L’orientation solution

« L’orientation solution est une pratique qui vise délibérément à orienter l’attention sur la recherche de solution au détriment de l’analyse du problème. » Coach Patrick Armand POGNON.

INTRODUCTION

La vie est-elle un problème à résoudre ou une opportunité à saisir ? Question simple, pratique, mais dont la réponse détermine la qualité de vie. Si vous prenez la vie comme une opportunité à saisir, vous aurez une aspiration vers l’avant, vous serez en mouvement, vous aurez une énergie d’action. Dans le cas contraire, cela crée une aspiration vers l’arrière, cela tétanise, cela paralyse. Dans le premier cas, on parlera de l’orientation solution, dans le second, on parlera l’orientation problème. 

Bill O ’Halon, professionnel de la santé mentale agréé, conseiller professionnel certifié, thérapeute conjugal et familial agréé a dit dans un ouvrage qu’il a co-écrit que l’orientation solution est une nouvelle tendance très stimulante, qui insiste sur les ressources et les solutions plutôt que sur les problèmes et la pathologie.

Pour faire plus simple, retenons simplement que On ne peut pas penser à la fois aux problèmes et aux solutions parce que les deux sont dans des directions opposées ; le problème est dans le passé tandis que la solution est dans l’avenir. Pendant qu’on regarde dans le rétroviseur, on ne regarde pas dans le pare-brise. 

DEFINITION DE L’ORIENTATION SOLUTION

« L’orientation solution est une pratique qui vise délibérément à orienter l’attention sur la recherche de solution au détriment de l’analyse du problème. » Coach Patrick Armand POGNON.

ORIENTATION SOLUTION ET ORIENTATION PROBLEME

La plupart des managers ont été entrainés à créer de la valeur en détectant des problèmes qui deviennent, pour ainsi dire, leur fonds de commerce. Dès lors, s’ils passent leur temps à chercher des problèmes, ils en trouveront donc toujours, et ce processus est sans fin. Combien de parents ne passent-ils pas leur temps à vérifier le fond d’œil des enfants pour voir s’ils sont « déjà » malades ? Combien d’entre nous, autour de 50 ans, ne vérifient-ils pas dans un miroir s’ils sont « déjà » vieux ? Combien d’hommes, autour de 45 ans, urinent sans vérifier si la prostate est « déjà » arrivée ? Combien de parents ne demandent-ils pas à l’enfant du retour de l’examen s’il a fait « un peu » ? 

Nous vivons en permanence dans l’orientation problème, nous cherchons la maladie et nous la trouvons. Nous cherchons la vieillesse et nous la trouvons, nous cherchons la mort et nous la trouvons, nous cherchons la faillite et nous la trouvons, nous cherchons la pauvreté et nous la trouvons, nous cherchons les problèmes de couple et nous les trouvons…

Ça suffit, trop c’est trop, assez c’est assez, il faut que ça change maintenant. Quitter l’orientation problème pour l’orientation solution est aussi facile que décider de boire du café, mais il faut une décision radicale et s’y tenir. 

Par ailleurs, la solution se trouve toujours à l’extérieur du problème. Evoquer le problème est une manière de se maintenir à l’intérieur de cet espace dans lequel il n’y a justement aucune solution. Si à force d’évoquer les difficultés, une personne arrive à vous entraîner avec lui dans son espace problème, vous non plus, vous n’y trouverez aucune solution.

Nous avons deux types de cerveaux : un cerveau orienté problème et un cerveau orienté solution. Le cerveau orienté problème a une particularité : décrire, décrypter et condamner les maux. Ensuite, toujours attribuer la responsabilité de ces maux à quelqu’un d’autre. La conséquence est que le problème ne disparaît pas ; c’est tout comme le fait d’observer une fuite d’eau sur son plafond et se contenter de dénoncer ceux qui ont créé cette brèche sur le plafond ou tout au plus recueillir cette eau dans un récipient, ce qui ne résout jamais de manière définitive le problème.

La phase terminale du cerveau orienté problème… c’est la pauvreté !

Le cerveau orienté solution c’est celui dont la mission principale est d’identifier les maux, déterminer leurs causes dans le but de les déraciner pour enfin anticiper sur ces maux de manière dynamique et prospective. Ce sont des cerveaux qui réfléchissent de manière permanente sur comment transformer les problèmes en opportunités.

La phase terminale du cerveau orienté solution… c’est la richesse, c’est la santé, c’est le bonheur conjugale!

La richesse c’est la condition mentale dans laquelle nous sommes, la capacité à voir le monde dans sa globalité, à 360 degrés, c’est la vision, la sagesse et l’intelligence, c’est tout ce qui nous permet de nous démarquer des autres et qui ne peut pas s’acheter. C’est tout ce conditionnement mental qui transformera cette richesse au départ mentale en richesse physique, car elle permettra de transformer les billets que vous avez dans votre tête en billets dans votre compte bancaire.

Parfois, lorsque nous sommes confrontés à un problème, nous avons tendance à ne voir que le négatif (cerveau orienté problème). Nous cherchons les causes probables, le responsable, qui est impacté, quelles seront les conséquences, quels seront les dégâts si l’on ne fait rien, etc.

Pourtant, cette attitude n’est pas toujours constructive.

En ayant un cerveau orienté « problème », nous risquons de nous cantonner à une attitude de justification, de rejet de ses responsabilités ; nous risquons d’entrer dans le jeu de celui qui veut avoir le dernier mot et enfin développer de la passivité face à l’événement. Pourtant, en ayant une attitude orientée résultat (cerveau orienté solution), nous pourrons être proactif, aller de l’avant, redonner espoir et motivation, donner l’envie d’agir et générer une énergie positive.

QUITTEZ L’ORIENTATION PROBLEME

Dans leur ouvrage, Bill O’Hanlon et Michele Weiner-Davis,  travailleuse sociale clinique agréée, thérapeute conjugale et familiale démontre que Quand une thérapie est orientée vers la solution, les techniques d’entretien deviennent des interventions délibérées qui rendent souvent inutile la poursuite du traitement au-delà de la première séance. Les thérapeutes “surveillent leur langage” et orientent le dialogue vers le changement; ils encouragent les clients à regarder vers l’avenir, les yeux grands ouverts sur les choses possibles plutôt que sur les problèmes. Les clients apprennent à “entretenir le mouvement”: ils maintiennent et mettent en pratique les changements thérapeutiques.


Inévitablement, la thérapie devient brève et assurée. Le plus dur souvent, c’est que tout effort pour aider une personne orientée problème à trouver une solution va rencontrer sa détermination à vous démontrer avec fortes convictions et  détails convaincants pourquoi ce que vous lui proposez n’est pas possible (« J’ai déjà essayé ça », « tu ne t’imagine pas la complexité de la situation », « tu ne le connais pas », « ce sera trop tard », « tu es un étranger », «  tu ne connais pas nos réalités ».)

Dans Luc 5 verset 1-11, on voit clairement une démonstration de l’orientation solution. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider.

Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles s’enfonçaient.

Lorsque Jésus invita Simon à jeter de nouveau le filet, il a commencé par des réponses dans l’orientation problème (« toi, tu es charpentier, moi, je suis pêcheur, je te respecte beaucoup mais vraiment, là c’est mon domaine, la pêche marche la nuit et je n’ai rien trouvé la nuit, c’est plus grave le jour »), avant, devant certainement la sérénité de Jésus, de s’orienter solution (« mais sur ta parole, je vais jeter le filet »). 

Cette ouverture d’esprit, cette orientation solution lui a permis d’agir et de constater que son expertise était limitée parce que ne prenant pas en compte les possibilités métaphysiques. Il attrapa beaucoup de poissons venus d’où ? Seul Dieu sait.

Au-delà de cet exemple pratique, il est important de se rappeler que le problème est toujours dans la représentation que l’on se fait de la situation. Puisque, par définition la solution n’est pas dans le problème, ce n’est donc pas le problème qu’il faut comprendre, mais bien comment le problème est créé justement par la façon dont il est posé. Orientez votre attention sur les processus que sur les contenus.

Pendant que vous écoutez votre interlocuteur, ou parfois vous-même, laissez venir à vous les réponses aux interrogations suivantes :

•        Qu’est-ce-qui est important pour cette personne dans cette situation ?

•        Quel résultat souhaite-t-elle atteindre au-delà du problème qu’elle décrit ?

•        Comment cette personne s’enferme-t-elle dans le problème ?

•        Où cette personne regarde-t-elle, et surtout où ne regarde-t-elle pas ?

Enfin, puisque visualiser les solutions obligent à évoquer le futur et l’action, se projeter vers elles, crée une aspiration vers l’avant, qui met en mouvement. En cela, l’orientation solution ouvre des perspectives séduisantes. Elle propose de partir du résultat que l’on vise que de se concentrer sur le contexte passé ou même sur les difficultés du chemin qui mènent à la cible. 

CONCLUSION

Il est indispensable dans la dynamique mentale de dépathologiser le problème, considérer la situation comme normale, les difficultés comme faisant partie de la vie de tous les jours et non comme des problèmes psychologiques ou pathologiques. 

Il faudra modifier la perception de la situation et donc le langage du concerné. Des mots de plus en plus positifs qui atténuent la vision du problème vont être introduits dans la conversation. Le temps des verbes va progressivement changer afin de situer le problème dans le passé et les solutions dans le présent et l’avenir.  C’est ainsi que vous pourrez quitter l’orientation problème pour l’orientation solution.