissé faire. Pourquoi ?

Parce que selon de nombreuses révélations, si elle arrivait à rester vivante, la vie de son fils unique serait en danger.

Elle décida donc de se laisser partir pour sauver et préserver la vie de son enfant.

A partir de 1988, Le Fond Monétaire International  a été obligé de mettre le Bénin sous perfusion, expression consacrée dans le temps. C’est à cette période qu’Augustine Ananatou ADAMON connut en même temps que le Bénin, une période délicate.

Elle a connu d’énormes difficultés liées à son travail car elle ne recevait pas de salaire. Son mari, un homme qui a fait de l’intégrité une obsession, ne ramenait pas beaucoup d’argent à la maison. Sans oublier le fait qu’en tant que syndicaliste, il fallait qu’il soit constamment présent dans les différentes marches, les différentes grèves.

Il était également chef d’une seconde famille qu’il fallait aussi nourrir. Bref même avec toute la bonne volonté du monde, il n’aurait pu subvenir seul aux besoins de la famille.

Elle devait donc se débrouiller pour nourrir ses 6 enfants. Chose qu’elle a pu faire puisqu’aucun d’eux n’a été déscolarisé ou n’est mort de faim.

Augustine Ananatou ADAMON était aussi un cordon bleu. Ses enfants confient encore qu’ils s’empressaient de rentrer à la maison pour savourer les plats de leur mère.

Par la complicité qu’elle avait avec ses enfants, elle leur transmit cette façon de cuisiner avec amour et générosité. Ce qui rend leur cuisine succulente.

Elle était sereine face aux difficultés quelles qu’elles soient et se démenait pour en sortir.

LES ANNECDOTES SUR AUGUSTINE ANANATOU ADAMON

Dans le cadre de ce travail, il n’a pas été facile de retrouver les anecdotes sur Augustine Ananatou ADAMON. En effet, ses enfants, trop tournés vers leur papa avaient du mal à retenir les faits marquants de la vie de leur maman. Néanmoins, nous avons pu obtenir quelques faits que nous retraçons ici.

Augustine Ananatou ADAMON avait un ami qui venait souvent lui rendre visite avec un sac qu’il mettait en dessous de ses aisselles. A première vue, on aurait dit un sac rempli d’argent. Elle se réjouissait donc toujours des visites de ce monsieur qui semblait se promener avec autant d’argent.

Un jour, Augustine Ananatou ADAMON a acheté des fruits pour ce dernier en quantité. Elle se plaignait donc de n’avoir pas trouvé un sac pour emballer les fruits. Voilà que ce dernier prend le fameux sac d’argent et commence à le déplier pour qu’on y mette les fruits.

En réalité ce sac était entièrement vide. Il n’y avait rien comme argent. Depuis ce jour, Augustine Ananatou ADAMON n’a plus jamais reçu ce monsieur tellement elle était déçue.

Un jour, les policiers à la recherche de Comlan Bernard POGNON fouillaient toute la maison et se sont mis à ouvrir leur placard. Augustine Ananatou ADAMON leur demanda alors s’ils avaient un problème mental au point de chercher un homme de la carrure de Comlan Bernard POGNON dans un placard.

Augustine Ananatou ADAMON était une grande capricieuse avec sa sœur ainée. Elle se comportait avec elle comme si c’était sa mère. Elle allait la déranger chez elle dès qu’elle avait besoin de quelque chose. Il lui arrivait de s’asseoir et de dire qu’elle ne partirait pas tant qu’elle n’aura pas ce qu’elle était venue chercher.

Elle était une grosse pagailleuse si on peut le dire ainsi.

REFERENCES

l’élégance de la femme africaine – Bing

Pourquoi les africains et afro-américains sont toujours “sapés comme jamais”? – Afrikhepri Fondation

FMI – Bing

Qui sommes nous ? – Mon Ambassade